Hérésie aussi meurtrière que banalisée

Rédactrice passionnée depuis plus de de 15 ans. Sara vous trouve les dernières infos

Cet article est un forum ouvert, non rédigé par la rédaction de Salon beige. Si vous souhaitez également publier un article d’opinion, vous pouvez le faire en cliquant sur « Soumettre un article » en haut de la page.

Loué soit « Jésus, qui nous délivre de la colère à venir ! (1 Th 1.10)”

Je voudrais aujourd’hui vous présenter une hérésie qui se répand du haut en bas de l’Église à grande vitesse. Elle prétend rendre compte de la manière dont ceux qui ne connaissent pas Jésus peuvent être sauvés, mais finalement elle concerne le salut des chrétiens eux-mêmes, car il n’y a aucune raison pour que les chrétiens soient privés d’une rencontre avec Jésus leur offrant dans la mort son éternel salut! J’utiliserai pour cela le sermon du Père Daniel-Ange, prononcé au Couvent Saint Antoine des Franciscains à BRUXELLES en novembre 2022. Je commenterai ensuite, étape par étape, l’extrait suivant :

Le père Daniel-Ange reprend ici une hérésie enseignée par le père Edouard-Marie Gallez, selon laquelle les non-chrétiens trouvent le salut dans la mort car Jésus serait encore là pour le leur offrir, après y être descendu le samedi. Saint. Or, ce n’est pas seulement une fois mort que nous ne pouvons plus être sauvés, c’est pourquoi Jésus nous demande de vivre en état de grâce : « Veillez donc, dit-il, car vous ne savez pas quand le maître de la maison, le soir, à minuit, au chant du coq ou le matin, de peur que, venant à l’improviste, il ne vous trouve endormi. Ce que je vous dis ici, je le dis à tout le monde : Regardez ! (Mc 13,35-37) « Ces paroles n’auraient évidemment aucun sens s’il était encore possible de se sauver après la mort ! Mais le Credo nous fait encore professer que le Christ est ressuscité des morts, c’est-à-dire que son âme, unie à son corps, est sortie de l’Hadès et n’est donc plus là pour soi-disant dire bonjour à qui le veut ! Qu’est-ce que Jésus a fait à Hadès le samedi saint ? Le Catéchisme l’enseigne : Jésus est descendu aux Enfers non pour y prêcher l’appel à la conversion, « non pour y délivrer les damnés » dit le Catéchisme (CEC n° 633), mais pour y annoncer aux « justes qui L’y avaient précédé (ibid.) » la bonne nouvelle de leur Rédemption qu’Il venait d’accomplir. Cette Bonne Nouvelle, les justes d’entre eux l’avaient espérée durant leur vie terrestre, et elle les avait précisément rendus justes. Et ainsi, pendant que Jésus leur ouvrait le Paradis ( cf. Lc 23, 43), Il créa l’Enfer éternel pour les autres, ceux qui n’avaient pas aimé la vérité plus que le mensonge, la justice plus que l’injustice, Dieu plus qu’eux-mêmes. Mais encore, sanctifiant l’Hadès par sa présence, Jésus en fit le lieu de purification ultime pour les âmes assurées de leur salut mais encore imparfaitement purifiées.Au moment de leur mort, un lieu appelé « Purgatoire ».Jésus vida donc les enfers le Samedi Saint, de sorte que n’existant plus, ils laissèrent place au Paradis, au Purgatoire et l’enfer. C’est ce que Jésus a fait le uniquement le samedi. En aucun cas la mort n’est un ti moi d’une éventuelle conversion. La parabole du pauvre riche et du pauvre Lazare le montre très bien.

Il faut comprendre que, tout comme la mission terrestre de Jésus se limitait aux brebis perdues d’Israël (Mt 15,24), sa mission en enfer avait des limites : celles imposées par sa résurrection. Pas plus que Jésus ne continue d’évangéliser les Juifs dans le Temple de Jérusalem, ou la Samaritaine au bord du puits de Jacob, Il ne poursuit Sa mission auprès des morts ! Par sa descente aux Enfers, Jésus a apporté son salut aux âmes avant le temps de sa venue. Il n’a oublié personne. Mais cette annonce est désormais révolue, car désormais, enseigne le Catéchisme, chacun reçoit « dans son âme immortelle sa rétribution éternelle de sa mort dans un jugement particulier qui renvoie sa vie au Christ, soit par une purification, soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du Ciel, ou être damné immédiatement et pour toujours (CEC n°1021-1022) ». Immédiatement et pour toujours. Depuis sa mort. C’est clair ! L’Église n’a jamais enseigné un séjour illimité de Jésus dans la mort pour y offrir le salut à tous. C’est une hérésie très dangereuse comme je vais le montrer.

