Hôpital : l’accès aux situations d’urgence sera bientôt limité, ce qui changera pour vous

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Bientôt, il ne sera plus possible de pousser la porte des urgences pour recevoir une consultation médicale, à toute heure du jour ou de la nuit, et quelle que soit leur pathologie. Cela fait longtemps que les urgentistes ne veulent plus jouer aux « bobologues ». Mais maintenant que la crise est là, que les médecins et les infirmières jettent l’éponge et que de nombreux membres du personnel se bousculent, il ne semble guère y avoir d’autre option. « La littérature scientifique est claire : la sur-fréquence des prestations implique un risque de morbidité et de mortalité pour les patients. Les urgences ne peuvent plus être un ‘open bar' », a déclaré le professeur Karim Tazarourte, chef du SAMU du Rhône du département, lors de presse. une conférence organisée en marge de la conférence annuelle Urgence 2022, qui se tient ces jours-ci à Paris. Et comme l’homme participe à la « mission flash » mandatée par le président de la République Emmanuel Macron pour répondre à la situation critique de ces services, on se dit qu’il est inévitable que son discours pré-vérifie les annonces attendues avec eux par le fin du mois.

L’objectif est clair : éviter les « morts évitables » cet été. Autrement dit, pour que les patients qui se trouvent dans une urgence critique ne soient pas pris en charge à temps, pour cause d’embolie tel un service, ou pire, s’il est fermé. « Evidemment, pour les soins non urgents non programmés, ce sera un peu plus compliqué », explique le Pr Tazarourte, qui est également président de la Société française de médecine d’urgence. Cependant, assure le médecin, le défi restera de ne pas laisser une demande de soins sans réponse. La réforme proposée repose donc sur deux piliers : la régulation au 15ème, et la participation de tous les acteurs de santé – dont la Croix-Rouge secouriste ! – couvrir les « traitements non programmés » qui ne sont pas des urgences vitales.

Un hic, le manque « d’effecteurs »

Bien entendu il faudra renforcer la 15e journée, puis lancer une campagne de communication auprès du grand public pour inciter les Français à ne plus se présenter aux portes des hôpitaux pour un oui ou un non. Dans un monde idéal, les patients qui ont besoin de soins médicaux mais qui ne sont pas urgents seraient référés à la médecine municipale. Pour cela, les autorités sanitaires ont imaginé un « service d’accès aux soins » (SAS) dans lequel hôpitaux et libertaires se coordonnent, au niveau de chaque territoire, pour accueillir les patients sans rendez-vous. A voir aussi : BLOG – Pendant la puerpéralité, que faire en cas d’urgence dentaire ?. Actuellement en expérimentation sur 22 sites pilotes, ces SAS devraient être généralisés à l’ensemble du territoire très prochainement. Avec le même problème : « le manque d’effecteurs », a résumé le Dr François Braun, qui est responsable de la « mission flash » sur les urgences, lors du même briefing. Il y a clairement un manque de médecins de famille disponibles pour assister aux consultations sans rendez-vous. Gros problème.

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Reprendre les organisations qui se sont mises en place pendant la crise sanitaire

Pour y remédier, la mission flash devrait proposer à l’Assurance maladie de mettre la main au porte-monnaie. « C’est le point de blocage du moment : les médecins libéraux demandent une majoration de quinze euros sur les actions menées à la demande du 15. Cela ne paraît pas absurde », déclare le Dr Braun. Car, en réalité, il faut un peu plus de temps pour rencontrer un nouveau patient, et c’est un effort d’organisation de garder des créneaux de consultation gratuits pour ces demandes également. Mais que faire lorsque certains médecins refusent de s’impliquer ou lorsqu’ils ne sont pas assez nombreux ?

