« IPA d’urgence » : l’APH sanctionne un projet de médecine « low-cost » et dénonce un déni de dialogue social

Rédactrice passionnée depuis plus de de 15 ans. Sara vous trouve les dernières infos

L’Action Praticien Hospitalier, qui regroupe l’intersyndicale Avenir Hospitalier et la Confédération des Praticiens Hospitaliers, est très proche du dossier de la pratique infirmière avancée. bill Rist, après l’avis unanime de notre profession et à la demande du ministre des solidarités et de la santé : l’évolution du métier de soignant ne doit pas conduire à la recréation d’officiers de santé !

Alors que le ministre affirme avoir voulu donner le temps de réfléchir à cette évolution, aucune réunion d’échange réunissant autour d’une table les différentes professions concernées n’a été organisée par l’autorité de tutelle. Sur la base du rapport de l’IGAS, hâtif et plutôt orienté, le décloisonnement prôné par le ministre, à travers la généralisation des pratiques avancées, s’est brutalement mis en place. L’APH dénonce ce rejet du dialogue social qui consiste à « décider d’abord, discuter ensuite ».

La pratique avancée est le transfert de compétences et de responsabilités médicales aux infirmières.

Cela peut avoir un sens pour les domaines de la médecine qui prennent beaucoup de temps comme les maladies chroniques ou le cancer. Elle ne peut pas être un palliatif à la pénurie de médecins, sauf si l’on pense que le fait d’être médecin – et d’avoir fait 10 ou 11 ans d’études médicales – n’apporte plus de valeur ajoutée à la prise en charge des patients.

La création de l’infirmière de pratique avancée (IPA) d’urgence – contre l’avis du syndicat des médecins urgentistes – a créé un changement de paradigme. On se met en peu de temps, dans une pathologie aiguë qui nécessite un diagnostic médical puis une décision médicale urgente, et il y a… L’API d’urgence est désormais habilitée à prendre en charge certaines pathologies graves «  la prise en charge des patients, pour motifs de appel et les affections les plus cliniques graves ou compliquées, définies par l’ordonnance  », et pour les pathologies moins graves, l’API «  compétente pour prendre en charge le patient et tirer des conclusions cliniques  » : les médecins urgentistes sont tout simplement exclus de ce processus, car il est assez que « les médecins du service des urgences [interviennent] pendant le traitement ».

À Lire  Vagues de chaleur. La Sarthe en vigilance orange : comment se protéger ?

Le temps devient plus court parce qu’il y a une discussion sur la pratique de l’anesthésie, où le temps n’est pas court, mais immédiat : chaque jour, des décisions sont prises à la volée – dans la seconde – qui vont affecter le pronostic vital des patients dans des conditions critiques. état pendant l’anesthésie. Cette décision ne peut et ne doit pas être démédicalisée.

Si les infirmières anesthésistes méritent d’être reconnues par la loi et un salaire indiscutable, cette évolution doit se faire dans le cadre des règles de sécurité en anesthésie, et non par des responsabilités telles que la pratique avancée.

L’anesthésiste-réanimateur ne peut être réduit au rôle de coordinateur, dépossédé de l’activité clinique. C’est pourtant l’intentionnalité du rapport IGAS, et de la proposition parlementaire d’appeler loi Chapelier qui lui succède. Tout est fait pour anéantir brutalement l’attrait de ce métier, dont personne n’a jusqu’ici nié l’utilité absolue ? Si l’IPA peut être le premier choix – en dehors des urgences vitales, l’IPA n’a pas de formation ni de compétence pour le diagnostic primaire – ce qui montre une large connaissance de la médecine, notamment dans la discipline transversale de l’urgence, anesthésie-réanimation – ou pour le diagnostic primaire traitement. Cette responsabilité est médicale, liée aux connaissances médicales acquises au cours de ces études longues et exigeantes et entretenues par la formation médicale continue.

« Décloisonnement » et « corporatisme » : les mots magiques du gouvernement pour proposer des médicaments « low-cost » à la France

Il ne s’agit pas de s’opposer au décloisonnement ou de pratiquer le corporatisme. En voulant laisser une trace de son passage dans l’histoire – plus glorieux que Ségur et l’échec du contrôle intérimaire – ou accomplir l’une des missions oubliées du programme de santé électorale du président Macron en 2017, le ministre prend toute la hâte aux provisions qui mettent en péril l’équilibre de la profession, mais surtout la qualité et la sécurité de la prise en charge de ses concitoyens lorsqu’ils sont dans l’état de santé le plus critique.

À Lire  Ces cinq conseils vous aideront à guérir votre gueule de bois

Travailler ensemble est un besoin et un désir que nous partageons tous. L’APH dénonce cependant la méthode visant à imposer des changements aux médecins dans la pratique infirmière sans concertation préalable et demande au ministre de revoir la copie pour trouver un terrain d’entente afin que toutes les carrières de santé, paramédicales et médicales deviennent attractives. , dans le respect de l’excellence, de la qualité et de la sécurité des soins. Ce n’est qu’ainsi que la santé, les professionnels et nos concitoyens seront tous gagnants. N’est-ce pas l’idéal de notre nation ?

1 Rapport IGAS « Parcours pour partager de nouvelles compétences entre professionnels de santé », annoncé le 5 janvier 2022. 2 Décision n° 2021-1384 du 25 octobre 2021 relative à la formation à la pratique avancée des infirmières dans le domaine de l’urgence.

Jean-François Cibien Président AH Président APH

Emmanuelle DURAND Présidente de SNPHARE

Jean-Marie Leleu Président de la FNAP

Emmanuel Cixous Président du SNPEH

Carole Poupon Présidente du CPH Vice-présidente de l’APH

Richard Torrielli Membre Direct Représentant Avenir Hospitalier

Salem Ould-Zein Président SNPADHUE

Delphine Glachant Présidente USP

Florence Compagnon Présidente du SNPGH

Yves Rébufat Président Exécutif d’AH

Eric Guiheuneuf Vice-Président Biologie Médicale

Anne David-Bréard Présidente SNGC

Marie-José Cortès Présidente de SPH

Xavier Palette Vice-président de la SNBH

Pascale Le Pors Vice-présidente du SYNGOF