Ces paroles de Jésus, tirées du chapitre 5 de l’Évangile selon saint Jean, annoncent que tous les morts ressusciteront à la fin du monde, lorsque Jésus ouvrira les assises du Jugement dernier. Il ne s’agit donc pas du jugement particulier de chacun au moment de sa mort. Le Père Daniel-Ange est ici confus : le jugement dernier n’est pas le jugement particulier. Pourquoi tout n’est-il pas réglé avec un jugement particulier, vous demandez-vous peut-être ? Eh bien, tout simplement parce que les conséquences de nos actes ne peuvent pas toutes être connues au moment de notre mort. Par exemple, le mal qu’Hitler a fait continue de se répandre, il faut donc attendre la fin du monde pour en établir toute l’étendue.

Oui, à la mort, tout homme a une rencontre personnelle avec Jésus, mais avec Jésus juge, comme l’enseigne le Catéchisme : « La mort met fin à la vie de l’homme comme un temps ouvert pour accueillir ou rejeter la grâce divine. ne peut plus choisir la grâce du salut. Le Catéchisme poursuit : « C’est donc la rétribution immédiate pour chacun selon ses œuvres et sa foi. (…) Chacun reçoit alors dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dans un jugement particulier, soit entrer immédiatement au purgatoire, ou entrer immédiatement au paradis, ou être damné immédiatement pour toujours (Cf. CEC 1021-1022) »

Oui, Dieu veut que tous les hommes soient sauvés, mais qu’ils le soient pendant la vie qu’Il leur donne ici-bas, car il n’y en a pas d’autre. Après cette vie est la vie éternelle. Il n’y a pas d’autre vie qui prolongerait celle-ci et pendant laquelle il serait encore possible d’opérer son salut. Comme le dit saint Paul : « Au temps de grâce je t’ai entendu, au jour du salut je t’ai secouru. C’est maintenant le temps favorable, c’est maintenant le jour du salut. (2 Co 6,2) » C’est pourquoi il demande : « Travaillez à votre salut avec crainte et tremblement. (Phil 2.12) « Mais qui opérera son salut dans la crainte et le tremblement s’il peut encore le faire dans la mort ?

Bien sûr le plan de Dieu ne peut pas mentir, mais il est faux et trompeur d’en déduire que « la seule solution [extrait] » serait une rencontre dans la mort avec Jésus qui donnerait alors le choix d’aller au Ciel avec Lui. . Le Catéchisme de l’Église et toute la foi de l’Église depuis deux mille ans enseignent le contraire. Notons déjà que la damnation de la multitude des âmes – que Jésus a d’ailleurs annoncée (Lc 13, 24) – n’est pas en soi plus scandaleuse que celle d’une seule âme. C’est pourquoi aujourd’hui presque personne n’est capable de dire que Judas est en Enfer – ce que je prouve dans mon livre « Est-ce que Judas est en Enfer ? » « . En fait, ceux qui refusent de croire à la damnation probable de la multitude des âmes, s’imaginent que si la multitude est sauvée, alors eux-mêmes ont une meilleure chance d’être sauvés. Cependant, pensant que leur salut est une question de nombre , de quantité, de proportion, ils s’en rendent indignes, puisqu’ils ne fondent alors pas leur salut sur une relation personnelle avec Dieu (Jn 17,3), seul capable de fonder leur assurance sur l’intrépidité (2 Tm 4,8 ; 1 Pi. 5.1) S’ils sont un jour perdus, qu’importera vraiment pour eux le nombre des élus ?! Pourquoi les vierges folles n’ont-elles pas pu entrer dans la salle des noces? Parce qu’elles n’avaient pas acquis cette connaissance aimante et personnelle de Dieu, représentée par l’huile manquante de leurs lampes. Si les vierges sages n’ont pas pu partager la leur, c’est que cette connaissance est précisément et éminemment personnelle. Le manque de relation personnelle et d’amour avec Dieu est précisément la raison pour laquelle, à l’heure de leur la mort, les damnés entendent Jésus leur dit : « Je ne vous connais pas (Mt 25,1-12 ; Lc 17.34-35 ; Jn 17.3 ) ». Ceux donc qui désespèrent de leur salut parce que peu seront sauvés, me font penser à ces hypocrites et à ces lâches qu’ils glissent incognito dans des foules anonymes pour atteindre là où ils n’oseraient pas aller seuls et à découvert… Pourtant, comme le dit la parabole , Dieu n’entretient pas de relation avec des êtres impersonnels.

