Plus l’entreprise est jeune, plus elle risque d’échouer. La principale cause d’échec ? Manque de fonds. Cependant, comme le montre notre examen, les solutions ne manquent pas. Et s’ils sont bien utilisés, ils multiplient les chances de succès : « 86 % des entreprises qui ont été aidées par l’initiative française existent encore au bout de trois ans, contre 66 % de celles qui ne sont pas accompagnées », estime Louis Schweitzer, président de ce réseau financier de créateurs et d’acheteurs. D’où l’importance que les entrepreneurs accordent à cette course à l’argent. « C’est presque un travail à plein temps », explique Odile Allard, PDG de Fluoptics. Mais le jeu en vaut la chandelle…
1. Le «
Aujourd’hui, ses 60 meubles, luminaires et objets sont présentés dans 300 magasins, dont Le Bon Marché et Colette… Mais Amélie du Passage, fondatrice de la marque de design Petite Friture, a commencé avec le soutien financier de ses proches. « Le démarrage est plus facile : les gens vous font confiance, il faut moins d’efforts pour les convaincre », explique-t-il. Ceci pourrez vous intéresser : Portes-lès-Valence. Forum création et reprise d’entreprise le 18 novembre. Sans histoire, sans trop de moyens, se tourner vers les « 3C » (amis, cousins et… freaks !) est une option à ne pas manquer. Mais cet appel au love money a aussi ses inconvénients : pour réaliser un dépôt attractif, il faut qu’il y ait beaucoup d’actionnaires… d’où les problèmes de gestion, car ils n’hésitent pas à donner leur avis, souvent incohérent.
>> Service affiliation : rendez-vous sur Legalstart.fr et créez votre entreprise en ligne
2. Le « crowdfunding « , un outil participatif en plein boom
Le 14 février, Fleur Pellerin, alors ministre des TPE, des PME et de l’Economie numérique, a présenté sa réforme du financement participatif. Les plateformes de crowdfunding, autrement dit le crowdfunding, permettront aux internautes d’investir en un clic dès leur mise en place. Jusqu’à présent, la loi maintenait ses plates-formes dans une véritable zone grise juridique en matière de prêt et de « fonds propres ». Leur bonne santé ouvre de grandes possibilités : en 2012, ils ont récolté 27 millions d’euros, et en 2013, 78 millions. Ulule, KissKissBankBank, Anaxago, Wiseed. Lire aussi : Rothschild & Co renforce sa présence dans la gestion de fortune en Suisse alémanique… Comment s’y retrouver parmi la trentaine de plateformes existantes ? Il faut d’abord distinguer les différents types de financements proposés : les dons (pour pré-vendre un produit ou lever de petits montants), les prêts, voire les levées de fonds. Ensuite, vous devez investir dans le marketing de votre appel aux dons, car une campagne de financement participatif réussie demande autant d’efforts que de convaincre un banquier. Avant tout, évaluez bien si votre projet est suffisamment « sexy » pour séduire les internautes.
3. Le crédit bancaire, un véritable parcours du combattant
« Les banquiers sont devenus beaucoup plus prudents, explique Stéphane Kirsch, associé fondateur du courtier CréditRelax. Aujourd’hui, tous les dossiers, même les plus petits, doivent obtenir l’approbation du comité de crédit. » Et ils sont tout-puissants. « On peut être reçu avec enthousiasme en agence, franchir toutes les étapes avec brio, et dans le pire des cas, se retrouver rejeté », note le courtier. Et quand ce n’est pas le cas, c’est définitif. Lire aussi : Admission, coût, débouchés… Quelle est la différence entre un BTS et une licence ?. Autre conséquence : les banques exigent un apport personnel plus important qu’auparavant. « Avec un apport de 15 à 20% du financement nécessaire, six ou sept banques sur dix donnaient leur accord il y a dix ans. Aujourd’hui c’est deux ou trois au mieux », poursuit Stéphane Kirsch. Enfin, il est de plus en plus demandé d’obtenir un prêt d’honneur ou l’aide d’un organisme comme Bpifrance. Pour ne pas dire systématiquement.
