A Rennes, une centaine de migrants occupent toujours le gymnase Constant Véron, près de la rue de Brest. Ils sont là depuis trois mois. Les migrants sans papiers qui attendent principalement des réponses à leur demande d’asile. La situation ne semble pas évoluer, si bien que l’Inter-organisme pour l’accompagnement des personnes en exil a choisi de cesser d’intervenir dans les gymnases dans deux semaines. « Un cri d’alarme » pour Armelle Bounya, l’une des représentantes de l’organisation, invitée de France Bleu Armorique ce vendredi 27 janvier.
France Bleu Armorique : Pourquoi avez-vous pris une telle décision ?
Armelle Bounya : « Parce que depuis trois mois, nous gérons ce gymnase et nous n’avons constaté aucune avancée de la part des autorités. les semaines et rien ne change. Nous avons ouvert cette salle avec un petit nombre de personnes. Au début, ça se passait très bien. Et puis les gens arrivent, arrivent, arrivent et la vie est devenue insupportable. »
France Bleu Armorique : Exactement, parlez-nous de la situation dans ce gymnase. Comment sont ces migrants ?
Armelle Bounya : « Les tentes sont collées les unes aux autres. Il y a des câbles électriques partout. Il n’y a plus de place du tout. Les gens sont fatigués, la nuit est compliquée car le moindre bruit empêche tout le monde de dormir. Les gens sont extrêmement fatigués, tellement nerveux. . Ils n’ont même pas de recul. Ils ne savent pas où ils vont, ils ne savent pas ce qui va se passer. Donc le monde entier est très nerveux. Il y a des conflits qui surgissent, c’est normal. »
France Bleu Armorique : L’Interorganisme de soutien aux exilés s’est mobilisée devant la municipalité de Rennes et devant la Préfecture. Quels ont été les retours ?
Armelle Bounya : « La commune nous donne la réponse habituelle. Le logement est du ressort de l’Etat, pas de la commune. C’est la réponse classique.
France Bleu Armorique : L’État doit fournir un hébergement d’urgence à une personne sans-abri si elle en fait la demande. Ceci est sanctionné par la loi et cela concerne également les personnes sans papiers. Comment expliquer une telle situation à Rennes ?
Armelle Bounya : « Il y a eu un manque chronique de places depuis très longtemps parce qu’en fait la situation aujourd’hui dure depuis plus de deux ans tout le temps. Il y a eu d’autres occupations, puis des campements, puis d’autres occupations. disons, une crise qui dure n’est plus une crise, c’est un dysfonctionnement. Il n’y a pas de volonté de résoudre le problème. Alors cette année, quelque chose de positif s’est produit, c’est que les familles avec enfants s’occupent de l’hiver. C’est essentiellement la résultat de la mobilisation des parents d’élèves dans les écoles A Rennes et partout en France, ça marche plutôt bien. Les familles qui se font connaître sont prises en charge en quelques jours. C’est déjà un progrès ».