Par SudOuest.fr avec AFPP, posté le 15/01/2022 à 9:39
La décision du Conseil d’État de suspendre ou non l’interdiction de vente et de consommation de fleurs et de feuilles de chanvre contenant du CBD devrait intervenir « dans la semaine prochaine ».
Les défenseurs de la filière française du CBD ont demandé vendredi au Conseil d’Etat de suspendre l’interdiction de vente et de consommation des fleurs et feuilles de chanvre contenant du CBD, la molécule non psychotrope du chanvre. La Cour administrative suprême a été saisie par divers acteurs du secteur demandant une suspension d’urgence du règlement gouvernemental du 30 décembre interdisant la vente et la consommation de fleurs de chanvre contenant du cannabidiol (CBD).
Une décision du Conseil d’Etat sur la suspension ou non du décret est attendue « dans la semaine prochaine », a précisé la juge d’instruction Suzanne Von Coester. Une décision de fond, pouvant entraîner l’annulation du décret, sera prise ultérieurement.
« Risque pénal »
Les sociétés pétitionnaires, spécialisées dans la vente de produits à base de cannabidiol (CBD), l’une des nombreuses molécules de la plante de chanvre à laquelle ses partisans attribuent des vertus relaxantes, ont justifié l’action urgente en insistant sur la « menace criminelle et la menace Le texte pose à la « pérennité de l’entreprise ». C’est « une interdiction générale, absolue, inutile […] et manifestement disproportionnée », a déclaré Me Cédric Uzan Sarano, avocat au Conseil d’Etat, craignant des « conséquences irréversibles » et « licenciements ». Voir l’article : Entreprises : les patrons misent sur l’aide sociale pour retenir leurs salariés.
« Cette réglementation sape ce qui est en train de se construire pour le secteur », a ajouté le Conseil de l’Association Professionnelle du Cannabis. « Nous avons des enquêtes prévues (NDLR : ciblant les acteurs du secteur) avec des saisies et le risque que des personnes se retrouvent dans une situation de non-retour », indique Me Xavier Pizarro, avocat de l’Association des professionnels du CBD, qui redoute l’épidémie. d’un différend criminel. La séance s’est déroulée en présence du secrétaire d’Etat EELV Julien Bayou, qui est avocat de formation et qui a participé à la préparation du dossier, a précisé Me Pizarro.
Distinction compliquée

Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot s’est prononcé avant l’audience pour exprimer son soutien à « l’ensemble de l’industrie du CBD », décrivant l’interdiction comme une « distraction ». Lors de l’audience, des représentants du gouvernement ont fait valoir que « la plante de chanvre dans son ensemble (était) classée comme substance narcotique » sur la base de la « Convention sur les stupéfiants de 1961 ». Sur le même sujet : Pays basque : l’économie prometteuse de la filière chanvre.
Ils ont également souligné les avantages de la réglementation pour le secteur agricole, qui peut désormais ajouter de la valeur aux feuilles et aux fleurs de cannabis en les vendant aux mineurs. Valérie Saintoyant, représentante de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildeca), a souligné les difficultés d’ordre public causées par la suspension du décret : selon elle, il sera difficile de différencier si le cannabis est sous contrôle. des fleurs contenant du cannabidiol, qui provient du THC, cousin du CBD, une molécule psychotrope et illégale.