« L’été dernier, rapporte le New York Times, Nathan Connolly et sa femme, Shani Mott, ont accueilli un expert immobilier dans leur maison de Baltimore, dans l’espoir de profiter de taux d’intérêt plus bas pour refinancer leur prêt. »
Mais la valeur qui leur a été annoncée, 472 000 $, était bien en deçà de leurs attentes. Et le prêteur a refusé leur demande. Le couple a demandé un refinancement et a demandé à un collègue blanc de jouer le rôle de propriétaire. Un deuxième expert a alors fait une estimation complètement différente : 750 000 $.
« Connolly dit qu’il savait pourquoi : lui, sa femme et ses trois enfants, âgés de 15, 12 et 9 ans, sont noirs. Professeur d’histoire à l’Université Johns Hopkins, Connolly est un expert en redlining [une pratique discriminatoire répandue au 20e siècle] et comment la suprématie blanche a façonné les villes américaines. Ses recherches se concentrent en grande partie sur le rôle de la race [dans un sens sociologique] sur le marché du logement.
Un phénomène récurrent
Nathan Connolly et Shani Mott ont porté plainte contre l’expert immobilier, sa société et l’organisme prêteur qui a fait appel à lui. Ceci pourrez vous intéresser : Laisse le reste vivre.
Comme le note le New York Times, « le secteur de l’évaluation immobilière, qui repose en partie sur une appréciation subjective […], a subi une tempête de critiques au cours des deux dernières années ».
« Plus de 97 % des évaluateurs immobiliers sont blancs », ajoute le journal de centre gauche, et, depuis la mobilisation qui a suivi le meurtre de George Floyd, « des dizaines de propriétaires noirs se sont dits victimes de discrimination à l’évaluation. Certains ont porté plainte, et l’administration Biden a annoncé en mars une série de réformes à venir pour transformer le secteur et mettre fin à ces inégalités systémiques.