Plusieurs organisations de médecins ont mis en garde lundi contre une crise affectant les services d’urgence britanniques, où, selon elles, de nombreux patients meurent faute de soins adéquats ou opportuns, exhortant le gouvernement à répondre au mécontentement social croissant.
Le service de santé public et gratuit britannique, le NHS, souffre de plus de dix ans d’austérité sévère, puis de la pandémie, qui l’a complètement épuisé. La crise, qui fait régulièrement la une des médias britanniques, s’est rallumée dimanche lorsque l’organisation qui représente les urgentistes, le Royal College of Emergency Medicine, a estimé qu’entre 300 et 500 patients mouraient chaque semaine à cause de défaillances dans les soins. attentes interminables.
Les responsables hospitaliers ont minimisé la crédibilité des chiffres, mais le vice-président du Royal College of Emergency Medicine a défendu le bilan lundi sur la BBC et écarté l’hypothèse de difficultés passagères : « Si vous êtes sur le terrain, vous savez que c’est un problème à long terme, ce n’est pas seulement un problème à court terme », a insisté Ian Higginson. La semaine dernière, un patient sur cinq pris en charge par une ambulance en Angleterre a mis plus d’une heure pour être amené aux urgences. Et des dizaines de milliers des patients ont dû attendre plus de douze heures avant d’être pris en charge en ambulance.
Le gouvernement s’en tient à sa trajectoire d’économies budgétaires très stricte
Le gouvernement s’interroge sur la situation actuelle concernant les conséquences du Covid-19 et des épidémies hivernales comme la grippe, et affirme vouloir faire plus pour l’hôpital, mais a récemment lancé une politique très stricte d’économies budgétaires. Ainsi, il rejette les demandes d’augmentations, alors que l’inflation dépasse les 10 % depuis des mois, réclamées par les infirmières qui ont suivi la première grève en décembre. A voir aussi : Arrêtez les e-cigarettes et la nicotine. La British Medical Association, la fédération des soignants, s’est jointe aux déclarations alarmantes lundi.
« Ce n’est pas vrai que le pays n’a pas les moyens de réparer ce gâchis », a condamné son président Phil Banfield dans un communiqué. « C’est un choix politique et des patients meurent inutilement à cause de ce choix », a-t-il ajouté.
Il a qualifié la situation actuelle d' »insoutenable » et a appelé le gouvernement à prendre des mesures « urgentes ». Dans son allocution, le Premier ministre Rishi Sunak a inscrit le NHS parmi ses priorités et a assuré que son gouvernement prenait des mesures « décisives » pour réduire l’arriéré du service de santé.