Sommaire
«Revival1-XVIIIe siècle» propose des artistes contemporains dont les œuvres se relient à une tradition picturale. Parfois non sans audaces.
La tasse à thé Robert Russell est en porcelaine d’Allach. Ceci pourrez vous intéresser : Travaux dans le jardin : quand brancher un plombier en Île-de-France ?. Une usine où les nazis ont fait travailler les prisonniers du camp entre 1935 et 1945.
Robert Russell, galerie Gowen Contemporary, Genève 2023.
Il y a toujours un courant minoritaire. Cela ne les empêche pas de rester équitables. De cette façon, il est similaire à la peinture moderne du passé. Dans les années 1980, les Italiens découvrent la « Pittura colta », ou « peinture plantée ». Elle réunit des artistes tels que Roberto Barni, Carlo Bertocci ou Alberto Abate. J’admets volontiers que ces noms ne sont pas entrés dans l’histoire. Mais il y a eu de nouvelles générations mondiales depuis lors. Le Centre d’art contemporain a ainsi présenté l’Argentin Pablo Bronstein à Genève en 2013. Je me souviens avoir vu au Museo Bardini de Florence (le choix de la ville n’est pas un hasard) l’Américain John Currin, suggéré par Gagosian. L’exposition du XVIIIe siècle installée en 2020 au Musée des Tissus de Lyon par la couturière (Ex-punk) Vivienne Westwood s’inscrivait dans un autre genre d’hommage. L’an dernier, à La Chaux-de-Fonds cette fois, le Musée des Beaux-Arts présentait une revue du Vaudois Stéphane Zaech. Je vous ai dit tout cela.
Giuliano Macca, galerie contemporaine Gowen, Genève 2023.
et son plus grand modèle Lagrenée, qui date de 1755.
Il était temps de rendre des comptes. C’est la Genevoise Laura Gowen qui s’est chargée d’un événement collectif lors de son inauguration sur la Grand-Rue. Deux ans de travail. Un conseil large, tant qu’il comprend des Américains comme des Polonais, des Belges et bien sûr des Suisses. Le galeriste a commencé par s’intéresser au renouveau récent des miniatures persanes, dans une perspective moderne. Depuis lors, il est devenu baroque. « Revival I-XVIIIe siècle », reflète vraiment très largement le XVIIIe siècle. Les références vont de la Renaissance au Néo-Rococo. Certains d’entre eux sont évidents. Le Sicilien Giuliano Macca reprend ainsi, en inversant la composition, le motif central de l' »Enlèvement de Déjanire » de Louis Jean François Lagrenée, présenté comme « pièce de réception » à l’Académie en 1755. N’ayant qu’un fragment, il met l’accent sur le thème de abus sexuel.
Double viol
D’autres sont plus elliptiques. Il faut vraiment savoir que la coupe, qui est réalisée en toile de haute qualité par l’américain Robert Russell, provient de l’usine Allach. Celui-ci qu’il réalisa entre 1935 et 1945 sous la direction spéciale de Himmler, un vaisseau fait de travaux forcés par les prisonniers du camp voisin de Dachau… Jesse Mockrin du Californien « Weep Into My Eyes » présente un diptyque sous forme de un double viol de Lucrèce, une matrone romaine du VIe siècle attaquée par Sextus Tarquin au VIe siècle av. Voir l’article : Quelles sont les règles pour contracter un prêt travaux ?. J.-C. C’est Guido Reni contre Paolo Veronese. Le double poignard du suicide. Mais il n’a pas toujours de visage.
« Cry Into My Eyes » de l’Américain Jesse Mockrin. Panneau de gauche d’après Guido Reni. Celui de droite après Paolo Veronese.
Jesse Mockrin, galerie contemporaine Gowen, Genève 2023.
