Depuis juin 2021, le contrepoids de près de 24 tonnes de la grue de chantier est suspendu au-dessus de la propriété de Corinne et Stephan Catillo.
Corinne et Stephan Catillo sont épuisés. Depuis juin 2021, le chantier Ehpad a démarré : « Quand on a acheté la maison, on savait qu’une maison de retraite serait construite, ça ne nous dérangeait pas… » Mais quand ils ont vu la grue, installée à quelques mètres de leur clôture, ils craignaient de voir leur propriété à travers la flèche chargée et surtout à travers le contrepoids de près de 24 tonnes au-dessus de leur chambre.
Grue, qui devait initialement être installée au nord-ouest du site, un emplacement que la municipalité a rejeté car des contrepoids et des clôtures surplombent les écoles.
Une expertise demandée
Stephan Catillo s’agace : « Si seulement c’était la grue ! Mais c’est une grosse plaque de bois qui s’est envolée du site un jour de grand vent et a cassé le toit de notre poulailler. Heureusement, personne n’était dehors à ce moment-là ! » , pointant le manque de sécurité sur le site, le soir. Voir l’article : Je dois construire ma maison… pas si facile. Plusieurs fois « des jeunes sont entrés pour escalader la grue », ce qui a obligé les gendarmes à intervenir.
Déracinés, Stéphane et Corinne Catillo ont lancé une procédure judiciaire et une expertise. L’expert explique dans son rapport que « le fait que l’objet et son ballast se développent au-dessus d’une habitation, représente un danger pour la sécurité des biens et des personnes ». Et précise que « la grue est équipée d’un dispositif de zone interdite actif pour le voisinage et qu’en activité la flèche ne surplombe pas la propriété des Catillos ». Sauf que, vidéos à l’appui, les époux Catillo expliquent que la flèche, responsable, survole régulièrement leur jardin et leur maison.
« On ne peut pas monter un bâtiment sans grue »
L’entrepreneur BJCM Sud Santé et personne du Dr Jean-Pierre Serrou est triste : « C’est un bureau d’études qui a choisi le lieu, et on ne peut pas ériger un bâtiment sans grue, cette maison de repos, c’est mon cœur ! essayer un humain pour faire un bâtiment pour que les personnes âgées puissent accueillir dans de bonnes conditions, mais pour la partie technique je laisse faire les professionnels. »
Le maire Jackie Galabrun-Boulbes tente de faire le lien entre les protagonistes, mais sans intervenir sur le site lui-même. Elle tente de répondre aux inquiétudes des Catillos, mais ne peut que soutenir que cette structure est importante pour le village : « Il y a une micro-crèche prévue dans les locaux de cette maison de repos, c’est vraiment une belle initiative. »
Reste la procédure en cours et la prochaine audience, prévue mi-avril : Stephan Catillo espère qu’elle ne sera pas reportée et qu’il pourra enfin exprimer les inquiétudes et le stress émotionnel de ce chantier.