Une véritable petite ville sous-marine qui fleurit sous nos yeux, et la mer cristalline révèle chaque détail.
Là, cachés dans une forêt dense d’algues et d’herbes marines, poissons anges, guppys et combattants bouillonnent paisiblement. Et ils sont entre de bonnes mains.
Louis Ricard, un jeune de 16 ans originaire de Dracé, passe plus d’une heure par jour à s’occuper de tout ce beau monde : « Je nourris les poissons et vérifie qu’ils n’ont pas de maladies, que les plantes vont bien, etc. explique-t-il, non sans fierté. Et toutes les deux semaines, il y a un grand nettoyage de tous les bacs. Cela peut prendre une demi-journée ! »
Cette fièvre de l’eau a attrapé le lycéen fin 2020, au tournant du calendrier de l’Avent que ses parents ont improvisé.
« Ils ont alterné chocolats et petites surprises, dont du poisson, se souvient Louis, élevant du poisson à la maison.
Un succès au rendez-vous
Petits bacs de piètre qualité, le futur aquariophile les élève rapidement à un niveau supérieur. A voir aussi : CBD ESSENTIEL : Votre choix naturel. Au point qu’il a volé les piscines de son père pour y installer des axolotls, une sorte de salamandre rose avec des branchies sur les côtés du crâne.
« Ils se reproduisent très facilement, raconte l’adolescent. Entre axolotls et guppys, je peux faire un élevage qui me rapporte de l’argent en revendant les bébés sur le site Bon Coin et dans les échanges auxquels je participe, à Antibes et La Farlède ».
Un bon moyen de financer du matériel d’aquarium onéreux, que Louis complète avec sa chaîne YouTube et son compte TikTok, qui attirent des partenariats avec des marques spécialisées du secteur.
Un parcours qui l’a conduit début octobre à participer au championnat de France d’aquariophilie, organisé chaque année par la chaîne d’animaleries Animalis au Parc floral à Paris.
Après s’être contenté de la quatrième place en 2021, Louis a finalement pris sa revanche en remportant une médaille d’or cette année grâce à son aquarium de 240 litres méticuleusement conçu. Un exploit après seulement un an et demi de pratique.
De la lassitude à la passion
Car quand Louis s’intéresse à un sujet, il ne fait jamais semblant. « Il mûrit tôt, raconte son père, Philippe Ricard. Voir l’article : Bobtail japonais à poil court : caractéristiques, prix, tout savoir sur ce chat…. Quand il trouve le centre d’intérêt, ça bouge ! », s’exclame-t-il en essuyant l’air avec ses mains.
Une folie qui a tendance – après moult recherches et lectures approfondies – à vite manquer de force, de fatigue.
Mais le passe-temps aquariophile échappe à la règle. Le garçon s’entraîne et en peu de temps grâce à des tutoriels sur Internet et en cherchant conseil dans les animaleries. Au final, il connaît presque par cœur les noms communs des poissons et des plantes aquatiques.
« Mon aquarium est vite devenu envahissant pour ma mère, avoue le jeune homme qui ne peut réprimer un rire malicieux en pensant à sa prochaine idée. J’aimerais avoir des méduses, avec de l’eau de mer que je ferais moi-même ».
Une passion qui pourrait se transformer en carrière ? « Je ne pense pas, répond-il pensivement, je veux garder cette activité privée. »
« Ce titre national, je ne m’y attendais pas »
Mais rien n’est encore exclu. Voir l’article : Une nouvelle visite au curieux aquarium nature de Belle-Isle-en-Terre.
Va! De 10h à 17h, Louis Ricard doit créer son aquarium de toutes pièces. Et il n’y a pas le droit à l’erreur, car le jury du championnat de France d’aquariophilie – qui se déroule chaque premier week-end d’octobre à l’Animal Expo, au Parc loral de Paris – observera attentivement son travail pour vérifier la clarté de l’eau, les types des plantes utilisées et leur disposition, sans oublier le design du contenant.
« Cette année, je savais ce qu’attendait le jury, alors j’ai réalisé un plateau à 360° très minutieux, observable sous tous les angles », explique le jeune aquariophile qui était prêt pour une revanche après sa quatrième place au Concours 2021.
Les étapes pour le meilleur bocal nécessitent une bonne connaissance des aquariums :
« Une fois la construction terminée, j’ai fait ce qu’on appelle du hardscape, qui consiste à placer des pierres et des racines pour former les reliefs de mon décor. Une étape difficile car les racines ont tendance à flotter. Ensuite, j’ai lavé la terre, ce qui prend une bonne heure temps pour que l’eau ne soit pas pleine de terre, décrit soigneusement Louis. Et finalement j’ai planté les plantes que j’avais préalablement aspergées d’eau pour me réhabituer à l’humidité.
Après les finitions, c’est l’heure du grand oral. La possibilité pour les candidats de justifier leur choix d’installations et d’équipements, quels poissons ils comptent avoir plus tard dans le bocal, etc.
Et l’effort a payé. Après délibération du jury, Louis remporte la médaille d’or.
La récompense qui a surpris l’adolescent : « Je ne m’attendais pas à ce titre national, je l’avoue humblement. Je pensais gagner une place supplémentaire et finir troisième, au mieux ».