C’est une tendance qui peut sembler paradoxale : le marché de l’occasion est soutenu depuis deux ans par les voitures de plus de 10 ans, qui pèsent autour de 45 % des immatriculations, mais une bonne partie de ces modèles en resteront progressivement exclus à faible mobilité. émissions. (ZFE-m). Seuls les véhicules d’occasion de 15 ans ou plus représentent 22 % des immatriculations. Au premier semestre 2022, le marché de l’occasion recule de 11,4 % à 2,74 millions d’unités (données NGC), mais reste à un niveau satisfaisant par rapport aux années pré-Covid (2,86 millions à fin juin 2019). principalement grâce à la résilience des anciens segments de voitures d’occasion. En revanche, la baisse reste tout aussi vertigineuse pour les voitures d’occasion de moins d’un an (– 24,1 %) et de 1-2 ans (– 34,7 %). Il enregistre actuellement 3,8 occasions pour une voiture neuve en France, contre 2,6 VO pour 1 VN fin 2019.
LIRE. Marché de seconde main. Septième mois consécutif de baisse en juin 2022
Sommaire
Les acheteurs VO, une « majorité silencieuse »

L’an dernier, les voitures d’occasion représentaient plus de 75 % des achats de voitures en France. Après un exercice 2021 record, au-delà de 6 millions d’unités, le marché marque le pas et devrait se situer entre 5,5 et 5,7 millions d’unités en 2022, prédit Julien Billon, PDG d’AAA Data, intervenu en juin lors d’une table ronde organisée par l’assurance. . Coureur WTW (Gras Savoye NSA). Dans le même temps, le marché des voitures neuves ne peut pas dépasser la barre des 1,5 million d’immatriculations. Les chiffres sont constants : le marché automobile converge vers la vente de voitures d’occasion anciennes à kilométrage élevé. Le spécialiste de la garantie panne mécanique NSA constate sur l’ensemble de son portefeuille clients un vieillissement du parc garanti qui affiche 8-9 ans et 110 000-120 000 km en moyenne.
« Le marché des voitures d’occasion de 10 ans et plus représente désormais entre 10 et 15 % de notre chiffre d’affaires, contre 5 % auparavant. Nous expliquons cela par l’appétence grandissante des automobilistes pour ce type de produits de garantie, ce qui nous incite à investir et à mettre plus de moyens pour capter cette clientèle cible », rapporte Grégory Viollet, directeur général de WTW NSA. L’entreprise couvre ce segment du marché des « anciennes » voitures d’occasion avec une garantie complète (jusqu’à 15 ans et 200 000 km) et une autre dite « Transaxle engine » (jusqu’à 20 ans et moins de 200 000 km). Ce dernier est facturé 18 € par mois aux particuliers, « ils sont le seuil psychologique approprié pour ce type de produit ». Le comparateur d’assurances lesfurets. A voir aussi : Rapport sur les prévisions du marché mondial des centrales électriques | Rapport de recherche sur l’analyse globale, les statistiques, les revenus, la demande et l’analyse des tendances 2030 – Androidfun.fr.com note que les internautes qui visitent son site possèdent ou sont en train d’acheter un véhicule d’occasion avec un âge moyen de plus de 12 ans, par rapport à ceux de moins de 10 ans en 2019. Accélération de la seconde -le marché de la main vers les véhicules anciens n’est pas seulement l’expression de la pénurie de véhicules neufs ou d’un possible report des particuliers vers les véhicules d’occasion plus anciens. Il y a un vrai problème au sujet du coût des voitures et de leur abordabilité. Aujourd’hui, une vraie partie de la population française est exclue de la mobilité », estime Julien Billon.
Des constructeurs qui s’éloignent des clients

