Isabelle Huault, présidente du directoire d’emlyon business school : « Renforcer notre entreprise »
Regardez l’école de commerce aux 2025 millions d’euros avec un parcours marqué par l’ouverture à l’international et une pédagogie innovante tout en valorisant son entreprenariat. Rencontre avec Isabelle Huault, sa présidente du directoire.
ActualitésGrand témoin Publié le 01 mars 2022 à 15h46, Julien THIBERT
Quel est votre premier bilan depuis votre prise de fonction ?
Je suis arrivé dans une situation où l’école traversait le chaos, et cela était nécessaire pour ramener la paix dans la méthode d’emlyon, qui maintenait des bases solides, soit en termes de qualité des étudiants, des groupes d’enseignement et de recherche. , ainsi que le réseau des diplômés. Je connaissais évidemment l’école et la situation, étant un ancien diplômé, et je savais que l’administration serait difficile.
Avec quelles motivations avez-vous pris votre position ?
Premièrement, il était urgent d’agir pour rétablir cette paix et redonner confiance à nos parties prenantes internes et externes. Il fallait rapidement évoquer le nouveau plan, adopté en janvier 2021 et baptisé « Confluences 2025 », lié à la restructuration complète du groupe de gestion. L’objectif était de faire revenir l’une des écoles de commerce les plus célèbres de France et d’Europe, avec une histoire de plus de 150 ans.
© Marine-Agathe Gonard de Tout Lyon
« Viser 15 écoles de commerce européennes d’ici 2025 »
Qu’est-ce que tu veux faire exactement avec un million ?
L’ambition est de maintenir notre position, voire de retrouver une place dans le classement européen (19ème meilleure école de commerce en Europe selon le Financial Times, NDLR) et l’objectif de la 15ème place d’ici 2025. Nous nous appuierons sur trois piliers : l’ouverture sur le monde, la pluridisciplinarité et la volonté d’ouvrir le management et les sciences de gestion à d’autres pratiques et à l’engagement social et environnemental, dans un contexte où le changement social et culturel est un enjeu majeur pour nos étudiants. Le rôle d’une grande école de commerce est de produire à terme des connaissances sur ces sujets puis de les diffuser de manière sérieuse.
Isabelle Huault : ses journées spéciales
2020 : Président du Directoire de million business school
2016 : Président de l’Université Paris Dauphine-PSL
1999 : Diplôme d’associé en sciences de gestion
Ces facteurs environnementaux et environnementaux se produisent-ils vraiment chez les étudiants?
La nouvelle génération que nous accueillons est concernée par ces questions, avec des mouvements étudiants formés il y a 4-5 ans pour promouvoir l’éducation sociale et culturelle. L’école prend en charge ces matières de manière professionnelle. Par exemple, nous venons de démarrer une formation obligatoire dans notre programme Grande Ecole intitulée « agir pour le climat ». Mais de manière générale, l’ensemble de notre programme de formation sera évalué selon les 17 Objectifs de Développement Durable de l’ONU (ces objectifs visent à assurer la paix et la prospérité des peuples et du monde autour de 2030, ndlr). C’est le travail que nous faisons pour que nos étudiants puissent acquérir des connaissances dans ce domaine et être capables de faire face à ces problèmes; ils peuvent avoir travaillé dans le marketing ou la finance. D’ici fin 2022, 60% de nos formations auront ainsi été converties, avec un objectif de 100% en 2023.
Ouverture sociale et territoriale
« Il n’y a rien de mal à ce que des étudiants issus de milieux modérés s’examinent ou soient examinés pour venir dans de grandes écoles. Sur le même sujet : Portet sur Garonne. Département : 1,5 million de subventions. »
Avez-vous annoncé la nouvelle norme pour les élèves avec une couverture à 100 % des frais de scolarité ? Pourquoi ?
Dans notre engagement sociétal et environnemental, nous souhaitons favoriser une plus grande ouverture dans la culture scolaire en accueillant plus de boursiers, 35% d’ici 2025. C’est ce qui fait la différence. Il n’y a rien de mal à ce que des étudiants issus de milieux défavorisés s’examinent ou soient examinés pour venir dans de grandes écoles. Nous favorisons également la formation en apprentissage pour favoriser l’alternance et ainsi constituer une garantie pour les finances de l’école et nous relançons la fondation emlyon en nommant un nouveau président, Philippe Klocanas.
