Succès quantitatif, le compte personnel de formation doit connaître un changement qualitatif, estime Philippe Brivet, chargé des partenariats publics au service formation professionnelle de la Caisse des dépôts et consignations, lors d’une matinée Afref, jeudi 24 novembre.
Où en est le compte personnel de formation, quatre ans après la loi du 5 septembre 2018 ? Philippe Brivet, adjoint de Laurent Durain, chargé des partenariats publics au service de la formation professionnelle de la Caisse des dépôts et consignations, l’opérateur du CPF, a répondu à cette question lors de la matinée Afref du 24 novembre.
En chiffres, plus de 39 millions de comptes ont été alimentés, 18,5 millions de Français ont signé les conditions générales d’utilisation et 5,46 millions de dossiers ont été acceptés depuis l’ouverture de la plateforme. 7,38 milliards d’euros de frais d’éducation ont été engagés, le coût moyen d’un CPF est de 1 350 euros.
Permis de conduire n°1
Permis de conduire, création et reprise d’entreprise, tests d’anglais, bilans de compétences, utilisation de tableurs, certifications bureautiques… tiennent toujours le haut du pavé en termes de consommation. Voir l’article : Témoignage – Comment Florian a utilisé une box en Tesla pour…. 14% des dossiers sont annulés.
Philippe Brivet met en avant la « forte représentation des salariés -65% des candidatures- et des moins qualifiés -niveau licence et inférieur- alors que les demandeurs d’emploi représentent 1/3 des dossiers ». De plus, il assure que le nouveau CPF profite grandement aux ouvriers et employées (73,3 %), 20 % des demandes viennent des seniors et qu’il y a une totale égalité femmes-hommes.
A titre de comparaison, ajoute-t-il, le CPF en heures de 2015 à 2019 avait abouti à 2 millions de dossiers, essentiellement des cadres, des hommes, avec une sous-représentation des seniors. Au final, dit-il, le nouveau CPF est « une réussite quantitative », signe d’un « accès à l’éducation qui se démocratise ».
Plus de qualité
Il faut cependant construire l’avenir du CPF qui, selon le dirigeant de la Caisse, consistera à « travailler plus sur la qualité que sur la quantité ». Lire aussi : Biked, la nouvelle plateforme de vélo d’occasion.
Et surtout en rappelant inlassablement que CPF « ce sont des droits acquis et non de l’argent sur un compte bancaire ! » Nous avons encore des gens qui demandent des fonds lorsqu’ils prennent leur retraite. »
Le nettoyage chez les prestataires d’éducation va se poursuivre, ajoute Philippe Brivet. Entre 2021 et 2022 : 71 % des attestations du registre spécifique ont été supprimées par les compétences françaises. Les formations les plus « frauduleuses » concernent notamment l’ACRE (aide aux créateurs ou repreneurs d’entreprise) et la FOAD (formation ouverte à distance). « Un ménage doit faire face aux effets secondaires qui vont freiner l’entrée des OF sur la plateforme : la vigilance sera renforcée, notamment lors de la découverte sur Internet de fausses certifications Qualiopi à 8000 euros ! ».
Abondements d’entreprises
Enfin, point sensible, les cotisations. La notion d’adossement n’existe pas actuellement dans le système de gestion de la Caisse des Dépôts, reconnaît son représentant. Sur le même sujet : Comment la Mégane E-Tech a ruiné ma vie. Une bourse d’entreprise reste à la charge du stagiaire : Les entreprises ne sont pas couvertes par cette formule et nécessitent une signalétique précise.
« La Caisse des dépôts n’a pas encore mis en place ce processus. C’est un trou dans le racket. Il faut construire cette brique, même si certains à la caisse se demandent s’il existe un marché d’apports d’entreprises pour lancer la construction de cette brique.