La pauvreté électrique arrive

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Publié le 26 janvier 2023

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L’inacceptabilité sera certes combattue par la classe politique à qui il faut imputer le déclin industriel de notre économie, mais elle sera aussi combattue par la population française trop indifférente à ce qu’est ou non cette heure de vie.

Tout comme, après avoir lu le remarquable rapport intitulé « Texas, février 2021 : Échec du réseau électrique », les deux ne peuvent pas déjà prétendre qu’ils ne savent pas qu’ils comprennent délibérément mal la récente répression gouvernementale.

Je les invite donc à lire, au moins en partie, ce qui est publié dans ce document d’une clarté et d’une exhaustivité étonnantes [1], que les médias français n’ont guère repris.

Xavier Chavanne, l’auteur, est physicien à l’Institut de physique du globe à Paris. Il nous raconte que le froid polaire et la présence excessive de vent dans un parc de production au Texas ont conduit l’Etat américain RTE à mettre en place un délestage rotatif massif, responsable d’au moins 250 morts et indirectement de plusieurs centaines d’autres. entre le 14 et le 19 février 2021. Là, 140 GW d’électricité potentielle, dont 30 GW d’éolien prioritaire probable, étaient et restent en charge de répondre à une demande qui dépasse rarement 75 GW. Le black-out dramatique a ainsi fourni une nouvelle démonstration du caractère prohibitif du dépassement de 30 % de la demande des consommateurs en énergie éolienne ; dont le caractère prohibitif est contesté par le SER (Syndicat des énergies renouvelables) et dont le gouvernement d’Élisabeth Borne se moque manifestement.

L’introduction au direct susmentionnée n’a abordé que brièvement l’une des principales lacunes qui, année après année, entravent la pérennité de notre industrie de l’énergie nucléaire : le niveau de radioprotection est toujours plus surréaliste que ce que des décennies de propagande ont pu atteindre. adoptés par les autorités civiles et militaires, tant pour les situations normales de travail d’installation que pour les accidents. Un retour d’expérience important sur la radiothérapie et l’imagerie médicale met cependant à mal un tel excès dévastateur de précautions et de prévention contre toutes les formes de contamination radioactive.

La seule preuve en est l’exemple suivant.

Avant que la réglementation française ne transpose les directives de radioprotection d’Euratom en 2013, les limites imposées à la dose annuelle reçue par les professionnels visitant les zones dites contrôlées des INB (Installations Nucléaires de Base) étaient de : 50 mSv en conditions normales ; 120 mSv pour les interventions techniques d’urgence ; 2 mSv/jour en pratique courante.

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Aujourd’hui, il n’y a pas la moindre victime de ce que les défenseurs de la « relation linéaire sans seuil (mal) » considèrent sans doute comme un laxisme coupable.

En effet, Euratom exigeait que ces seuils soient divisés par 2,5, ce qui avait pour effet de multiplier par le même nombre les personnes impliquées dans l’entretien, la réparation et même l’exploitation, multipliant par conséquent par le même montant les coûts de leurs interventions ; ce qu’EDF ferait bien à ce stade.

Pourtant, il est depuis longtemps presque prouvé que le seuil de nocivité de la radioactivité s’est établi autour de 100 mSv/an pour les plus pessimistes, les constats suivants étant de notoriété publique : on a obtenu 1 mSv après 6 allers-retours Paris-Tokyo ; la radiographie donne 1 mSv, le scanner abdomino-pelvien 15 mSv ; en France, 2,5 mSv de doses naturelles (radon) et artificielles sont reçues annuellement, tandis que certains pays, comme le Kerala en Inde, en reçoivent 30 à 50 sans dommage connu pour la santé de la population concernée.

