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Steve Carell et Domhnall Gleeson dans « Le Patient ».
Le talentueux duo créateur de “The Americans” adopte le format minisérie pour théoriser sur la psychanalyse et la judéité. Un faux thriller aux accents philosophiques, qui prend tout son sens au fil des épisodes.
Ça a mal commencé, dans tous les sens. Alan Strauss (Steve Carell), un psy en deuil, est kidnappé par l’un de ses patients, Sam (Domhnall Gleeson). Ce grand suletto est en réalité un tueur en série repenti et kidnappe le thérapeute dans le sous-sol de sa maison, afin qu’il puisse se consacrer exclusivement à sa guérison. Un épisode, deux… Le patient commence comme une autre variation sur la figure du tueur en série, et nous voyons un mélange grossier de Misery et Psychose arriver.
C’est sous-estimer les créateurs de The Americans, Joel Fields et Joe Weisberg, qui, dans une moindre mesure, déploient une proposition plus personnelle qu’il n’y paraît à première vue. Les références se dissipent, les huis clos du thriller se transforment en théâtre mental, où se déroule un spectacle sec, de plus en plus captivant. A voir aussi : Derrière la porte de l’ascenseur, il y a un rejeton (légitime ?) du Big Data et de l’IA. Prisonnier d’un post-adolescent immature, qui le pousse à exhumer son humanité première en continuant à accumuler des cadavres, face à la terreur de sa propre mort, le psy commence à explorer le spectre de sa judéité. Puis le souvenir de sa femme kidnappée par le cancer et des visions de chambres à gaz se mêlent aux rêves et aux cauchemars ; le regard culpabilisé de son fils, trop orthodoxe à son goût, auquel il a tourné le dos, et le regard rassurant de son propre thérapeute disparu.
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