L’écrivain Ito Ogawa signe un émouvant roman du silence sur la mort d’un enfant de trente ans atteint d’un cancer.
« Le Goûter du lion », d’Ito Ogawa, traduit du japonais par Déborah Pierret-Watanabe, Picquier, 272 pp., 19 €, numérique 12 €.
Il a fallu un sens tout particulier de la délicatesse et du plaisir, le don unique de la joie permanente jusque dans les phrases les plus graves, pour que ce roman échappe aux accents mélancoliques qui devaient inévitablement accompagner son sujet. Car Shizuku, son personnage principal, meurt à 33 ans après « une vie qui peut certes sembler courte, mais qui [lui] semble assez longue ». Epuisée par un combat de cinq ans contre le cancer, elle a choisi la « Maison du Lion », un établissement de soins palliatifs sur une île dans la mer, où, comme le dit son directeur, « on goûte jusqu’au bout la plus haute joie de vivre ». goutte ». Rien ne meurt, rien de sombre, les ombres progressives sont gracieuses et indulgentes. Dans le bâtiment entouré de citronniers et de vignes, l’agonie de Shizuku se transforme lentement en dessert de la vie. L’amertume devient douceur.
Ito Ogawa, né en 1973, connu en France pour Le Restaurant de l’Amour Trouvé (Picquier, 2013), on savait le talent pour décrire le tendre, le délicieux, le lent et le joyeux. Avec Le Goûter du lion, l’écrivaine étend ses talents d’alchimiste aux préoccupations les plus sérieuses, aux plus grandes peines, avec un égal succès, sentimentalité et évitement de la mièvrerie.
Progression rapide
Le titre dit tout. Car, comme l’explique la réalisatrice Madonna, « Le lion ne vit pas dans la peur d’être attaqué par un prédateur. Il peut manger ou se reposer paisiblement. Sur le même sujet : Tuto : comment fabriquer une écharpe pour bébé ?. » Dans la maison du lion, tout est fait pour une vie simple et sans restriction, « la seule règle est d’être libre » – manger, bien dormir, rire (« un corps et un cœur chauds sont les clés d’une vie heureuse »). Et le lecteur suit la progression rapide de la maladie de Shizuku en même temps que son ascension spirituelle, le cœur s’allégeant à mesure que le corps glisse.
Curieusement, ce récit à la première personne des derniers jours de la vie d’une femme très ordinaire devient un roman d’entraînement, de libération, comme le début d’une tout autre existence. Très court, très doux. Le temps de quelques collations le dimanche : Un par un, les « invités » de Haus von Léw peuvent alors commander un plat de leur choix et partager les raisons et les origines. Comme le souligne Shizuku, ici on s’assure qu’il y a toujours des petits plaisirs en vue, des « carottes » qui attendent que les résidents continuent d’avancer, de continuer à vivre.
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