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« Le modèle du portage salarial reproduit les inégalités du salariat en faisant miroiter l’illusion de l’autonomie » – Alexis Louvion, sociologue au CEET
Soutenue en 2019, le titre de la thèse affiche la couleur : « Blanchiment des zones d’ombre de l’emploi : portage salarial, extension ou détournement des institutions salariales ? ». Son auteur, Alexis Louvion est chercheur en sociologie au Centre d’études sur l’emploi et le travail (CEET). Il interviendra le 25 novembre lors du colloque organisé par la Fédération CGT des entreprises de recherche sur les perspectives d’avenir du portage salarial. Voir l’article : La première édition de « l’Observatoire des agents immobiliers commerciaux » a été remise à la FNAIM.. Entretien sur les liens entre portage salarial et précarité.
Pourquoi considérez-vous que les salariés portés qui s’en sortent le mieux sont majoritairement de faux intermittents qui entretiennent l’illusion de l’autonomie pour les « entrepreneurs de la débrouille » comme vous les qualifiez ?
Le modèle du portage salarial reproduit les inégalités du système salarial portées par le diplôme, le sexe et l’âge. C’est la plus confortable pour les hommes, diplômés, avec une expérience dans un savoir-faire de pointe forgé dans un cadre salarial strict. Leur mission s’exerce sur une longue période et ils ont peu de clients. Ce sont des salariés de luxe qui bénéficient des avantages du travail salarié et du travail indépendant. Ils sont donc par intermittence faux. Le portage salarial est l’illustration complète d’une flexicurité qui profite avant tout aux personnes qui étaient déjà en situation stable, comme les bons salariés. Voir l’article : Indépendance en 2022, quelles sont les opportunités ?. Il s’agit d’une différence majeure par rapport aux « entrepreneurs ressources » de portage qui doivent multiplier les clients dans des domaines d’expertise moins bien identifiés. C’est là que l’on retrouvera une majorité de femmes, dans des métiers comme le graphisme et la communication. Ces salariés peinent à justifier d’un nombre d’heures de travail suffisant pour prétendre au chômage. Et la réforme des allocations favorise justement un système à deux vitesses au détriment des vrais intermittents. Il y a donc le risque d’entretenir l’illusion d’autonomie qui n’est pas la réalité pour la plupart des utilisateurs.
Les entreprises de portage proposent pourtant des services pour aider les salariés portés à développer leur autonomie. Avec quelles limites ?
Des formations sont en effet proposées pour démarcher les clients et développer votre réseau. Certes, ces recettes sont un peu caricaturales, mais l’accompagnement des conseillers des sociétés faîtières peut être intéressant, histoire de sortir les gens de la solitude. Lire aussi : Portage salarial : quels sont les avantages d’un tel statut pour les profils IT ?. Mais le temps consacré à l’accompagnement a ses limites au vu du très faible effectif permanent avec lequel opèrent les sociétés de portage.
Les coopératives d’activité et d’emploi (CAE) sont-elles des structures de portage où il y a moins de précarité ?
Les mécanismes de base entre une société de paie traditionnelle et un CAE sont identiques. Les revenus dépendent de la facture même s’il y a plus de solidarité dans un CAE. Le mode de gouvernance est cependant radicalement différent puisque les salariés accompagnés sont parties prenantes des décisions. La dimension coopérative est aussi un levier supplémentaire pour sortir de l’isolement. En attendant, force est de constater que c’est dans les entreprises de l’ombrelle coopérative que l’on retrouve le plus souvent les profils précaires.