Publié le 1 févr. 2023 à 17:43Mis à jour le 1 févr. 2023 2023 à 18:37
Le Liban dit officiellement adieu à son taux de change de 1 507 livres libanaises pour un dollar, en vigueur depuis un quart de siècle. Le nouveau taux officiel est désormais fixé à 15 000 livres libanaises pour un billet vert, soit une dévaluation de 90 %, a déclaré mardi à Reuters le gouverneur de la banque centrale Riad Salamé.
La mesure constitue, selon le très impopulaire patron de la Banque du Liban (BDL), un pas en avant vers une unification des taux de change multiples en usage dans le pays, depuis le début d’une grave crise économique et de liquidité. a plus de trois ans. La réorganisation du système des changes fait partie des conditions fixées par le FMI pour le déblocage d’une aide financière de 3 milliards de dollars, pour laquelle un accord préalable avait déjà été donné en avril.
« Un taux de plus »
Cependant, cette nouvelle valeur reste bien en deçà du taux auquel s’échange la monnaie locale sur le marché noir, à plus de 60 000 livres le billet vert, en forte hausse depuis une semaine. Un autre taux, utilisé par les bureaux de change officiels via la plateforme Sayrafa lancée par la banque centrale, s’établissait mardi à 38. Voir l’article : La crypto-monnaie VeChain (VET) officiellement partenaire de l’UFC.000 livres pour un dollar.
« Cela revient à ajouter un taux de plus entraînant de graves distorsions de marché », dénonce Nasser Saïdi, ancien ministre de l’Economie et sous-gouverneur de la Banque centrale. Dans le même temps, « la Banque du Liban continue d’utiliser la planche à billets pour racheter des dollars sur le marché, ce qui a pour effet d’accélérer l’inflation et la dépréciation de la monnaie ».
Révision progressive
La révision du taux de change officiel par la BDL a été annoncée fin septembre par le ministère des Finances, en même temps que le vote très tardif par le Parlement d’un budget 2022 mentionnant ce nouveau taux. Son application initialement prévue en novembre avait cependant été repoussée. Voir l’article : Solana (SOL), une crypto-monnaie sur support majeur, va-t-elle se redresser ?. Face au vent de panique, le Premier ministre désigné Najib Mikati s’est empressé d’indiquer qu’il serait progressiste.
Le calcul de l’imposition des salaires perçus en devises se fait déjà depuis la mi-novembre au nouveau taux. Les droits de douane sont également calculés sur cette base depuis début décembre.
Du côté des banques, la mesure touchera notamment les retraits en livres libanaises des comptes en dollars bloqués dans le système bancaire depuis le début de la crise. Les tarifs de ce type de retraits très limités avaient pourtant déjà été revus à la hausse.
Les banques commerciales auront cinq ans « pour reconstituer les pertes de dévaluation ». Ces dispositions posent question en l’absence d’un véritable plan de restructuration.
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