La chronique économique hebdomadaire de Bernard CHAUSSEGROS
« Das Rheingold », qui ne se souvient pas de l’opéra qui a rendu célèbre son compositeur Richard Wagner. En effet, on peut dire à première vue que le Rhin, comme le Danube à l’Est ou la Seine, Loire et Garonne en France, a contribué à la richesse des terres qu’ils irriguaient. Tous ces grands fleuves ont été des vecteurs de civilisation, apportant sur leurs rives des alluvions fertiles, ouvrant les villes bâties sur leurs rives à la possibilité d’échanges commerciaux porteurs de prospérité et de progrès, et permettant une meilleure communication entre les peuples et le développement des savoir-faire et leur diffusion. d’idées politiques et sociales.
Oui, les rivières, les fleuves et les lacs, les mers et les océans ont été une source de vie pour ceux qui nous ont précédés sur cette planète. Et l’eau, qui en est l’élément constitutif, est la source même de la vie. Sans eau, pas de civilisation, pas de vie ! On dit aussi qu’un homme qui s’est appauvri peut se priver de nourriture si nécessaire, mais mourra sans doute de soif très rapidement.
Revenant à la symbolique que porte l’œuvre de Wagner, l’Or du Rhin est l’opéra qui introduit sa tétralogie basée sur le mythe de l’anneau unique, l’anneau. Il nous parle de cet ancien mythe issu des légendes scandinaves sur la possession par un nain très puissant d’un anneau magique qui peut vous rendre invisible. On retrouve cette symbolique dans la saga de l’écrivain britannique J.R.R. Tolkien :
« Trois anneaux pour les rois elfes sous les cieux, Sept pour les seigneurs nains dans leurs manoirs de pierre, Neuf pour les mortels condamnés à mourir, Un pour le Seigneur des Ténèbres sur son sombre trône […] Un anneau pour les gouverner tous [… ].
Dans notre réalité globale, l’anneau invisible qui confère un pouvoir illimité est l’eau. On pourrait donc parler de « l’or de l’eau ».
Celui qui possède l’eau possède le monde ! On sait aussi que le rapport à l’eau, qu’elle soit en abondance ou en rareté, a véritablement façonné les sociétés humaines. La structure ancestrale des sociétés amérindiennes (Navajos ou Hopis) installées dans les déserts des « Four Corners » à la jonction du Colorado, de l’Utah, de l’Arizona et du Nouveau-Mexique et face à une source d’eau extrêmement rare n’a rien à voir avec celles des Polynésiens. peuples des îles de Bora-Bora, Moorea ou Maupiti.
Sommaire
L’eau ne semble pas manquer sur terre

Le volume total d’eau sur terre est estimé à 1,386 milliards de km3, dont 97,5% d’eau salée et 2,5% d’eau douce. Mais en réalité, seulement 0,3 % de cette eau douce est sous forme liquide en surface. Ceci pourrez vous intéresser : Derrière DLSS, FSR et XeSS, voici MetalFX, la technologie de pointe d’Apple. Pour arrondir ces chiffres, disons que le manteau inférieur de l’intérieur de la Terre peut contenir jusqu’à cinq fois plus d’eau que toutes les eaux de surface combinées (océans, lacs et rivières). L’eau salée de notre planète a une salinité moyenne de 35 ‰ (ou 3,5%, soit environ 34 grammes de sel pour 1 kg d’eau de mer), bien que cela varie légèrement en fonction du taux de rejet des terres environnantes.
Le reste des eaux de la Terre constitue la ressource d’eau douce de la planète. De manière générale, l’eau douce est définie comme une eau dont la salinité est inférieure à 1 % de celle de l’océan, c’est-à-dire lorsqu’elle est inférieure à environ 0,35 ‰. L’eau dont la salinité est comprise entre cette valeur et 1 ‰ est communément appelée eau de lisière, mais elle est utilisée par les humains et les animaux.
Il y a donc 40 fois plus d’eau salée sur Terre que d’eau douce. Le problème clé, cependant, est que l’eau douce de la planète est distribuée de manière très inégale. Après des milliers d’années d’évolution abrupte de la vie sur Terre, la majeure partie de l’eau douce est constituée de glace, de neige, d’eau souterraine et d’humidité du sol. 87% de l’eau douce liquide de surface se trouve dans les lacs, 11% dans les marécages et seulement 2% dans les rivières. De petites quantités d’eau se retrouvent également dans l’atmosphère et dans les êtres vivants.
Selon des sources scientifiques, seules les eaux des rivières et des grands lacs sont généralement récupérables. Les Grands Lacs d’Amérique du Nord contiennent 21 % de l’eau douce du monde. On peut également compter sur les eaux souterraines, dont le volume serait encore plus important que les eaux de surface, mais la majeure partie est saline et doit donc être traitée pour éliminer le sel.