À Lire  En queue de peloton, un magistrat respecté. Côté face, un pervers qui...

Bref, le Père Daniel-Ange devrait se dire qu’il n’est certainement pas le premier dans l’Église à se poser la question du salut des païens, et se souvenir de l’enseignement de l’Église à ce sujet, afin de pouvoir enseigner à son tour, comme c’est son devoir. Et quel est cet enseignement, sinon celui du Christ, qui proclamait salutaire l’observance de la loi naturelle ? C’est pourquoi il dit au jeune homme riche : « Si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements : tu ne commettras pas de meurtre ; Tu ne doit pas commettre d’adultère; Vous ne volerez pas; Vous ne mentirez pas ; Honorez votre père et votre mère. (Mt 19,17) » A sa suite, le bienheureux pape Pie IX professe : « Ceux qui souffrent d’une ignorance invincible [“invincibles”, c’est-à-dire “non coupables”… car il y a des ignorances coupables] Ceux [donc] qui souffrent d’une ignorance invincible l’ignorance concernant notre très sainte religion, mais qui observent attentivement la loi naturelle et ses préceptes, gravés par Dieu dans le cœur de tous [chacun…], et qui sont disposés à obéir à Dieu, et ainsi mener une vie honnête et droite, peuvent, avec l’aide de la lumière et de la grâce divines, acquiert la vie éternelle ; car Dieu (…) ne permet à personne d’être puni de tourments éternels sans être coupable d’une faute volontaire. (Quanto conficiamur moerore, DZ 2866) » Le Concile Vatican II ne dit pas le contraire : « Ceux qui, sans faute de leur part, [sans faute de leur part], ignorent l’Évangile du Christ et son Église, mais cherchent néanmoins Dieu d’un cœur sincère et, sous l’influence de sa grâce, s’efforcent d’agir de manière à accomplir sa volonté que leur conscience révèle et leur dicte, ils peuvent eux aussi arriver au salut éternel. (LG 16) » Par conséquent, l’observance de la loi naturelle, pour les païens comme pour les chrétiens, a une valeur salvifique, et est un moyen obligé de sa préservation. lire. C’est ainsi qu’au dernier jour, bien qu’ils n’aient pas connu Jésus-Christ, les païens seront jugés o ans leur relation avec leur prochain, parce que le Christ considère comme fait pour lui ce que nous faisons aux autres, il aime chacun de nous. C’est ce qu’il enseigne, par exemple, au chapitre 25 de l’Évangile selon saint Matthieu (cf. Mt 25, 31-46). Prétendre qu’il y aurait une nécessité pour ceux qui n’ont pas connu Jésus sur la terre de le rencontrer dans la mort, comme si leur vie n’avait servi à rien, est donc une imposture, une horrible hérésie ! « Par le jugement par lequel vous jugez, vous serez jugés, dit le Christ, et par la mesure par laquelle vous mesurez, il sera mesuré pour vous. (Mt 7,2) « Ainsi, tout homme se juge durant sa vie terrestre, selon son rapport à la vérité, qu’il est obligé de rechercher (Humanae dignitatis n°1), et selon son rapport au prochain, qu’il est liés à l’amour, pour l’amour de Dieu, c’est-à-dire comme Jésus nous a aimés (Lc 18,9 ; 1 Jn 3,18-19).

