Publié le 24 octobre 2022 11:17
C’est ce qu’on appelle la fièvre d’achat. Le groupe Batibig, basé à Clichy (Hauts-de-Seine) et qui compte déjà 28 entreprises multi-spécialités d’entretien et de rénovation de bâtiments (plomberie, fumée, couverture, chauffage, rénovation), a annoncé le 24 octobre en compter 15 nouvelles. compagnie. Ce rachat fera passer le chiffre d’affaires de 82 millions (en 2021) à 150 millions d’euros, et les effectifs de 500 à 850 salariés.
Cette opération a été rendue possible grâce au LBO, à montant secret, réalisé avec les fonds de Siparex ETI, actionnaire minoritaire de Batibig depuis 2020, et d’EMZ, qui sont entrés au capital.
Deux axes de croissance
Tout a commencé en 2005, lorsque les frères Charles et Justin Bignon, travaillant à l’époque dans la grande distribution et le conseil en stratégie, quittent leur emploi pour racheter la plomberie TPE en difficulté. A voir aussi : Philippe Carreyre, le maire de Louchats, a été condamné….
« Nous avons toujours voulu être des entrepreneurs. On ne pense pas forcément à la construction au départ, mais c’est un secteur intéressant, avec des dimensions de service à la clientèle et des processus qui peuvent être grandement améliorés », a expliqué Justin Bignon.
Dès le début, ils ont informatisé les processus de l’entreprise, et optimisé leur organisation, tout en travaillant comme chargés d’affaires pour multiplier les contrats de l’entreprise, qui au moment de la crise de 2008 s’était spécialisée dans la maintenance.
La première opération de croissance externe a lieu l’année suivante, lorsqu’un de leurs proches souhaite rejoindre l’aventure. « Nous avons racheté l’entreprise de toiture et lui avons confié la gestion, tout en lui proposant d’être actionnaire », raconte Charles Bignon. Le Groupe Batibig est né, et les acquisitions se sont multipliées, avec une belle accélération avec l’entrée de Siparex au capital en 2020.
Une ambition croissante
En plus de leur confier les fonds nécessaires à l’acquisition de 17 sociétés, ce spécialiste du capital investissement, gérant des actifs de 3,2 milliards d’euros, leur a permis de réorganiser le capital du groupe. A cette époque, les anciens dirigeants de la société acquise sont restés actionnaires des nouvelles filiales. Voir l’article : Coupe du monde : un coup de pouce émotionnel pour les supporters…. « Nous ne sommes pas dans un groupe », estime Charles Bignon. Siparex leur a permis de racheter la totalité de ces actions, en échange d’actions de la société mère Batibig.
« Normalement, nous investissons avec un horizon de quatre à cinq ans. Batibig fait exception car sa croissance très rapide, tant externe qu’organique, nous a conduits à restructurer le capital en amont pour mieux les accompagner », explique Quentin Brias, directeur d’investissement chez Siparex.
Si cette opération paraît ambitieuse, les deux fondateurs confirment qu’elle ne demande pas un gros effort d’organisation. En effet, sur les 15 sociétés acquises, quatre sont des filiales du groupe Helios (GEC, Sallandre, Daniel Bain et Bonnet-Bafal). Et à elles seules, elles génèrent 50 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, soit les deux tiers du fonds de commerce acquis. « C’est devenu un groupe organisé, on n’a pas besoin de revoir tous les processus », assure Justin Bignon.
Si les autres vendeurs sont plus petits, l’un d’eux permet à BatiBig de démarrer son maillage régional : 5 % de l’activité actuelle sera réalisée à Lyon, l’essentiel du groupe reste en région Ile-de-France.
« Désormais, notre objectif est de trouver de grandes entreprises prêtes à prendre le relais dans d’autres villes, à être présentes sur tout le territoire », vise Charles Bignon. Avant cela, il espère se développer à l’international sur le long terme.