4. Le prêt d’honneur, un accélérateur qui rassure les banquiers
En 2012, 16 000 porteurs de projets ont obtenu un prêt d’honneur d’Initiative France. Montant moyen : 8 000 euros. Cela ne vous semble-t-il pas beaucoup ? Rappelons que ce prêt à taux zéro sert surtout d’accélérateur de financement, puisque ces réseaux agissent un peu comme une promesse de sérieux pour les banques, estime Philippe Lehr, directeur adjoint de Petite Friture. L’éditeur de design l’a utilisé à deux reprises, avec Entreprendre au premier semestre 2012, puis avec Initiative France début 2013. « A chaque fois, les banques ont prêté deux à trois fois le montant de l’honneur, explique Philippe Lehr. Cependant, il n’est pas question de gaspillage. Les pertes de financement pour investir et accélérer le développement sont le domaine d’un autre type d’acteurs : les investisseurs privés, que Petite Friture entend appeler prochainement. Pourquoi alors passer par cette étape intermédiaire ? « Pour deux raisons, explique Philippe Lehr. D’abord, le soutien qu’offrent ces réseaux et les nombreux contacts qui permettent de les établir. Deuxièmement, pour laisser le temps au développement avant l’ouverture du capital. »
5. Les aides spécifiques, 6 000 types de prise en charge possibles
Réservées aux demandeurs d’emploi, dédiées au financement de la recherche, nationales ou régionales… Il existe 6 000 types d’aides aux entreprises. Le tout est de trouver le bon pour votre projet. Pour Petite Friture, l’export est primordial : après cinq ans d’existence, 40% des ventes se font à l’étranger. A l’export, Philippe Lehr s’est donc tourné vers Coface. « L’organisme prête 60 % des frais de développement à l’export, précise-t-il. Mieux encore : les remboursements sont effectués en fonction du trafic réalisé dans les pays cibles. Avec une prime de 40 000 € de crédit d’impôt export et un prêt à taux zéro de Bpifrance, l’entreprise a pu sécuriser sa présence en Europe, aux USA ou en Chine.
6. Bpifrance, la boîte à outils du financement ouverte à tous
Financer un actif incorporel, compléter sa trésorerie, financer ses exportations ou encore augmenter son capital… Bpifrance, née fin 2012 de la fusion d’Oséo, CDC Entreprises et FSI, intervient dans tous ces domaines. Son produit phare reste la garantie des crédits bancaires (4,6 milliards d’euros investis en 2013), mais l’organisation des financements publics s’est en effet propagée dans tous les sens, des prises de participation à plus court terme aux prises de participation à long terme, des TPE aux géants.
7. Les « business angels », boosters des start-up prometteuses
Les 4 500 adhérents de France Angels, répartis sur 85 réseaux régionaux, ont investi l’an dernier 45 millions d’euros dans 350 entreprises. Deux fois plus qu’il y a cinq ans, mais les business angels ne s’intéressent qu’à un certain type d’entreprises : « Les entreprises qui ont peu ou pas de chiffre d’affaires, mais qui ont dépassé le stade de l’idée et présentent des possibilités d’activité commerciale à court terme, selon les président de France Angels, Jean-Louis Brunet, et qui propose une innovation qui laisse espérer une forte croissance. Mais plus que les chiffres ou la technologie, ces investisseurs s’intéressent aux têtes : l’équipe est-elle solide et complémentaire ? Le chef de projet est-il prêt à entendre les objections et les commentaires sur son projet ? Les dossiers examinés soumettent les candidats à un processus de sélection drastique. Les tickets sont généralement de 100 000 à 150 000 euros, mais la somme peut être triplée avec l’aide de co-investisseurs. Chaque euro levé par Fluoptics auprès des business angels a généré deux autres euros d’aides publiques et de prêts bancaires.