L’eau ne semble donc pas être une ressource insuffisante sur terre. Mais au-delà de cela, selon la science, il n’y a aucune raison pour que cela disparaisse. Il peut être pollué, trop salé, temporairement inaccessible, mais il ne peut pas disparaître. En tout cas, si l’on en croit un de nos célèbres savants du Siècle des Lumières, Antoine [de] Lavoisier, qui, sous la terreur, fut condamné à mort par le Tribunal Révolutionnaire et guillotiné en 1794 à l’âge de 51 ans avec 27 autres Fermiers Généraux, lorsqu’ils traître à la nation. Au cours d’une vie remplie d’un esprit éclairé et d’une propension à l’investigation, il avait largement manifesté tout au long de la Convention un attachement inlassable à la patrie et à ses valeurs humanistes, menant des recherches incessantes dans les sciences très diverses qu’il avait fait progresser, comme la chimie, la physiologie, l’hygiène ou l’agronomie.
Les étudiants français lui doivent cette phrase apocryphe : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Bien que Lavoisier n’ait pas utilisé ces mots pour exprimer la conservation de la masse lors du changement d’état de la matière, cette affirmation véhicule clairement le message scientifique qu’il voulait transmettre.
« […] car rien ne se crée, ni dans les opérations de l’art ni dans celles de la nature, et l’on peut affirmer en principe que dans toute opération il y a une quantité égale de matière avant et après l’opération ; que la qualité et la quantité des principes sont les mêmes et qu’il n’y a que des changements, des modifications. »
La pénurie d’eau

Cette question revient régulièrement dans les propos des scientifiques, des politiques et de la presse, contribuant à la culpabilisation des citoyens des pays développés qui ont le privilège d’ouvrir un robinet pour voir couler le liquide vital dont ils abusent et qu’ils gaspillent. Ceci pourrez vous intéresser : Hyundai : technologie V2G mise en œuvre dans la ville d’Utrecht. Ils sont pleinement conscients de cet enjeu, qui est aussi vital pour toute l’humanité, mais ils ne comprennent pas toujours tout ce qui se passe dans le monde.
Le réchauffement climatique fait fondre les glaciers et les calottes polaires, et nous nous attendons à une montée des océans qui modifiera le littoral dans de nombreuses régions côtières et entraînera même la disparition d’îles qui s’élèvent à peine au-dessus du niveau actuel de la mer.
Sur les cinq continents, le réchauffement climatique bouleverse toutes les zones climatiques de la planète. Grands incendies en Australie ou en Amérique du Nord, raz-de-marée et tsunamis, pluies torrentielles dans les zones montagneuses, coulées de boue et glissements de terrain, inondations catastrophiques, etc. d’eau et pourquoi parler de rareté alors qu’il y a tant d’eau partout ?
Et, reparlant de Lavoisier, si rien ne se perd et tout se transforme, si l’eau ne peut même pas quitter l’atmosphère terrestre sous forme gazeuse en raison de l’attraction gravitationnelle de notre planète et de la pression de l’atmosphère, pourquoi craindre une pénurie ? Bien d’une offre vraiment inconnue et apparemment illimitée ?
L’eau est également un élément essentiel du corps humain. Le corps d’un adulte est composé d’environ 65 % d’eau. Si cette quantité n’est pas la même pour tous les individus, on peut dire qu’une personne moyenne d’environ 70 kg se compose en moyenne d’au moins 40 kg ou litres d’eau. Pour une fois, faisons un peu d’humour noir, à l’échelle de l’humanité d’aujourd’hui, cela correspond à environ 400 millions de m3 d’eau (plus ou moins potable) !
Mais assez de ces blagues macabres ! La rareté de l’eau est un phénomène réel et observé, mais il s’explique en grande partie par le comportement humain. L’impact sur notre environnement était probablement insignifiant à l’époque où quelques tribus se battaient pour une source ici et là ou polluaient temporairement un ruisseau. Mais aujourd’hui, l’action humaine met en péril les ressources en eau indispensables à la vie humaine non pas tant par des actions individuelles, mais surtout par l’organisation globale des sociétés humaines.
Les causes sont multiples, la première tient à des questions de géographie pure, les ressources sont mal réparties à la surface de la planète et dépendent des caprices et des contrastes climatiques entre les pays chauds, voire désertiques, et les pays tempérés. La seconde de ces raisons tient à la pollution, savamment entretenue par l’homme et ses activités industrielles, et aux excès des sociétés modernes.
