Santé Canada a publié la version finale d’un futur règlement exigeant l’étiquetage nutritionnel sur les emballages alimentaires riches en sodium, en sucre et en gras saturés. Le boeuf haché et le porc ont été ciblés jusqu’à ce que l’industrie serre les poings et crie pourri. Maintenant, ce ne sont plus des éleveurs soulagés.
Nous créons des aliments sains. Sinon, l’étiquetage n’est pas dans notre intérêt ni dans celui des consommateurs, déclare Jacob Bueckert, éleveur albertain, directeur exécutif de l’Alberta Cattle Feeders Association.
Dans sa famille, nous mangeons de la viande tous les jours et nous travaillons entourés de 21 000 bovins. Il s’oppose fermement à ce nouveau règlement de Santé Canada qui vise à apposer une étiquette de mise en garde sanitaire sur les emballages de boeuf haché.
Nous sommes inquiets. En Alberta, nous exportons une grande partie de notre boeuf, principalement aux États-Unis. Que penseront les autres pays lorsqu’ils verront cette étiquette sur notre viande ?, s’interroge Jacob Bueckert.
Diminuer les dépenses de santé

Jeudi, le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, a bien expliqué ce changement de cap. Cela permet d’éviter la confusion, a-t-il dit. A voir aussi : Cathy, la cuisinière dans sa cuisine. Il s’agit de préciser que la viande, qu’elle soit coupée ou hachée, est de la viande. Les gens savent déjà que la viande contient de la graisse.
Les entreprises ont jusqu’au 1er janvier 2026 pour placer un symbole simple et clair sur leurs produits indiquant si un produit est riche en gras saturés, en sucre et en sodium.
Le gouvernement veut réduire la consommation excessive d’aliments avec un risque accru d’obésité et de maladies chroniques.
En Israël, où ces symboles existent déjà, la moitié des personnes interrogées admettent avoir changé leurs habitudes d’achat grâce à ce système.
C’est bon pour les consommateurs, pour l’industrie, pour la santé et pour les systèmes de santé qui dépensent des milliards de dollars pour des maladies évitables, a conclu le ministre fédéral.
Près de 50 % du bœuf consommé au Canada est haché et plus de 90 % des Canadiens en consomment chaque semaine, selon l’association de l’industrie du bœuf.
Photo : Getty Images/Volha Shakhava
Éviter la confusion avec les produits transformés

Selon l’Association des éleveurs canadiens, les propositions réglementaires précédentes plaçaient le bœuf haché naturel, le porc haché et les aliments hautement transformés dans la même catégorie. Ceci pourrez vous intéresser : Vert et antiracisme : derrière les fourneaux de la cuisine afro-végétalienne.
Dans trois ans et demi, alors que la viande hachée et la volaille n’auront pas de symbole d’avertissement, la plupart des charcuteries et des viandes transformées en auront.
Peu de commerçants veulent vendre des produits étiquetés malsains, explique Sylvain Charlebois, de l’Université Dalhousie à Halifax, qui souligne que le bœuf haché est peu coûteux et très apprécié des Canadiens, surtout en cette période d’inflation.
Le Canada sera le premier pays au monde à adopter une telle politique pour les produits ne contenant qu’un seul ingrédient.
L’un des risques pour l’industrie est de voir ses ventes baisser. Pour Kirk Jackson, un agriculteur québécois au sud de Montréal, le gouvernement a pris une bonne décision pour nous et les citoyens car la viande a sa place dans une alimentation saine et équilibrée.