Pour le professeur Jean-Luc Jouve, les hôpitaux doivent pouvoir se préparer à l’avance aux crises futures.
Publié le 23.12.2022 12:19
Mis à jour le 23/12/2022 13:32
L’hôpital « marche sur la corde raide », prévient le professeur Jean-Luc Jouve, chirurgien pédiatre, président de la commission médicale d’établissement des hôpitaux d’assistance publique de Marseille (AP-HM) et membre de l’hôpital inter-collectif, invité sur franceinfo Vendredi 23 décembre. Alors que les épidémies de grippe, de bronchiolite et de Covid-19 se poursuivent, les hôpitaux sont sous pression.
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franceinfo : Pensez-vous que les services de secours et de santé sont débordés ?
Jean-Luc Jouve : Nous avons effectivement plus d’activités que les années précédentes. Terrible est la conjonction de la médecine de ville, qui vient de se dissoudre dans les deux prochains week-ends, même les centres médicaux de garde à proximité de nos hôpitaux vont fermer. Ça donne un hôpital qui est complètement à genoux et qui est sur la corde raide ce qui veut dire qu’on tient bon mais qu’on est à la merci d’un membre du personnel qui a le Covid-19 et qui arrête de travailler avec qui tout change et nous les équipes ne pouvons pas tiennent plus ensemble.
Nous sommes en situation de triple épidémie (Covid-19, grippe, bronchiolite), comment sortir de cette crise ?
La seule issue est un après. Depuis quelques années, l’hôpital n’a plus de marge de manœuvre, l’hôpital est toujours à la limite et quand la crise est passée, les choses s’oublient. Après la crise des bronchiolites, on ne parlera de pédiatrie qu’en novembre prochain, il faut éviter ça. Nous traverserons des crises, mais il faut qu’il en sorte quelque chose dès le mois de février. Nous devons nous préparer aux crises de bronchiolite, non pas le 15 novembre quand elles arrivent, mais en juillet où nous pourrons tranquillement faire nos plans de traitement.
Faut-il introduire le port du masque dans les pièces fermées ?