Il est étrange de penser que l’absence de révolutions et de batailles, si chèrement gagnées au cours des siècles et permettant la libre circulation des biens, des services et des personnes, est un contributeur majeur à la pollution de l’environnement. Parcourir le monde, quelle qu’en soit la raison, c’est déplacer la production d’un continent à l’autre grâce au fonctionnement de moteurs énergivores. Il faut réfléchir à comment limiter l’usage des camions traversant l’Europe dans tous les sens et l’usage des porte-conteneurs brûlant des tonnes de fioul lourd sur toutes les mers du monde et notamment entre l’Asie du Sud-Est et les pays occidentaux, les avions, le kérosène engloutissant et encombrant la basse atmosphère de la Terre avec leurs silhouettes mouvantes comme on le voit sur les radars des contrôleurs aériens.
Nous devons accepter notre monde tel qu’il est sorti du Big Bang et tel qu’il a été transformé par de nombreuses catastrophes au cours des millénaires. Les continents et les pays qu’ils traversent se situent entre deux calottes glaciaires et s’étagent entre zones chaudes et zones tempérées, zones arides et zones humides selon la latitude. Et ces pays, à leur tour, dépendent d’une grande variété de zones climatiques, influencées par les marées, les courants océaniques, la mécanique complexe des vents, la répartition incontrôlable des montagnes et des plaines, des lacs, des océans et des déserts. Chaque région du monde a ses propres caractéristiques uniques qui en font des pays inégaux en termes de disponibilité d’eau douce. De plus, le réchauffement climatique modifie considérablement la donne, provoquant de nombreuses catastrophes climatiques qui ont un caractère inattendu et des effets extrêmement brutaux.
Témoin l’exemple de cette semaine en France de tempêtes de grêle monstrueuses qui ont détruit des maisons et des voitures, ainsi que des plantations et des cultures.
Néanmoins, on observe l’inégale répartition des ressources en eau dans le monde. De plus, plus nous avons, plus nous gaspillons. Une répartition plus équitable des ressources en eau devrait être la ligne directrice mondiale dans la lutte contre le réchauffement climatique et la pauvreté. La mauvaise gestion et le gaspillage de l’eau sont de plus en plus dénoncés dans les démocraties occidentales. Cependant, rien de concret n’a été fait pour contrer ces excès.
De plus, la possession de cet or, représenté par l’eau, est l’objet de tous les désirs. Alors que l’eau, comme l’air que nous respirons, ne devrait être qu’un bien commun de la communauté humaine, elle est devenue une marchandise que nous devons payer de plus en plus car elle a été prise en charge par de grandes sociétés financières. Certes, assurer une eau de qualité, comme une distribution efficace, nécessite des investissements et des équipements techniques qui nécessitent de l’entretien, mais on sait à quel point la gestion de l’eau est devenue, entre les mains de quelques-uns, une cible de pouvoir, de profits certains, et l’objet de toute spéculation. Cela s’apparente à la conquête par quelques profiteurs des ressources naturelles communes appartenant à toute l’humanité.
Nous savons que l’eau de mer peut être dessalée et les réserves sont phénoménales. Cependant, une telle opération peut être plus complexe qu’il n’y paraît et entraîner des coûts prohibitifs. Ainsi, en région parisienne, le Syndicat des eaux d’Ile-de-France (SEDIF) tente de lancer un projet d’eau ultrapure, une technologie basée sur « l’osmose inverse basse pression », une technique de dessalement de l’eau de mer qui élimine les micropolluants . L’eau produite est d’une telle qualité qu’elle finit par être « trop pure » et nécessite une réinjection de minéraux pour la rendre potable, ce qui a bien sûr un coût.
La gestion de l’eau

En réalité, ce ne sont pas les traitements et la technique qui augmentent le plus le prix du mètre cube d’eau potable livré aux consommateurs, mais les profits divers et variés revendiqués par les loueurs qui maintiennent le marché quasi monopolistique. Ceci pourrez vous intéresser : Cloudbeds obtient un regard, résolvant les problèmes de litiges d’immigration des clients.
Nous le trouvons évident dans la façon dont nous sommes partis de l’utilisation très simple d’un bassin versant par une communauté rurale, qui peut s’être organisée en SIAEP (Syndicat intercommunal d’approvisionnement en eau potable) il y a plusieurs décennies, ou qui a pu avoir son l’eau après le principe économique de taxation au coût marginal, à l’industrie de l’eau et de l’assainissement au profit des sociétés de leasing, qui profitent de leur situation de monopole et imposent aux consommateurs des prix excessifs, voire prohibitifs.
Selon une enquête récente, le secteur du traitement et de la distribution de l’eau regroupe 187 sociétés d’Affermage dont l’activité principale est la collecte, le traitement et la distribution de l’eau. Parmi les sept plus grandes entreprises dans ce domaine, on constate que deux d’entre elles ont un poids particulièrement important et dont le nom est assez bien connu même du grand public. Les entreprises des géants de l’eau sont si rentables qu’elles ont conduit à plusieurs scandales de corruption. L’un des plus célèbres fut le marché de l’eau de Grenoble dans les années 90, offert à la Lyonnaise des eaux, qui valut au maire de l’époque une peine de prison. Mais d’autres cas sinistres ont fait l’objet d’enquêtes et de poursuites dans ces groupes monopolistiques, qui comprennent d’autres entreprises et sont présents dans le monde entier.