Heureusement, tous les arrière-plans ne sont pas si mauvais. Asif Hoque fait ressortir les scènes grecques dans Crayon Conté sur papier. Louise Giovanelli propose un « Pool » qui ressemble à deux gouttes d’eau dans un store vénitien. Ewa Juszkiewicz donne sa version, en arrière-plan, d’un des nombreux portraits d’Elisabeth Vigée-Lebrun. Parfois, le créateur a juste l’esprit du temps pour y remédier. « Music in the Park » de Genieve Figgis doit beaucoup au style d’Antoine Watteau. Un art que l’on croit sublime et qui a déjà inspiré Lucian Freud en son temps. Idem pour « Landscapes with Pot-et-Fleur » de Quentin McCaffrey, qui ressemble beaucoup à Vilhelm Hammershøi. Il y a en fait un mur nu au fond, mais le secret ici réside dans les deux photos accrochées au mur, dont le spectateur ne connaîtra jamais le sujet…
Une vraie exposition
Avec plus de considération, les artistes invités peuvent finir par créer des œuvres personnelles. C’est le cas du Colombien Gonzalo Fuenmayor, dont le charbon « Collapse » est un grand lustre tombé sur l’herbe. Qui est aussi le Milano Chow américain, qui utilise des ingrédients traditionnels pour ajouter ses propres notes. Comme le Vaudois Sébastien Mettraux, qui revenait régulièrement à Gowen Contemporary. Sur le même sujet : HomePod, appareils domestiques : Apple aura de nombreux…. Ces dernières années, l’homme n’a pas introduit de vieilles machines industrielles. Il se lance dans la composition du baroque et du baroque entièrement à partir de l’exposition en cours. Certains d’entre eux ont déjà fait l’objet de conflits dans ces zones.
La « ruine » du Colombien Gonzalo Fuenmayor.
Gonzalo Fuenmayor, galerie contemporaine Gowen, Genève 2023.
Parler de « spectacle » comme je l’ai fait me semble le mot juste. Je n’irais pas jusqu’à dire que Laura Gowen a abandonné, mais elle voulait présenter un schéma qui couvrait une question. En fin de compte, peu importe que le spectateur ressente ou non une attirance particulière pour une telle œuvre. Tous offrent un visage possible de l’art qui veut puiser aux racines du passé. A l’heure où les avant-gardes elles-mêmes deviennent historiques, la question mérite d’être posée. Quelle est la différence, enfin, entre Sylvie Fleury pastiche Mondrian du point de vue « néo-néo géo » et la reformation de Véronèse et Guido Reni par Jesse Mockrin, comme elle l’a fait aussi avec Fragonard ? Alors que le nouveau site potentiel est épuisé, ou du moins fortement réduit, comment faire sans le faire complètement ?
La soirée Nicolas a été vendue à Hong Kong pour 6,7 millions de dollars en novembre dernier. Il y en a une comme Laura Gowen en ce moment.
Le « Renaissance 1-18ème siècle », qui semble être la priorité du moment, n’est pas un enjeu commercial. Certaines pièces sont bien sûr à vendre. Mais pas tout. Pour certains, on reste dans le bleu, autrement dit dans le domaine du possible. Sur le mur du fond, dans la dernière salle, il y a une grande toile de Nicolas Party. A 42 ans, le Lausannois est l’un des peintres les plus chers du monde, avec la météorologie. Nous étions près d’un million en 2020. En 2021, une de ses créations a atteint 3,3 millions de dollars. En novembre dernier (j’ai battu), un autre est allé à Hong Kong pour 6,7 millions de dollars américains. Alors doit-on le revendre maintenant ou l’utiliser ? Une idée choc, même si elle n’a que peu de rapport avec le retour à l’art classique !
Pratique
« Renaissance-XVIIIe siècle », Gowen Contemporain, 23, Grand-Rue, Genève, jusqu’au 29 avril. Par ici. 022 700 30 68, site www.gowencontemporary.com Ouvert du mardi au vendredi de 10h à 18h30, le samedi jusqu’à 17h.
Né en 1948, Etienne Dumont a fait ses études à Genève qui lui ont peu servi. Latin, grec, droite. Avocat raté, il s’est tourné vers la presse. La plupart des secteurs culturels, il a travaillé de mars 1974 à mai 2013 à la « Tribune de Genève », en commençant par parler de cinéma. Puis vinrent l’art et les beaux livres. A part ça, comme vous pouvez le voir, il n’y a rien à signaler. Plus d’information
Vous avez une erreur ? Veuillez nous en informer.