Fils d’antiquaire, le président du Conseil constitutionnel, qui fut ministre de François Mitterrand et de François Hollande, se lance tardivement dans la peinture et s’intéresse aux peintures sur plusieurs panneaux.
Malgré son visage rond et lisse et son âge presque sans âge, Laurent Fabius ne ressemble pas tout à fait à la Joconde. Cependant, il a un point commun avec la mystérieuse créature de Vinci : un certain retranchement. Son sourire superficiel, un ton souvent ironique, la maîtrise sévère et fluide de sa personne, ce regard vif et vite rétracté sous la moindre question perçue comme intrusive, tout nous rappelle que nous interrogeons le président du Conseil constitutionnel (pour encore trois ans ) comme on restaure une peinture de maître : avec précautions. Dans le vaste bureau du faon élégant et courtois, une grande sculpture représente un cheval cabré. Laurent Fabius était un bon cavalier, et son frère François, se souvient-il, un champion d’équitation. Le bronze est de Martine Martine, une artiste de 90 ans : « Elle a fait ça à 80 ans, ça nous donne à tous de l’espoir… » En art comme en politique, l’important est de durer.
Un beau livre sur elle est posé sur une table basse. Leurs parents étaient amis. Le père de Fabius était antiquaire et collectionneur ; celle de Martine, industrielle, collectionneuse et mécène. Elle a peint et sculpté des Balzacs en série. Depuis quelques années, il peint aussi, comme Coire