« La Banque mondiale prévoit l’accès à l’électricité via des mini-réseaux…

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Le Monde de l’Energie ouvre ses colonnes à Jean-Claude Berthélemy, professeur émérite de l’université de Paris 1 et ancien directeur de l’Ecole d’économie de la Sorbonne, directeur de la Fondation d’études et de recherche sur le développement international (FERDI), recherche. programme d’accès et d’électricité, pour discuter du rôle des mini-réseaux dans l’électrification mondiale.

Energy World – Quel est le principe de fonctionnement du « mini-grid » (mini-grid) ? Pourquoi l’électrification est-elle particulièrement adaptée à certaines régions ou pays ?

Jean-Claude Berthélemy—Un micro-réseau fonctionne sur le principe d’un réseau de distribution d’électricité, mais à une échelle de zone limitée (taille du village ou plus petite). Elle organise une centrale productive, autrefois diesel, basée sur les énergies renouvelables depuis quelques années : solaire, hydraulique, éolien, biomasse, etc. Les mini-réseaux isolés, qui n’ont pas une connexion élevée au réseau national, sont souvent isolés et doivent avoir des batteries ou utiliser du diesel avancé.

Nous nous intéressons un peu surtout aux pays en développement car beaucoup de personnes n’y ont pas accès à l’électricité : 775 millions en 2022 selon l’AIE, dont environ un tiers en Afrique. Cela reflète le fait que l’accès de ces personnes au réseau est impossible dans les conditions actuelles, compte tenu de l’énorme investissement que cela pourrait représenter. Ce sont donc surtout les mini-réseaux isolés qui nous intéressent ici. Cependant, il convient également de noter que, dans de nombreux cas, le réseau existe mais est souvent défaillant, avec une alimentation électrique fixe. Pour cette raison, on assiste également au développement de mini-réseaux complémentaires au réseau, comme dans le cas de l’Inde.

A l’origine, depuis les années 2000, la solution préconisée pour pallier le manque d’infrastructure réseau était de distribuer des systèmes individuels, notamment des « systèmes solaires maison« , permettant aux panneaux solaires de fournir de l’électricité pour permettre la recharge de la lumière et des téléphones portables. Nous nous sommes rendus compte depuis que ces solutions ne permettent pas un réel changement économique et social, car elles ne permettent pas la création de nouvelles activités génératrices de revenus et nécessitent trop de puissance. Depuis plusieurs années, la Banque mondiale, suivie par de nombreuses organisations telles que la Banque africaine de développement et l’Agence française de développement, ont prévu de faire en sorte que 500 millions de personnes soient électrifiées à partir de mini-réseaux d’ici 2030.

La problématique émergente du développement durable est également un motif important d’intérêt pour la micro-gestion. En effet, les énergies renouvelables telles que le solaire se caractérisent par l’utilisation de ressources locales, que l’on peut trouver sur toute la terre, et il peut être judicieux d’utiliser ces ressources localement, et de les utiliser localement, qui, sauf lorsqu’ils travaillaient sur le mini- la grille. diesel.

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Le Monde de l’Énergie — Plusieurs agences internationales de développement s’appuient fortement sur les mini-réseaux : comment évaluer l’efficacité de cette politique ?

Jean-Claude Berthélemy — Il est trop tôt pour évaluer cette politique qui ne portera ses fruits qu’au bout d’un moment. Cependant, on peut noter que nous n’avons pas attendu de mesurer l’impact de cette politique pour envisager de la généraliser, ce qui va à l’encontre des directives dont ces institutions sont fières. C’est probablement pour de bonnes raisons, parce que nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre pour nous assurer que cela fonctionne. Plus de dix ans de recherche et la mise en place d’une enquête longue et coûteuse ont conclu que la politique précédente tentait de résoudre les problèmes d’accès à l’électricité en milieu rural, à savoir la distribution d’appareils solaires individuels, certainement pour réussir à éclairer la lumière . , mais un échec correspondant aux enjeux du développement. La bonne nouvelle, c’est qu’on commence à disposer de données de télédétection précises qui couvrent l’ensemble des territoires, ce qui permet, sans relevés de terrain, de suivre l’évolution de la situation à un niveau fin des habitats. équipé de micro-électricité. Nous, si nous généralisons cette méthode, pouvons économiser plusieurs années de processus d’évaluation coûteux.

En effet, on ne peut pas répondre à toutes les questions avec ces méthodes, et des données de terrain seront sans doute nécessaires pour tirer des conclusions détaillées, mais la méthode proposée a l’avantage d’être facile à mettre en œuvre et peut être produite dans le temps à faible coût, afin de obtenir des informations immédiates sur la réalisation de l’Objectif de Développement Durable n°1. 7 : « Un accès garanti à tous les services énergétiques fiables, durables et modernes, à des prix abordables ». Les premiers résultats de l’application de cette méthode montrent qu’il faut être prudent, car on observe dans de nombreux cas que les projets de mini-réseaux ne sortent pas de toutes leurs promesses. Les données utilisées ont permis de constater que près de la moitié des projets démarrés depuis le milieu des années 1990 n’ont finalement pas fonctionné, ce qui est un constat alarmant même s’il y a eu des progrès dans le temps, en partie grâce à l’avancée de la technologie solaire.

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Le Monde de l’Énergie – Quelles sont selon vous les conditions déterminantes pour assurer le succès d’une telle implantation ?

Jean-Claude Berthélemy – Bien sûr, le succès dépend d’abord d’une bonne conception technique et du choix des équipements. Un équipement de mauvaise qualité choisi pour réduire les coûts conduit souvent à de mauvais résultats. Avec le temps, on peut espérer que ces défauts seront corrigés, mais cela ne suffit pas à résoudre toutes les causes de panne. Fondamentalement, les raisons de l’échec sont de deux types : les problèmes d’identification d’un bon modèle économique, qui est une condition de la pérennité du projet, et la capacité du porteur de projet à assurer une bonne concertation avec les usagers, ce qui soulève la question de gestion..

Un bon modèle économique est difficile à établir, car le coût du projet dépasse souvent la capacité des utilisateurs. Les coûts d’équipement sont souvent subventionnés, mais les coûts de fonctionnement doivent néanmoins être couverts, ce qui peut être prohibitif si le modèle financier est mal conçu. La clé du succès de ce point de vue est simple : si le projet ne débouche pas sur la création ou le développement d’activités rémunératrices, les usagers n’ont pas​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​un​​​​​​​​​​​​​​​​​​ un cas de pannes et de problèmes. pour payer les réparations. On voit alors que l’installation s’arrête, dès que les premiers problèmes de maintenance apparaissent. L’identification du meilleur modèle économique sera très difficile car les futurs utilisateurs sont pauvres et n’utilisent dans un premier temps que des sources d’énergie traditionnelles ; Il en sera de même si leur village est trop éloigné des centres urbains, là où se trouvent des sites pour de nouvelles activités génératrices de revenus.

La gestion de projet est également une préoccupation centrale. Le mini-réseau est l’intérêt commun du village où il est installé, et il faut veiller à résoudre les différends qui surviennent entre les utilisateurs, car il est nécessaire de créer un environnement de confiance et de coopération dans la gestion du mini-réseau. L’expérience a amplement montré qu’une telle bonne gouvernance est un élément nécessaire au succès des mini-réseaux.