Le Père Daniel-Ange tente maintenant de justifier le devoir missionnaire de l’Église à la lumière de l’hérésie du salut dans la mort. Pas facile ! Car à quoi bon tout quitter pour aller évangéliser des terres lointaines – comme le font les Apôtres et les missionnaires depuis deux mille ans – si l’on trouve le salut dans sa mort ? A quoi servent les souffrances des martyrs ? A quoi bon faire pénitence, et enfin, même, cesser de pécher ? La réponse donnée par le Père Daniel-Ange est que la vie est plus heureuse ici-bas quand on connaît Jésus… Cependant, outre le fait qu’il n’est pas certain que beaucoup de martyrs auraient subi ce qu’ils ont subi s savaient qu’ils pourraient s’en tirer moins cher, l’Evangile n’a jamais été une formule pour bien vivre ici-bas, mais c’est l’appel à la conversion pour recevoir le pardon des péchés et le don de l’Esprit Saint (Mc 3,29 ; Lc 24,47 ; Ac 2,38 ; 5,31-32 ; 10.43-44 ; 26.18). On est loin du sentimentalisme et du confort psychologique ! Quant à dire que la connaissance du Christ permettrait de « préparer le moment de notre passage », il faut reconnaître que d’autres le préparent sans être chrétiens, et d’ailleurs, à quoi bon cette préparation, si pour « chacun, quel que soit sa culture, sa nation, son époque, sa religion », sera-t-il encore temps de faire le choix définitif dans la mort ?

Le Père Daniel-Ange extrapole un événement de l’histoire humaine du Christ : sa descente aux Enfers du vendredi saint soir jusqu’au petit matin dimanche, pour en faire un événement extra-temporel, c’est-à-dire un mythe. Comme je l’ai expliqué, Jésus est ressuscité et n’est donc plus dans l’Hadès, qui n’existe plus depuis que Jésus a ouvert les portes du Paradis, et celles de l’Enfer pour les rebelles qui meurent en état de péché mortel, et celles du Purgatoire pour ceux qui mourir dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifié.

N’est-ce pas beau ? Pas besoin de conversion dans cette vie ! Même sans pénitence, les pécheurs vont au Ciel ! Il est certain qu’un tel évangile ne peut que rencontrer le succès ! Alors continuez à pécher, braves gens, c’est le Diable qui soigne, et s’occupe de tout ! Non, nous n’avons pas besoin d’un évangile extraordinaire. Celui que nous avons reçu nous suffit. Saint Paul nous a mis en garde contre les annonces extraordinaires : « Si nous-mêmes, si même un ange du Ciel vous annonce un autre évangile que celui que nous vous avons prêché, maudit soit-il ! Nous vous l’avons déjà dit, et je le répète : si quelqu’un vous annonce un autre Evangile que celui que vous avez reçu, maudit soit-il ! (Ga 1.8-9)”

À Lire  Six friperies où se déguiser pas cher dans le Grand Paris

C’est la raison qui a motivé l’invention de ce nouvel évangile : la damnation des pécheurs… Comme si la perspective de la damnation d’une multitude d’âmes avait été ignorée par Jésus, qui l’a si souvent annoncée, comme par exemple dans ces versets : « Beaucoup d’appelés mais peu d’élus. (Mt 22.14) » ; « Entrez par la porte étroite. Large, en effet, et spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et beaucoup y sont engloutis ; mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mènent à la Vie, et peu le trouvent. (Mt 7,13-14) » La petite Thérèse a vu les âmes tomber en enfer comme des flocons de neige en hiver ! (Lettre de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face à sa sœur Céline, 14 juillet 1889) Ce n’est pas sans raison que Jésus nous demande de renoncer à tout et à tous de Le suivre…

Cette espérance n’est pas grande, elle est démoniaque, car si les apostats, les renégats, les persécuteurs de l’Église, les blasphémateurs, sont dans la communauté des croyants, tant sur la terre qu’au Ciel, alors le péché est sans conséquence, la liberté ne existent, la foi est inutile, la sainteté équivaut à la méchanceté, et le devoir d’excommunication donné par Jésus à son Église (Mt 18.17 ; Jn 20.21-23) est sans objet ! Certes, que le Pape enseigne cela est bien triste, mais pour ne pas se scandaliser, il faut rappeler que le Pape n’est pas forcément infaillible lorsqu’il ouvre la bouche. Croire que tout le monde ira au paradis est contraire à la foi catholique, et l’enseigner mérite l’enfer. Si, parce que Dieu est si bon, nous allions tous au ciel, croyants et incroyants, saints et pécheurs, quel salut apporterait l’évangile ? Loin de nuire, par une vision dite pessimiste, à la qualité de vie et à l’apostolat, annoncer que nous irons tous en enfer si nous ne nous convertissons pas, fait plutôt jaillir une source de JOIE ABSOLUE (Jn 15.11 ; 16.22) , celui que l’humanité cherche désespérément, et que Jésus leur a donné avec ces mots : « Repentez-vous, car le Royaume des Cieux est proche ! (Mt 4.17) » Mais : « Repentez-vous ! « . Parce que sinon, vous ne pourrez pas entrer dans le Royaume des Cieux… et finirez donc en Enfer !