Une position partagée par Bernard Jullien, directeur du Gerpisa, qui s’exprimait à l’occasion des 30 ans de la Chaire Distribution et Services Automobile à l’ESSCA. « La nouvelle frontière dans l’activité des concessionnaires est le véhicule d’occasion. Voir l’article : Croissance impressionnante du marché de la location de voitures de luxe | Sixt, The Hertz Corporation, Avis Budget Group, Enterprise Holdings Inc., Europcar Mobility Group, – Androidfun.fr. Les constructeurs se sont éloignés des clients, ciblant une toute petite minorité de foyers, de plus en plus nombreux et de plus en plus aisés par rapport à la moyenne. Si les constructeurs veulent rattraper les consommateurs, ils doivent le faire avec des véhicules d’occasion, et pas seulement avec des véhicules d’occasion entre 0 et 5 ans. »
Alors que le pouvoir d’achat des ménages est fragilisé par l’inflation, de nombreux Français au budget limité n’ont d’autre alternative que de se tourner vers des voitures thermiques plus anciennes. C’est à partir de ce constat que BNP Paribas Personal Finance a lancé une offre LOA jusqu’à 10 ans pour permettre aux ménages modestes d’acquérir une voiture neuve ou d’occasion (jusqu’à 3 ans). « Ces automobilistes roulent avec un Scénic diesel de 15 ans. Ils en sont très satisfaits et n’envisagent pas d’en changer. Pour eux, la voiture n’est pas un luxe mais répond à un réel besoin de mobilité », décrit Christophe Michaëli, responsable de la mobilité automobile chez BNP Paribas Personal Finance. Comme BNP Paribas, CGI Finance vient de déployer la solution Eco2, qui permet aux particuliers, sans conditions de revenus, d’acquérir un véhicule « propre » (Crit’Air 0 ou 1), neuf ou d’occasion, pour moins de 200 € par mois contre la reprise de votre voiture (Crit’Air 3 et plus) par un concessionnaire partenaire de l’établissement. Avec cette nouvelle offre de location avec option d’achat (LOA), elle vise à faire revenir les propriétaires de véhicules Crit’Air 3 et plus dans les points de vente.
LIRE. CGI Finance lance une offre LOA pour l’achat de véhicules « propres ».
Des sources d’inégalité

La Métropole du Grand Paris a reporté au 1er juillet 2023 l’interdiction des véhicules Crit’Air 3 (essence d’avant 2006 et diesel d’avant 2011), initialement prévue au 1er juillet 2022. Une suspension qui s’explique par l’absence de l’automatisation dans l’émission des tickets et le manque d’assistance dans l’acquisition d’un véhicule plus propre. A partir du 1er janvier 2025, seuls les véhicules munis d’une vignette Crit’Air 1, 2 ou verte seront autorisés à circuler dans ces zones. A voir aussi : Dix habitations troglodytes à vendre pour se rafraîchir pendant la canicule. Selon BNP Paribas Personal Finance, près de 50% des foyers français devront changer de voiture dans les années à venir. Mais beaucoup l’ignorent.
La Commission européenne a ouvert la voie à la vente de voitures neuves 100% électriques d’ici 2035, les constructeurs se sont engagés dans ce sens, mais peu d’automobilistes veulent et peuvent suivre cette voie. Ce constat n’est pas sans inquiétude. « Il y a des sources importantes d’inégalités dans la mobilité et la crise des gilets jaunes a été un premier avertissement. Il faut être vigilant avec les ZFE et l’électrification », explique Marc Prieto, responsable du Département Distribution et Services Automobile à l’ESSCA. « Derrière l’écologie, il y a une dimension économique et sociale à préserver. L’âge moyen des acheteurs de voitures neuves en France est supérieur à 55 ans. Si cette population n’a plus les moyens de payer une VN, qui pourra ?, acquiesce Jean-Paul Lempereur, président du groupe homonyme. C’est un discours que je donne aux élus locaux, les avertissant que la voiture peut demain devenir le déclencheur d’une nouvelle crise sociale en France, comme l’était le carburant à l’époque des gilets jaunes. . Le cabinet Roland Berger prévoit une « polarisation du parc », voire des « frottements », avec d’un côté des véhicules « verts » dans la ZFE-m et davantage de modèles thermiques dans les zones plus rurales.
La riposte réelle mais limitée des pros

En 2021, le canal consommateur à consommateur (CtoC) représentait 48 % des immatriculations (2,86 millions) tandis que les ventes de véhicules d’occasion entre entreprises et consommateurs (BtoC) représentaient 39,2 % du marché (2,33 millions). selon les données de NGC Data (les chiffres de AAA Data montrent des proportions sensiblement identiques). Malgré la baisse récente des ventes de véhicules d’occasion, du fait de la pénurie d’approvisionnement, les professionnels (marques de chaînes et concessionnaires) ont gagné près de 2 points de parts de marché ces derniers mois. « C’est une tendance très récente et sensible, mais je ne peux pas dire que ce soit un effet à long terme », observe Julien Billon (AAA Data). Les constructeurs et les réseaux de marques se sont professionnalisés et structurés pour avoir plus d’influence sur le segment des voitures à partir de 5 ans, à travers des centres de reconditionnement et des outils de reprise. « Les choses évoluent, mais on peut aussi se demander pourquoi au cours des vingt dernières années un marché du véhicule d’occasion ne s’est pas créé, organisé autour de ces produits qui ont plus de 5 ans », pointe Julien Billon. Au-delà de 10 ans, les professionnels ne sont plus guère présents et n’ont jamais montré de réel intérêt pour ce segment.