Le Conseil d’Etat examine le décret gouvernemental qui interdit la vente de fleurs et de feuilles de cannabidiol. Un secteur porté par des trentenaires qui revendiquent une « passion » pour cette molécule de cannabis non psychotrope.
La boutique Le Lab à Paris est pionnière dans la vente de CBD, ou cannabidiol, la molécule non psychotrope du cannabis. Ce concept store, qui sent encore la peinture fraîche, a enregistré l’an dernier 2 500 euros de chiffre d’affaires quotidien et emploie douze personnes. Mais le présentoir principal est vide, crie Nasser, le gérant du magasin : « C’était uniquement des fleurs CBD et maintenant nos poches sont vides et le magasin est vide. »
Depuis que le gouvernement a publié un décret le 31 décembre, la vente de fleurs et de feuilles de cannabidiol est interdite. L’Union des professionnels du CBD (UPCBD) a saisi en urgence le Conseil d’Etat pour suspendre cette mesure qui, selon ses membres, porte atteinte à plusieurs libertés fondamentales : « Liberté d’entreprendre, liberté du commerce et de l’industrie, liste de Charles Morel, président de l’UPCBD, le droit de propriété puisque l’on contacte le stock qui se retrouve complètement vétuste et criminel. Les juges doivent rendre leur décision le vendredi 14 janvier.
A 31 ans, Nasser est représentatif des entrepreneurs de l’industrie du CBD. Des hommes, pour la plupart, qui ont la trentaine et qui se lancent dans la vente de CBD malgré le flou juridique qui entoure l’activité : « Les entrepreneurs, comme on les connaissait avant, il y a souvent des quadragénaires, des quinquagénaires qui ont plusieurs entreprises et ne se voient pas prendre de risques. «
« Certains comme nous, qui n’avaient rien, sont prêts à risquer des condamnations et surtout c’est aussi par passion. »
Nasser, gérant du magasin CBD
Aucune formation n’est nécessaire pour vendre la molécule qui attire les jeunes investisseurs pour une raison bien simple, selon Daniel Cohen, patron de la Fédération française du CBD : « Les attitudes sont plus ouvertes d’année en année. Aujourd’hui, si on lui parle les anciennes générations qui ne sont pas du tout pour, qui sont très fermes sur certains principes, certaines idées reçues, forcément, la nouvelle génération est plus ouverte. »
Des vendeurs avant tout passionnés, selon Charles Morel : « Ici on a des produits qui viennent d’une plante très écologique. Et puis, de cette plante vient la molécule CBD, qui a ses mérites en terme de bien-être. » qui entre. Cette entreprise a l’impression de faire quelque chose pour améliorer une grande partie du monde à petite échelle. Ils essaient d’apporter un soulagement aux personnes qui cherchaient une solution depuis longtemps.
De son côté, le gouvernement justifie cette interdiction par des raisons de santé publique, comme l’a rappelé mercredi Olivier Véran devant le Sénat : « C’est quand même un produit qui est, en fait, fumé. Mais fumer n’est pas bon pour la santé. d’un point de vue sanitaire, il a été considéré que la consommation de CBD ne devrait pas être autorisée. »
L’industrie du cannabidiol, qui se vend actuellement dans 2 000 magasins spécialisés en France, a déposé plusieurs recours. Le secteur a généré un milliard d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier et cela équivaut à 25 000 emplois.