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Blocages administratifs

« En reprenant les organisations mises en place pendant la crise sanitaire », répond le Dr Agnès Ricard-Hibon, ancienne présidente de la Société française de médecine d’urgence. Et citez deux exemples. Envoi d’infirmières à domicile avec du matériel de téléconsultation, actuellement en test dans plusieurs services. Ceci pourrez vous intéresser : Belle attaque de jugement : « Ce que vous allez imaginer est en dessous de la réalité, c’est indescriptible ». « Une unité mobile de ce type permet d’éviter six à sept passages aux urgences par jour », précise le Dr Ricard-Hibon. Autre piste, des partenariats avec des secouristes bénévoles de la Croix-Rouge et de la protection civile pour « récupérer les soins à domicile ». « Une personne âgée se plaint de palpitations : il peut s’agir d’une crise d’angoisse, ou d’un problème cardiaque. En accord avec un médecin de 15 ans, ces équipes peuvent procéder à plusieurs examens et, selon les résultats, le patient l’emmène à l’hôpital, ou au contraire, calmez-le et empêchez-le de bouger », explique le Dr Ricard-Hibon.

Pour ces professionnels, il ne s’agit pas d’une réponse dégradée : avec la régulation médicale et l’encadrement de ces équipes, les fondamentaux sont toujours maintenus, selon eux. Mais lorsqu’on lui demande si cela suffira pour traverser l’été sans complications majeures, le ton est moins optimiste. Par exemple, le partenariat avec la protection civile n’est pas encore obtenu : « Le ministère de la Santé n’est pas responsable mais l’intérieur, auquel ces équipes sont rattachées, et en ce moment cela les gêne », souffle. Agnès Ricard-Hibon. Quelques autres idées, évoquées ici et là ces derniers jours, les font aussi frémir. Comme la possibilité de fermer certaines succursales de Smur, ces équipes médicales qui se rendent aux urgences critiques, pour renforcer l’acceptation des soins non programmés dans les hôpitaux : « On va retarder la prise en charge de l’infarctus pour mieux soigner la ‘foulure’, s’étouffent-ils . dans le coeur.

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Coordonner hôpitaux et cliniques

Elle poursuivra également la rationalisation de l’hospitalisation des patients admis aux urgences. Un autre problème récurrent que les médecins urgentistes espèrent enfin résoudre est la difficulté de trouver des lits dans les établissements. A moyen terme, cela nécessite une profonde réorganisation du fonctionnement de l’hôpital : investir dans des « bed managers » (soignants dédiés à cette tâche) et créer des « cellules de programmation » pour imposer l’ouverture de lits avec du personnel dédié et fixe sur des prévisions non programmées. Lire aussi : Chaleur de juillet 2022 : carte, numéro vert, jusqu’à quand ?. Activités. « En fonction de cette période de l’année et des prévisions météo, nous sommes tout à fait capables d’anticiper le nombre de patients qui vont se présenter, confirme Karim Tazarourte. Mais aujourd’hui, il n’y a pas de gestionnaires de lits partout, et les commissions de soins non programmés ne parlent pas aux directions des ressources humaines ! ».

En attendant, comme l’a annoncé la nouvelle ministre de la Santé Brigitte Bourguignon, les cellules de crise utilisées pendant le Covid « serviront à coordonner les hôpitaux, les médecins libéraux et les cliniques ». Entendu : obliger les établissements privés à admettre des patients non programmés, quand l’hôpital n’est plus en mesure de le faire. Par ailleurs, le ministère a déjà annoncé la première série de revalorisations des heures supplémentaires effectuées à l’hôpital pour l’été – avant, peut-être, de nouvelles annonces plus structurées et très attendues sur la rémunération des heures de nuit comme échantillon.

Pour les plus optimistes, la crise majeure que traversent aujourd’hui les services d’urgence pourrait enfin être l’occasion d’une révision en profondeur de notre système de santé. Un amendement que les soignants espéraient depuis des années. A moins que le corporatisme, le lobbying et l’ancienne mode ne reprennent le dessus. Ce serait alors notre santé pour tous ceux qui souffriraient.

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