22h30.
, 29 janvier 2022
Dix-neuf parlementaires, issus de différentes formations politiques, défendent la filière CBD française dans une tribune et appellent à une « troisième voie ».
Produits CBD, illustration.
(Siroter)
Voici leur tribune : « Nous, députés et sénateurs d’horizons différents, estimons que l’évolution récente de l’encadrement du chanvre CBD en France n’est pas satisfaisante. Un décret, adopté le 31 décembre au soir, interdit la commercialisation des fleurs et feuilles de CBD. (exempt de substances psychotropes), privant producteurs et distributeurs de 50% de leur chiffre d’affaires.Ce test a cependant été suspendu, le 24 janvier, par le Conseil d’Etat.
Autrefois, la France était l’un des principaux producteurs de chanvre au monde : près de 200 000 hectares cultivés au XIXe siècle.Mais, ces dernières années, la filière française n’a pas choisi les marchés à haute valeur ajoutée de l’alimentation humaine et du CBD. Ce retard, notamment dû à une réglementation non conforme à celle de l’Europe par rapport au chanvre industriel et commercial, nous avons eu la chance de le rattraper. En 2021, environ 600 agriculteurs ont commencé cette culture. Pour les acteurs du CBD, les fleurs représentent désormais plus de 50% du marché, soit près d’un milliard d’euros de volume d’affaires.
L’interdiction a donc privé les producteurs et distributeurs, en pleine crise économique et sanitaire, de la moitié de leur chiffre d’affaires. Cela conduirait à une vague de fermeture de petites entreprises et d’entreprises qui ont réussi à établir un écosystème avec des acteurs ruraux. Elle était appréciée des pays voisins ou futurs leaders de la culture de cette plante ancestrale : la Chine et les Etats-Unis.
Une troisième voie s’offre à nous : permettre la commercialisation de tous les produits à base de chanvre CBD, y compris les fleurs.
Nos règlements sont absurdes. Autorise le CBD dans les cosmétiques et les compléments alimentaires, mais interdit l’accès aux fleurs de chanvre CBD, qui, exemptes de THC (la molécule active du cannabis récréatif), ont les mêmes propriétés. Leur interdiction, alors que les fleurs de CBD peuvent être infusées ou fumées, et constituent donc une alternative à moindre risque au cannabis, favorise l’expansion des réseaux illégaux. Elle incite indirectement les consommateurs qui souhaitent se sevrer du cannabis à se procurer des fleurs de CBD dans les pays voisins, là où elles sont autorisées.
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Le Conseil constitutionnel lui-même a refusé, le 7 janvier, de qualifier de stupéfiants les produits à base de CBD : ils ne comportent pas de « risque d’accoutumance » ni d' »effets nocifs sur la santé ». La position défendue par les pouvoirs publics n’est donc pas tenable, ce qui a été confirmé par la décision du Conseil d’Etat.