De nombreux grands chefs sont issus de compétitions télévisées. Ces personnalités inspirent les jeunes générations, qui rêvent de se lancer dans les métiers de la gastronomie.
« Top Chef », « Masterchef », « The Best Pastry Chef »… Les émissions culinaires à la télé ont toujours plus de succès. Ils existent depuis douze ans et divertissent parents, adolescents et enfants. Parfois, ils stimulent même les occupations.
Eric Briffard, chef étoilé et directeur de l’école de cuisine Le Cordon Bleu, rencontre régulièrement des candidats qui rêvent d’entrer dans la gastronomie pour suivre les traces des champions de ces programmes télévisés. « Ces émissions sont devenues des déclencheurs », explique-t-il. Quand j’étais commandant d’une grande brigade, j’instruisais Juan Arbelaez ou Jean Ibert. Ils ont tous les deux participé à Top Chef sur M6 et sont devenus des stars. Jean Ibert dirige le Plaza Athénée et il n’est pas passé par la voie classique. Il y a 20 ans, cela aurait été impossible. Grâce aux médias, c’est aujourd’hui.
Certains étudiants, à leur tour, espèrent devenir des stars du petit écran. « Notre parrain de promotion est David Gallienne, vainqueur de la saison 11 de « Top Chef ». Plusieurs de nos étudiants admirent son parcours et lui demandent comment cette compétition a changé sa vie. Nous avons aussi des élèves qui ont participé au « Meilleur Pâtissier ». Cela éveille la curiosité et l’intérêt de leurs camarades de classe », raconte Morgane Bats, directrice commerciale de l’école Fauchon.
Redorer le blason de la profession
Surtout, ces concours ont permis à la profession de redorer son blason. « L’artisanat et les études liés à la cuisine ont été revalorisés. Il y a plus d’élèves dans les écoles de gastronomie grâce à la notoriété des programmes et de leurs candidats », précise Morgane Bats. Lire aussi : Une GMAO pour une transformation digitale réussie. Un avis partagé par le chef Briffard, lui-même invité d’honneur régulier de ces programmes : « A mon époque, il n’était pas bien vu en tant que chef. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, il y a un élan de créativité. «
Ils ont aussi permis aux écoles de se réinventer sur leur offre de formation. Au-delà de ses cours de cuisine, arts culinaires, boulangerie ou pâtisserie, l’institut Cordon Bleu propose également des cours d’œnologie ou de management culinaire. L’école Fauchon a lancé à l’automne dernier son bachelor en management de la gastronomie en partenariat avec l’école de commerce Neoma.
Des fausses idées sur le métier
Le secteur de l’hôtellerie-restauration attire également de plus en plus de candidats grâce à la télévision. Ceci pourrez vous intéresser : Au Luxembourg : Rute est passé de la dépression à la création d’entreprise. « Dans les émissions, les parents nous parlent souvent de la série télévisée de TF1 « Ici tout commence ». Le week-end, les grands reportages de la même chaîne mettent parfois en lumière ces métiers, qui permettent aux jeunes de confirmer leur envie naissante de se lancer dans ce type d’études », explique Céline Coraboeuf, directrice commerciale chez Vatel.
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Cependant, parfois ces programmes peuvent aussi déformer l’image des métiers de la cuisine. « Les étudiants peuvent avoir l’impression que vous culminez tôt. Certains s’imaginent déjà créer leurs propres recettes quand on apprend à exécuter d’autres recettes pour la première fois. Ils sont alors déçus », raconte Morgane Bats de l’école Fauchon. Pour Eric Briffard, il faut « arrêter de faire croire aux jeunes qu’on devient une star après avoir participé à ces compétitions ».