En bref, s’il est vrai que tout homme peut opérer son salut dans la mort, alors :

L’arbre ne tombe plus du côté où il penche, et Jésus se ridiculise en appelant à veiller pour ne pas être surpris par la mort (Mt 24,36 ; Mc 13,33,35,37). En effet, pour cette théorie, la mort ne survient jamais de manière inattendue, inattendue, malheureuse.

Notre-Seigneur est un sadique qui pendant deux mille ans a envoyé des missionnaires se faire massacrer pour rien, troubler pour rien la tranquillité des foules et des nations entières (Mt 28, 18-19). Si le salut s’acquiert dans la mort, alors la vie terrestre perd son sens et sa valeur. Le saint et le pécheur se retrouvent au même point, et la justice est bafouée (Lc 13, 1-5). La liberté humaine, qui ne s’acquiert que par la répétition d’actes vertueux et méritoires, est ruinée. L’âme fait son choix décisif dans la condition des anges, ce qu’elle n’est pas. L’unité substantielle de l’être humain composé d’une âme et d’un corps est obscurcie. La mort n’est plus, dans l’ordre naturel, le plus grand mal qui soit, mais le seul vrai bien qui permette de choisir la vie éternelle ! Qui serait assez fou pour refuser le Ciel quand il n’a d’autre bien à désirer que l’Enfer à éviter ? Quelle peut être la valeur d’un tel choix ? Quand les vivants doivent payer si cher leur salut, quels sacrifices le défunt peut-il offrir ? Si le péché ne damne pas, pourquoi vous couper la main ou vous crever les yeux pour l’éviter (Mt 18, 8-9) ? Que vaut la foi qui, à travers les ténèbres de ce monde, discerne la présence de Dieu, le reconnaît dans sa parole et l’aime jusqu’au don de soi ? Si la mort est le moment idéal pour choisir son éternité, quand ce choix sera-t-il vraiment définitif ? Ne peut-on pas, là encore, se tromper, regretter et recommencer, ou, dans cette peur, attendre… indéfiniment ? En vérité, on est soit mort, soit vivant. Il n’y a pas d’état intermédiaire. La théorie du salut dans la mort rejette le dogme du jugement particulier, le ramenant au choix que l’âme elle-même fait de son destin… Si le salut se joue dans la mort, alors nul besoin d’évangéliser, ni même raison que Jésus s’est incarné e. L’Évangile qui proclame le contraire est donc faux, et l’Église depuis deux mille ans a trompé le monde.

Comment expliquer que l’Église enseigne depuis des siècles que mourir en état de péché mortel conduit à l’Enfer, si son enseignement dogmatique est infaillible ?

Je vous rappelle que rejeter un seul dogme, c’est ne plus avoir la foi du tout, car la foi est ce mouvement de confiance par lequel nous croyons ce que Dieu dit car Dieu ne peut ni nous tromper ni nous tromper, pour que nous croyions tout ce que Dieu dit car c’est Dieu qui le dit. Croire à tout ce qu’il dit sauf même à un seul dogme, c’est donc tenir pour vrai ce que Dieu dit non à cause de ce mouvement de confiance, mais parce que la raison humaine le juge crédible, se plaçant ainsi au-dessus de celle de Dieu…

Jésus n’apparaîtra pas à la fin de la vie comme Sauveur, mais comme Juge (Mt 25,31-46 ; Lc 12,58-59 ; Jn 5,22 ; 2 Tm 4,8 ; Hé 12,23 ; Jc 4,12 ; 5,9 ; 1 P 1,17 ; 2,23 ; Ap 19,11) . « Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle de sa mort dans un jugement particulier … le respect de la vie humaine promu par la culture de la mort; et en niant le jugement particulier, il rend la conversion inutile, et conduit ainsi les âmes à l’Enfer où le Diable les attend…