8. Les fonds d’investissement, pour les gourmands en capital
La crise les a rendus sélectifs. Et prudent. « Les fonds d’investissement mettent plus de temps à prendre des décisions et mettent plus de garde-fous en place », constate Guillaume-Olivier Doré, créateur d’Agregator Capital. L’essentiel : plus personne n’investit seul, et la clé du succès est de savoir quand attirer les plus gros investisseurs qui pourront prendre le relais à l’avenir. Une illustration concrète avec Lumnex, qui a développé un système logiciel d’éclairage public, avec lequel les communes peuvent économiser de 30 à 50 % sur leur facture d’électricité. « En raison de nos besoins financiers – environ 3 millions d’euros – nous avons décidé de lever des fonds en deux phases : d’abord pour le développement de notre produit, jusqu’à l’installation dans quelques sites pilotes, puis pour le lancement commercial », explique son responsable, Christian Holweck. . En 2011, la première levée de fonds de 1 million d’euros réunit les fondateurs et Aggregator Capital. La seconde, 1,5 million, a eu lieu en octobre 2013 et a marqué l’arrivée d’un nouvel investisseur : le fonds d’investissement de la région Poitou-Charentes. En plus de l’argent frais, chaque investisseur contribue d’une autre manière, comme le dit Christian Holweck : « Des capitaux, des contacts et des compétences. » Un autre type de « 3C ».
Des « business angels » misent aussi sur l’équipe dirigeante de Fluoptics
La santé est un secteur où les cycles de développement et donc le retour sur investissement sont longs. De quoi effrayer les business angels. Sauf que la plus grosse levée de fonds jamais réalisée auprès de ces investisseurs concerne une start-up médicale, Fluoptics. En septembre dernier, elle a levé 2 millions d’euros auprès de Grenoble et Savoie Angels, Viaduc Participations et Angel Source. La société grenobloise a développé une technologie qui permet de cibler et de visualiser les tumeurs, y compris celles invisibles à l’œil nu, le tout dans l’environnement lumineux normal d’un bloc opératoire. Mais ce n’est pas seulement cette volonté de commercialiser rapidement un outil facile à mettre en œuvre qui a séduit les investisseurs. « C’est surtout l’équipe, les business angels y sont très sensibles, décrypte Odile Allard, PDG. Mais aussi le fait que l’usage principal de notre technologie – le traitement du cancer – concerne tout le monde. » L’entreprise, qui a été créée en février 2009 après avoir remporté un concours du ministère de la Recherche, qui a reçu 450 000 euros, a utilisé cette somme pour développer un prototype « que nous voulions mettre entre les mains des chirurgiens au plus vite », explique Odile. Allard. La première levée de fonds d’un montant de 750 000 euros a permis de développer le premier produit et d’obtenir le certificat médical CE (nécessaire à la distribution en Europe). Et le dernier sert à étoffer l’équipe commerciale qui sera déployée sur tous les marchés. « Le marché médical est de nature internationale, explique Odile Allard. L’Europe du Nord est très perméable à l’innovation, les Etats-Unis sont le plus gros marché, et la croissance la plus forte se situe en Asie : il faut être présent sur toutes ces zones. »
Un salon de coiffure rentable… mais neuf mois de galère pour obtenir un prêt
Localisation prestigieuse, management complémentaire, histoire concrète : la demande de prêt de Xavier Delhaye s’est avérée plus que positive. Son projet ? Acheter un grand salon de coiffure franchisé au centre de Saint-Germain-des-Prés. Le spectacle, qui s’y déroule depuis quarante ans, réalise un chiffre d’affaires annuel de 1,2 million d’euros et voit « 12 000 clients par an », selon Xavier Delhaye. L’une des associées, qui cumule sept années d’expérience en coiffure, dont trois dans le même salon, bénéficie du soutien inconditionnel du franchiseur. Les associés fournissent 20% de la somme nécessaire de leur propre poche, de solides garanties, et le reste nécessite un prêt pour racheter l’entreprise. Tout cuit ? De quoi s’arracher les cheveux, au contraire : « Il nous a fallu neuf mois pour obtenir ce prêt », tonne Xavier Delhaye. Pas faute de combat. Xavier Delhaye s’adresse aux banques dont le salon était déjà client : négatif. Puis il va voir les institutions avec lesquelles il a fait affaire par le passé : toujours rien. Le franchiseur contacte lui-même les banques avec lesquelles il a l’habitude de faire affaire : chou blanc. « Le schéma a toujours été le même : ils nous acceptent, ils nous assurent que notre dossier est exceptionnel, et deux mois plus tard, après étude en commission, la réponse est négative. Pourquoi s’étonner si les responsables des agences ont le moins pouvoir », tourmente Xavier Delhaye. Pompon? Cette agence, dont le salon a déjà été client, qui finit par recevoir… un stagiaire. Sept banques ont dû être contactées pour obtenir gain de cause. « Ça peut vite décourager, regrette Xavier Delhaye. Heureusement, on a fini par faire appel à un intermédiaire : il a pu nous ouvrir très vite les portes des banques et obtenir des réponses rapides… Sans ça, on en serait encore là. «
Des « business angels » misent aussi sur l’équipe dirigeante de Fluoptics
La santé est un secteur où les cycles de développement et donc le retour sur investissement sont longs. De quoi effrayer les business angels. Sauf que la plus grosse levée de fonds jamais réalisée auprès de ces investisseurs concerne une start-up médicale, Fluoptics. En septembre dernier, elle a levé 2 millions d’euros auprès de Grenoble et Savoie Angels, Viaduc Participations et Angel Source. La société grenobloise a développé une technologie qui permet de cibler et de visualiser les tumeurs, y compris celles invisibles à l’œil nu, le tout dans l’environnement lumineux normal d’un bloc opératoire. Mais ce n’est pas seulement cette volonté de commercialiser rapidement un outil facile à mettre en œuvre qui a séduit les investisseurs. « C’est surtout l’équipe, les business angels y sont très sensibles, décrypte Odile Allard, PDG. Mais aussi le fait que l’usage principal de notre technologie – le traitement du cancer – concerne tout le monde. » L’entreprise, qui a été créée en février 2009 après avoir remporté un concours du ministère de la Recherche, qui a reçu 450 000 euros, a utilisé cette somme pour développer un prototype « que nous voulions mettre entre les mains des chirurgiens au plus vite », explique Odile. Allard. La première levée de fonds d’un montant de 750 000 euros a permis de développer le premier produit et d’obtenir le certificat médical CE (nécessaire à la distribution en Europe). Et le dernier sert à étoffer l’équipe commerciale qui sera déployée sur tous les marchés. « Le marché médical est essentiellement international, explique Odile Allard. L’Europe du Nord est très perméable à l’innovation, les Etats-Unis sont le plus gros marché, et la plus forte croissance est en Asie : il faut être présent sur toutes ces zones. »
Un salon de coiffure rentable… mais neuf mois de galère pour obtenir un prêt
Localisation prestigieuse, management complémentaire, histoire concrète : la demande de prêt de Xavier Delhaye s’est avérée plus que positive. Son projet ? Acheter un grand salon de coiffure franchisé au centre de Saint-Germain-des-Prés. Le spectacle, qui s’y déroule depuis quarante ans, réalise un chiffre d’affaires annuel de 1,2 million d’euros et voit « 12 000 clients par an », selon Xavier Delhaye. L’une des associées, qui cumule sept années d’expérience en coiffure, dont trois dans le même salon, bénéficie du soutien inconditionnel du franchiseur. Les associés fournissent 20% de la somme nécessaire de leur propre poche, de solides garanties, et le reste nécessite un prêt pour racheter l’entreprise. Tout cuit ? De quoi s’arracher les cheveux, au contraire : « Il nous a fallu neuf mois pour obtenir ce prêt », tonne Xavier Delhaye. Pas faute de combat. Xavier Delhaye s’adresse aux banques dont le salon était déjà client : négatif. Puis il va voir les institutions avec lesquelles il a fait affaire par le passé : toujours rien. Le franchiseur contacte lui-même les banques avec lesquelles il a l’habitude de faire affaire : chou blanc. « Le schéma a toujours été le même : ils nous acceptent, ils nous assurent que notre dossier est exceptionnel, et deux mois plus tard, après étude en commission, la réponse est négative. Pourquoi s’étonner si les responsables des agences ont le moins pouvoir », tourmente Xavier Delhaye. Pompon? Cette agence, dont le salon a déjà été client, qui finit par recevoir… un stagiaire. Sept banques ont dû être contactées pour obtenir gain de cause. « Ça peut vite décourager, regrette Xavier Delhaye. Heureusement, on a fini par faire appel à un intermédiaire : il a pu nous ouvrir très vite les portes des banques et obtenir des réponses rapides… Sans ça, on en serait encore là. «