Comment l’école a-t-elle fait face à la crise du Covid ?
Nos étudiants ont été fortement touchés par cette crise, certains se trouvant même en danger. D’où la mise en place d’un fonds commun qui a permis de percevoir jusqu’à 600 000 € de frais de scolarité pour certains élèves. Le problème a aussi un effet sur la vie sociale qui s’est appauvrie et les conditions d’éducation qui se sont détériorées, mais nous avons tous su faire face. D’autre part, le challenge nous a également permis de progresser au niveau de nos cours et de la pédagogie numérique.
Le théâtre principal du campus d’Émlyon à Écully porte le nom de Julie-Victoire Daubié, une femme qui a promu l’accès des femmes à l’éducation. Le parcours inspirant d’Isabelle Huault.
Qu’est-ce qu’emlyon business ?
Notre principale source de revenus provient des frais de scolarité. Dans ce contexte, la pédagogie numérique n’a pas eu pour effet de réduire les frais de scolarité puisque notre revenu fixe n’a pas changé. La promesse de l’enseignement dispensé a été tenue sans que l’emploi de nos étudiants ne diminue. Nous restons la 2ème école de commerce française après HEC en termes d’intégration technique.
Le déménagement d’emlyon prévu pour 2024 est très attendu, emlyon sera-t-il plus proche de l’écosystème ?
Il ne fait aucun doute qu’emlyon a un véritable enracinement à sa place et nous l’aimons particulièrement. Nous avons également des accords académiques avec l’Ecole Normale Supérieure de Lyon, l’Insa, la Cité du Design de Saint-Etienne et l’Ecole Centrale. Notre partenariat avec les entreprises de la région est complexe, comme c’est le cas avec le Medef, la CPME et la CCI, notre actionnaire. Sur le plan institutionnel, nous sommes également partenaires de la Région Métropolitaine mais aussi de communes comme Ecully et Lyon. Nous sommes une école ouverte à la communauté internationale mais bien soutenue sur le terrain. A Saint-Etienne, nous proposons une licence de français, le campus a noué un partenariat avec la Cité du Design ou l’École des Mines.
« Renforcer et développer notre patrimoine, renforcer notre esprit d’entreprise et nous créer »
Quel est le projet autour du nouveau site de l’école ?
L’idée peut être de réécrire l’histoire de l’école dans le monde futur. C’est-à-dire intégrer et honorer notre héritage, renforcer la dimension commerciale actuelle et ensuite créer nous-mêmes. Le campus de Gerland représente notre nouveau modèle scientifique et pédagogique, ancré dans la communauté et plus attractif. La localisation favorise également la coordination et la transversalité. On va pouvoir augmenter la pédagogie numérique, mais ça a du sens avec 20% de cours en ligne. Notre programme vise à passer de 8 600 étudiants à 12 000 en 2025, mais ils ne seront pas tous sur le site de Lyon.
Comment le thème de l’égalité hommes-femmes vous inspire-t-il ?
C’est une vraie leçon et qui reste un sujet de préoccupation. Notre comité exécutif est composé de trois femmes et de deux hommes. C’est une cause qui m’a toujours tenu à cœur. Nous avons une politique d’égalité femmes-hommes chez emlyon visant à garantir l’égalité salariale et l’égalité des chances. Nous avons également formé une équipe pour surveiller la discrimination de toute nature. Nous proposons également une formation à nos étudiantes sur la négociation salariale, pour les sensibiliser à des domaines moins souvent genrés, comme la finance et l’intelligence artificielle. Nous sommes également en contact avec le Forum international des femmes auquel je participe et qui travaille sur ces questions d’éducation des jeunes femmes. Enfin, le groupe Olympe de l’emlyon est une association pour l’épanouissement des femmes.
Je valorise l’intégration de notre gouvernance et du dialogue social
La révolte, une enquête sur la jeune élite face à la crise environnementale, par Marine Miller
Julie-Victoire Daubié : journaliste, militante des droits des femmes et première Française à obtenir le Baccalauréat à Lyon en 1861.