François-Xavier Combe (Easyblue) : « La plupart des entrepreneurs indépendants ne sont pas assurés contre les risques liés à leur activité »

Rédactrice passionnée depuis plus de de 15 ans. Sara vous trouve les dernières infos

Easyblue, jeune tireur aux dents longues, spécialisé dans l’assurance des dirigeants de PME/TPE et des indépendants, vient de passer sous la houlette de la compagnie d’assurance Prévoir, qui prend 70% du capital et investit 5 millions d’euros dans la foulée…

Easyblue est née avec l’idée de rendre l’assurance professionnelle plus facile et plus simple. Elle a été en quelques mois, la première nouvelle assurance en France au niveau des TPE et des indépendants et entrepreneurs. François-Xavier Combe, le fondateur, fait le point sur la création d’entreprise en France et sur le secteur de l’assurance lié aux nouvelles entreprises.

Combien d’entreprises sont créées en France ? Quelle évolution peut-on voir ?

L’Insee annonce près d’1 million d’entreprises créées en 2021 (996 000 exactement). Afin de replacer dans son contexte ce que le ministre de l’Économie et des Finances rapporte comme un personnage historique, il est important de parcourir les lectures de ces dernières années. Avec 691 000 créations en 2018, 815 000 en 2019 et 848 000 en 2020, il semble que chaque année fasse ici office de record, mais l’évolution positive de 17,4 % entre 2020 et 2021 est en fait un chiffre bien supérieur.

Autre information importante : ce développement consiste en grande partie en l’installation d’entrepreneurs indépendants. Avec 641 000 nouvelles micro-entreprises en France, c’est 150 000 créations de plus qu’en 2020 sur cette page. Malgré un premier resserrement qui avait entraîné une forte baisse de la création d’entreprises indépendantes au deuxième trimestre 2020, une reprise soutenue aura confirmé l’engouement pour le statu quo.

À Lire  CT 2018 : ce que vous devez savoir

Combien d’entrepreneurs n’assurent pas leur entreprise ?

Notre dernière étude montre qu’encore trop peu d’entrepreneurs sont conscients des risques que représente leur activité professionnelle. En effet, parmi les 464 indépendants interrogés, 52 % déclarent ne pas avoir assuré leur entreprise contre le risque de base.

Rapporté au nombre d’indépendants en France, cela représente plus de 1,8 million d’entreprises individuelles non couvertes et autant de risques pour leurs clients et partenaires. Pour rappel, l’assurance RC Pro couvre tous les dommages pouvant être causés aux tiers dans le cadre d’une activité professionnelle.

Existe-t-il des différences entre les indépendants et les dirigeants de TPE ?

On remarque quand on interroge les dirigeants de TPE qu’ils sont généralement mieux couverts. Avec un nombre encore important de 40% d’entreprises non assurées, c’est tout de même 12 points de moins que chez les indépendants.

Il apparaît également que la taille de la structure affecte l’accès à l’information. Nous enregistrons que 45% des indépendants n’ont pas d’information sur le sujet prévoyance professionnelle, contre seulement 36% des dirigeants de TPE. Ces chiffres s’expliquent aisément par une difficulté pour les indépendants à traiter des sujets qui ne concernent pas directement la croissance de leur entreprise.

Comment expliquer ce manque de couverture ?

Avec moins d’un entrepreneur sur deux au courant de l’existence de la responsabilité civile professionnelle, c’est à la racine qu’il faut s’attaquer au problème.

C’est ni plus ni moins que le cheval de bataille de l’assurance professionnelle aujourd’hui. Avec près des 2/3 des créations d’entreprises sécurisées par des entrepreneurs individuels, il est évident que des solutions doivent être apportées. Il appartient désormais à l’ensemble de la filière de sensibiliser le nombre toujours croissant de petites entreprises et d’indépendants afin de leur permettre de couvrir au mieux les risques liés à leur activité.

À Lire  Klian : assurance moto, scooter, habitation et auto

Contrairement à la croyance populaire, le tarif n’est pas une explication à ce manque de couverture. Pour 82% des entrepreneurs interrogés, c’est plutôt un manque de temps et d’informations qui est évoqué, contre seulement 16% pour le prix.