Héliport de Paris : un nouveau baptême sous le feu des critiques

Written By Sara Rosso

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Ce mardi, l’héliport de Paris-Issy-les Moulineaux a été rebaptisé du nom de Valérie André. La Ville de Paris et le maire d’arrondissement, Philippe Goujon, demandent depuis plusieurs années sa fermeture.

Longtemps menacé de fermer ses portes, l’héliport de Paris-Issy-les-Moulinaux va poursuivre son activité.

Lors d’une cérémonie, le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebarri a renommé l’héliport mardi 8 mars à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Il portera désormais le nom de Valérie André. Ce militaire, qui a exercé au sein de l’armée de l’air, a été la première femme élevée au grade de général des armées dans l’histoire militaire française.

Elle a également occupé d’autres postes en tant que médecin et pilote d’hélicoptère. Dans son allocution, le ministre des Transports a salué le parcours « d’une héroïne, une femme libre qui refuse qu’on lui dicte sa vie ».

L’activité de cet héliport est depuis des années une véritable pomme de discorde entre les différentes collectivités territoriales concernées et l’Etat. Celui-ci est situé entre le 15e arrondissement de Paris et la ville d’Issy-les-Moulineaux dans les Hauts-de-Seine. Le site de 7 hectares appartenant à la Ville de Paris est exploité par le groupe Aéroports de Paris. Ouvert dans les années 1950, il fait l’objet depuis plusieurs décennies de vives critiques de la part des élus politiques, notamment Philippe Goujon, maire LR du XVe arrondissement, qui réclame sa fermeture.

L’édile s’interroge notamment sur les nombreuses nuisances causées par l’atterrissage et le décollage des hélicoptères dans une zone urbaine à forte densité de population. « C’est difficile à vivre pour les riverains, car un hélicoptère est une source constante de nuisances sonores et environnementales. Beaucoup se plaignent des odeurs et du bruit qu’il provoque », déplore-t-il. Sur le plan environnemental, la mairie souhaite revégétaliser les 7 hectares de terrain qui se situent dans le prolongement du parc Susanne Lenglen.

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Côté bruit, Philippe Goujon explique que le ballet des hélicoptères génère un nombre de décibels dans le secteur des 65 décibels. La limite autorisée en zone urbaine est fixée à 55 db.

La Ville de Paris a également fait du problème des nuisances une de ses priorités dans son dernier Plan Bruit et souhaite, à l’expiration du contrat de concession en 2024, récupérer le terrain pour le transformer en espace vert. Elle demande également la fermeture de l’héliport.

Ainsi, le choix de l’exécutif de renommer cet espace sonne comme « un coup d’État » selon le maire du 15e arr. de Paris. « C’est une manière de pérenniser le lieu alors que l’avenir de l’héliport ne se décidera qu’en 2024″, déplore Philippe Goujon. Le maire regrette également que l’espace aéronautique soit utilisé pour des vols qui, selon lui, pourraient décoller ailleurs ». « Il est tout à fait normal que des vols sanitaires y décollent compte tenu de sa proximité avec l’hôpital Georges Pompidou, mais dans le cadre de vols touristiques pourraient atterrir au Bourget par exemple », explique-t-il.

A noter que les vols touristiques ont été officiellement annulés par la charte de l’héliport. De tous les hélicoptères qui y décollent, les deux tiers sont utilisés pour des vols commerciaux. Les vols privés, commandés par des hommes d’affaires ou des personnalités politiques y sont limités depuis le passage de la circulaire Fillon en octobre 2010. (Cela concerne la limitation du trafic des hélicoptères dans les zones à forte densité de population.)

L’héliport compte 10 000 vols annuels. Les riverains doivent également faire face au passage de 4 000 vols de transit par an.