La technologie devrait-elle résoudre tous nos problèmes ?

Written By Sara Rosso

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La technologie peut-elle, et plus encore doit-elle, résoudre tous les problèmes auxquels l’humanité est confrontée ? Dans un monde où l’ingénieur est roi et où l’innovation technologique prime sur toute autre forme d’innovation, n’est-il pas temps de prendre du recul ?

Par Christian Fauré, directeur scientifique d’Octo Technology et directeur de l’USI

On voit aujourd’hui que la pensée de l’ingénieur est devenue dominante : ce sont aussi ses ingénieurs-entrepreneurs qui proposent la Silicon Valley et qui nous font adopter en France les idées de la « Start-up Nation » ou du « Platform State ». Est-ce vraiment le meilleur ?

Cette hégémonie se manifeste dans la propension à promouvoir les technologies pour résoudre toutes sortes de problèmes. Le slogan d’Apple, « Il y a une application pour ça », capture bien cet esprit. Cette évolution soulève des questions et nous interroge : la technologie ne deviendrait-elle pas une forme contemporaine de croyance aveugle ?

Lorsque Chris Anderson publie son article « The End of Theory, Deluge of Data Makes Scientific Method Obsolete » dans le magazine Wired en 2008, ce fut un véritable choc : la pensée scientifique serait devenue obsolète, et il ne resterait plus que des données pour nourrir les algorithmes. . pour résoudre n’importe quel problème.

Alors, à quoi sert de développer les connaissances et l’expérience si les machines nous surpassent en vitesse et en efficacité ?

L’impasse du solutionnisme technologique

L’impasse du solutionnisme technologique

Dans sa chronique « AI is not a excuse » (publiée dans le magazine Association for Computer Machinery en octobre 2019), le directeur scientifique de Google, Vint Cerf, prend le contre-pied. A voir aussi : « A croire qu’en 2024 les flammes se contentent de dire que la prochaine réforme pour 2029, c’est faire rêver »….

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Il met en garde les entreprises contre cette tendance à s’appuyer sur des solutions d’IA magiques. Un problème compliqué à résoudre ? Attendez et laissez l’apprentissage automatique s’en occuper ! Pour Vint Cerf, le constat est clair : les entreprises sont devenues paresseuses, et bien dans le sens négatif du terme.

Cette recherche constante d’une solution clé en main cache souvent une lacune : le peu de temps consacré à poser pleinement les problèmes que l’on souhaite résoudre, définir leur périmètre, écouter les doléances qu’ils génèrent, en comprendre les causes, pour ne pas se laisser berner par des promesses technologiques .

"La technologie est devenue un levier au service de nos objectifs environnementaux et sociaux"
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Tout problème n’a pas nécessairement sa solution

Tout problème n’a pas nécessairement sa solution

Ce qu’Evgeny Morozov a également dénoncé dans son livre « Pour tout résoudre, cliquez ici ». L’aberration du solutionnisme technologique est désormais mise à nu, et le regard porté sur les technologies (IA, cryptomonnaies, métaverses et autres buzzwords) est désormais beaucoup plus suspect. Ceci pourrez vous intéresser : Utilisez la technologie et le temps réel pour augmenter le trafic en magasin.

Au point que certains d’entre eux sentent le soufre, vu la concentration d’intrigants opportunistes qui y gravitent dans l’espoir de faire des jeux, comme peuvent le faire les joueurs de poker en bluffant.

Nous avons appris que les solutions technologiques ne sont pas nécessairement des solutions du tout. Au contraire, ils peuvent générer de nouveaux problèmes, notamment sociaux et environnementaux. Nous savons aussi que certains problèmes sont faits de telle manière qu’ils ne peuvent avoir de solution… ou, plus précisément, aucun remède qui éradique ou élimine le problème. Parce que très souvent, on se contente de le déplacer.

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Les savoirs plutôt que les technologies

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C’est ce que l’architecte et urbaniste Horst Rittel appelait les « problèmes méchants », que l’on pourrait traduire en français par « problèmes de fourbes ». A voir aussi : Conflit entre marque et nom de domaine : choix de la procédure pour les cas supplémentaires.

Elles sont trompeuses en ce qu’elles ne se prêtent pas à une solution au sens où l’on pourrait résoudre un problème mathématique ou d’ingénierie simple : le tracé d’une nouvelle route ou l’aménagement du territoire, qui servent à illustrer son propos, non seulement font les gens heureux. Par conséquent, nous devons faire le deuil de cette technologie unique, dernière, pérenne, pleinement consensuelle et conduite de manière systématique.

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