Passant maintenant à l’évolution du prix de l’électricité, il confirme en direct que les Français la doivent à la création d’un marché européen faussement vendu comme une ouverture à une concurrence libre et non faussée et à la disparition préméditée de notre parc aboutissant au nucléaire. Pour autant, nos compatriotes ne doivent pas croire au rêve que le retour immédiat au marché intérieur rendrait de facto leur KWh moins cher : les dommages causés à notre potentiel d’approvisionnement en électricité resteront longtemps irréversibles, et le principe de la facturation du KWh au Le coût marginal de production, plus connu sous le nom d' »ordre du mérite », gère le fonctionnement de tout système électrique de manière intangible. C’est la voie commerciale qui prévalait dans notre pays avant l’effondrement d’EDF sur le marché européen, le marché SPOT établi la veille pour le lendemain dont EDF-production-transport-distribution avait l’entière responsabilité.

A l’heure actuelle, chaque marché de l’électricité est plus ou moins prisonnier de la marginalité du gaz, y compris le marché qui redeviendrait national, qui n’aurait qu’à négocier plus efficacement sur le prix de ce gaz, la marginalité de ce dernier concurrent à la marginalité du charbon et du fioul afin de réduire la facture du consommateur. Car aujourd’hui il est inimaginable d’imaginer d’y ajouter une forme de redistribution de la rente nucléaire, tant EDF est endettée, tant les lois NOME et ARENH ont faussé le marché national à son détriment.

Il n’en reste pas moins que le marché de l’UE est bel et bien grevé par le marché dit à terme – la possibilité de réserver jusqu’à 200 TWh, une semaine à 3 ans à l’avance – qui fausse dangereusement le marché SPOT, déjà faussé par le priorité à l’énergie éolienne. , dans la spéculation sur la disponibilité et les coûts futurs de divers carburants, ainsi que sur la disponibilité de divers moyens de production et sur toutes sortes d’externalités telles que la réponse de la demande à des prix excessifs pour certains producteurs. En conséquence, les contrats de ce type arrivant à échéance sont tarifés excessivement élevés, même avec une baisse importante du prix du gaz. Non seulement les Français ont peu de chances de bénéficier de la probable baisse temporaire des prix du gaz, mais, coup double, leurs prix sont soumis à un nivellement permanent des dépenses publiques dans des audits énergétiques dévastateurs.

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Une heure en direct ne suffira pas à épuiser les sujets abordés, comme la stabilité des systèmes électriques gravement menacés par l’énergie éolienne, l’utilisation des STEP (Station de Transfert d’Énergie par Pompage), les réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération (RNR) dont Superphénix était le prédécesseur le plus célèbre, ASTRID et la loi de NOME. Quant au diabolique dispositif ARENH, les éclaircissements nécessaires concernant le financement du plan Messmer pourraient encore être apportés.

Pour conclure, il convient donc plus que jamais de réfléchir à l’affaiblissement dangereux de notre approvisionnement électrique provoqué par l’expansion inconsidérée des interconnexions commerciales européennes, conjuguée à la délégation progressive de l’usage de notre énergie nucléaire à la fonction d’énergie éolienne d’appoint.

Le lundi 9 janvier 2023, le cap des 44 GW de tranches nucléaires disponibles a été franchi avec le retour du Tricastin 4 et, au total, 43 tranches en exploitation.

La France disposera ainsi de 66 GW mobilisables au pic fin janvier et de 62 GW en février, ce qui est peu quand on pense aux 100 GW nécessaires en février 2012, même si notre hydraulique semble choisir un peu de couleur grâce au dégel précoce de la neige. Pourtant, dimanche dernier, quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous avons vu le Tricastin 4 s’arrêter à peine pour retrouver sa puissance nominale, comme neuf autres réacteurs la semaine dernière. Un examen plus approfondi a révélé que la centrale nucléaire de 44 GW n’a fourni que 34 GW d’électricité ce jour-là avec un pic de 32,6 GW. Pourquoi? Car grâce au vent généreux actuel, nos éoliennes prioritaires sont arrivées au pouvoir dans le réseau, bien sûr ! Ce qui, sans surprise, n’a pas duré.