Les banques françaises ont enregistré des résultats solides, voire records au deuxième trimestre. Et ce malgré un contexte économique mondial plutôt incertain. Une part non négligeable vient de la bonne dynamique de leur branche retail. Et pour cause : non seulement ils ont fait le plein de crédits immobiliers, mais ils ont aussi bien équipé leurs clients en crédit à la consommation.
Ainsi, du côté du Crédit Mutuel, qui note que le financement des projets de ses clients « a augmenté » pour « illustrer son soutien à la reprise », l’encours de crédit à la consommation a augmenté de 6,8% sur le semestre, à 48,8 milliards d’euros.
Les deux autres groupes bancaires mutualistes affichent également une bonne dynamique. Les encours de crédit à la consommation du Crédit Agricole ont augmenté de 4,9% à fin juin, à 96,6 milliards d’euros (contre 93,9 milliards en décembre). Chez BPCE, il a augmenté de 5,8 % à 37,4 milliards d’euros, entre juin 2021 et juin 2022.
Rebond du crédit renouvelable

Les autres grandes banques françaises ne sont pas en reste. BNP Paribas affiche une hausse de 4,9 % de ses encours (11,3 milliards d’euros), tandis que La Banque Postale enregistre une hausse de 4 %, à 5,5 milliards d’euros. Société Générale enregistre également une progression, tirée notamment par l’énorme succès de Boursorama (+32%).
La performance des banques sur le semestre est également supérieure à la hausse moyenne enregistrée par la Banque de France (3,7 %), pour un encours total de 197 milliards d’euros. Ceci pourrez vous intéresser : Vosges – Le département prépare la rentrée – Saint-Dié Info. L’Association des sociétés financières françaises (ASF), qui représente les spécialistes du secteur du crédit à la consommation, constate également « une nette progression » du marché, qui retrouve ses niveaux d’avant la pandémie.
Dans le détail, l’ASF observe un fort rebond des crédits renouvelables (+24,7% entre février et mai) et des crédits personnels (+21%). Le crédit à la consommation est également tiré par le financement de voitures d’occasion (+14,3 %). En revanche, celui du nouveau véhicule est en chute libre.
Risque du retournement

La bonne tenue de cette activité de crédit depuis le début de l’année s’inscrit cependant dans un contexte macroéconomique et géopolitique qui pourrait bien renverser la vapeur. Selon le Conseil d’analyse économique, le budget d’une grande partie des Français est mis à rude épreuve avec une inflation croissante. A voir aussi : « Financer les rénovations domiciliaires à crédit », Bruno Rouleau, président de l’APIC et porte-parole d’IN&FI Crédits. Par conséquent, la hausse des taux d’intérêt peut pousser les ménages à réfléchir à deux fois avant de contracter un prêt.
Par ailleurs, le moral des ménages s’effondre mois après mois : en juillet, la part des Français estimant que c’est le bon moment pour faire des achats importants baisse pour le septième mois consécutif. Cela n’augure rien de bon pour la consommation, premier moteur de la croissance française. Dans ses dernières projections, l’OFCE estime que le PIB devrait croître de 2,4% en 2022 puis de 1% en 2023, loin du rebond de 6% observé en 2021.