Commissaire-priseur de la maison de vente aux enchères Grossetti, Cédric Capliez évalue les objets de particuliers, dans l’atelier Ponchon. Avec de bonnes et de mauvaises surprises.
Publié le 25/11/2022 à 12:51, mis à jour le 25/11/2022 à 14:16
Êtes-vous convaincu que vous détenez un trésor inestimable ? Cédric Clapiez lève le doute.
Le commissaire-priseur de la maison de ventes aux enchères Grossetti a organisé mardi une journée d’expertise à l’atelier Ponchon à Draguignan. Il met à disposition ses yeux experts pour estimer la valeur des bijoux, montres, tableaux et autres objets précieux.
Marthe Oliver en a profité. Elle a apporté une cuillère modèle Louis XVI, ainsi que deux fourchettes de style art déco et nouveau. « Cela fait partie des biens ménagers de ma mère. Nous ne les utilisons pas. J’aimerais connaître leur valeur. »
Distinguer le vrai du faux
Cédric Capliez prend sa petite loupe de bijoutier et scrute les objets. Il donne son verdict quelques secondes plus tard : « Ce n’est pas de l’argent massif. Les poinçons sont carrés, c’est du métal argenté. Les couverts sont signés Boulenger, orfèvre réputé. Mais malheureusement ils ne sont pas très chers. Lire aussi : 5 choses que vous ne devriez plus jamais jeter dans l’évier. ‘l’argent…’ Marthe Oliver peut espérer vendre la ménagère complète aux alentours de 80 euros. Elle part, un peu déçue.
« Les gens ont tendance à garder ce qu’ils pensent avoir de la valeur. Parfois, c’est juste sentimental, pas financier. C’est dommage », déplore le spécialiste de l’art asiatique. Il remet systématiquement sa carte de visite à la fin du rendez-vous, espérant toujours rencontrer une pièce d’exception. « N’hésitez pas à nous contacter, ça résume tout. Nous sommes là pour distinguer le vrai du faux. »
Exactement. Un couple franchit les portes de l’atelier avec un sac de voyage vintage, un portefeuille de créateur et un bracelet en argent. Au début, Cédric Capliez hésite. Pas d’étiquette à l’intérieur donc impossible de dire s’il s’agit d’un modèle Must de Cartier. « Les lettres que vous voyez sur le côté sont souvent les initiales du propriétaire du sac. Il est abîmé. Il vaut quelques dizaines d’euros, à mon avis. »
Pour le portefeuille, l’expert n’a aucun doute : c’est Louis Vuitton. « Cependant, vous ne pouvez vendre qu’une cinquantaine d’euros aux enchères. » Le sourire des deux Dracénois s’estompe peu à peu.
Ils tentent leur dernière chance avec le bracelet. Le bijou est assemblé autour de quatre pièces d’argent. Chacune représente un roi de France : Louis Philippe, Louis XVIII, Napoléon et Charles X. Le poids indiqué sur la balance dépasse 135 grammes. Mais encore une fois, rien d’exceptionnel : « Vous pouvez en tirer 60 euros. »
Affaire conclue
Le couple part et promet de parler au propriétaire des objets. A voir aussi : Qui appeler pour un dépannage plomberie en Val de Loire Centre ?. Peut-être qu’un mandat de vente sera signé.
Le suspense plane toujours sur une montre de poche en or, signée Haas et Cie, ainsi que sur trois autres tableaux déposés le matin. Cédric Capliez expose les oeuvres, peintes entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème siècle « Les peintures sont de différents artistes. Claude Firmin, Anthony Serres et Jean Beauduin. »
Claudie Chadourne est déterminée à vendre le bracelet que sa mère lui a offert en août. Sur le dessus se trouve une pièce de 20 $ US de 1904. « Maman m’a dit d’en faire ce que je veux ! Je prévois de partir en vacances à New York en février prochain avec ma famille. Si vous pouvez m’aider à financer une partie du voyage… » Le commissaire-priseur vérifie le tarif de la devise à cette date sur son ordinateur. Les minutes passent.
Bingo. La pièce, qui pèse une quarantaine de grammes, est cotée entre 1 600 et 2 000 euros ! « Vous pouvez encore monter aux enchères. Le bracelet est en bon état », précise l’expert.
Claudie Chadourne, ravie, signe le contrat sur-le-champ. Son bijou pourra intégrer le catalogue d’une vente dédiée à la joaillerie, organisée le 13 décembre par la maison Grossetti à Draguignan. Reste à savoir s’il trouvera preneur.
Bientôt une fois par mois
C’est la deuxième fois que Cédric Capliez évalue des objets dans l’atelier Ponchon. « Normalement, on le fait en studio. Seulement, c’est au 134 avenue de l’Europe, dans le quartier de la Salamandre, et le public n’a pas vraiment le réflexe d’y aller. Sur le même sujet : VIDEO – Des loups filmés dans le jardin d’une maison près d’Apt. C’est plutôt un lieu de stockage et de vente. . Fabrice Ponchon s’est donc proposé de faire les devis dans son atelier de charpente. »
Le premier test a eu lieu le 25 octobre. Selon le commissaire-priseur, l’entreprise a tout de suite bien fonctionné.
Il a donc décidé d’en faire un rendez-vous régulier. En 2023, Cédric Capliez proposera ses services une fois par mois dans le centre de Draguignan. En attendant les dates exactes, il est possible de contacter la maison de ventes Grossetti au 04.94.50.62.47.