On se souvient de l’affaire « Big Pipe » de Nouméa au début des années 2000, l’affaire parallèle du groupe français Lyonnaise des eaux, accusé par des habitants d’El Alto, une banlieue de La Paz en Bolivie, de ne pas avoir investi pour avoir prélevé des droits. etc. Et il y en a aussi pour la SAUR, touchée par des scandales aux Canaries en 2012.
Le marché de l’eau, tenu en France par les géants déjà cités, représente un marché de plus de 10 milliards d’euros qui, on l’imagine, crée un appétit insatiable. Pour cette raison, il faut mentionner quelques lacunes, problème lié à la fois à la corruption et au gaspillage, rappelant par exemple que dans certaines villes où l’eau est distribuée par la SAUR, une part d’environ 30% est destinée à l’eau Les habitants semblent se perdre le long de la bien avant qu’ils n’arrivent chez eux. L’explication de ce gaspillage réside dans le manque d’entretien et d’investissement dans le renouvellement des réseaux. e d’a, en raison de l’état déplorable du réseau de distribution géré par la SAUR, qui semble plus soucieuse de ses profits que de l’état des lignes. Un gâchis qui n’inquiète pas les actionnaires !
Dans une grande partie des villes françaises, l’eau est canalisée dans les rues par des collecteurs d’environ 6 cm de diamètre en fonte grise. Ce sont des tuyaux en fonte ductile inventés en 1948 et installés depuis. Les grandes villes d’Europe (et des États-Unis) sont desservies par des milliers de kilomètres de conduites en fonte ductile et non ductile, dont beaucoup sont en service depuis plus de 100 ans. Il ne faut donc pas s’étonner si des fuites apparaissent. Et s’il y a une fuite et que les sous-sols les plus proches sont inondés, les secours, ayant trouvé la fissure ou la cassure, ne changent pas le tuyau, ils mettent seulement un « pansement », vissent une manchette d’étanchéité autour.
L’eau est la vie. Et la vie a un prix, celui de la production d’eau potable et de sa distribution. Ces prestations sont assurées par différents prestataires qui délèguent eux-mêmes leurs tâches à de grands groupes avant de créer une « valeur travail ». Il en va de même pour l’activité dite « sanitaire », qui s’exerce dans de nombreuses stations d’épuration gérées par autant de syndicats indépendants qui délèguent généralement leur gestion aux mêmes grands groupes. Une autre occasion d’augmenter la facture payée par les consommateurs.
Il en résulte que les citoyens ne sont pas égaux devant le prix du m3 d’eau. Les différences peuvent être ahurissantes, de moins de 2 euros à plus de 12 euros le m3 dans des communes non loin d’Ile-de-France. A Paris, le prix du m3 est certes encore raisonnable à un peu moins de 4 euros, mais continue de grimper au rythme de « l’inflation » galopante et inexplicable.
Ce phénomène, que l’on retrouve également dans d’autres secteurs, trahit l’abandon progressif d’une grande majorité d’élus municipaux, maires, présidents de communautés d’agglomération, de conseils départementaux ou régionaux des obligations de leurs fonctions, dont la première est de gérer le bien commun. dans le seul intérêt collectif des citoyens. Depuis plus de cinquante ans, l’incompétence, le manque de formation, la complexité de l’administration ont poussé ces élus à « renoncer » et à laisser d’autres gérer ce qu’ils ne pouvaient pas gérer eux-mêmes.
Cependant, le poids de la corruption, des subterfuges et des intérêts acquis ne doit pas être sous-estimé. C’est tout le système français de représentation nationale et de démocratie participative qu’il faut revoir. À l’exception d’exceptions locales très limitées, où les électeurs élisent un homme local connu et de confiance, de nombreux élus choisissent par défaut un candidat représentant un parti politique qui est sélectionné à l’aveuglette dans l’isoloir. Et pour les électeurs qui deviennent de moins en moins actifs, comme on vient de le voir lors des dernières élections législatives, la déception est là. Déception et colère croissante !
Revenant en quelques lignes sur l’exemple des députés élus à l’Assemblée nationale, que beaucoup de Français considèrent comme le corps législatif, ceux qui « font » les lois qui régissent notre vie, force est de constater qu’il n’en est rien. !
Les textes sont préparés par des juristes, généralement par le ministère de la Justice, au nom du Premier ministre (et donc sous la Ve République du Président lui-même). Ces textes sont sujets à de nombreuses modifications pour des raisons politiques et donc non juridiques à la demande des cabinets ministériels compétents. Ils sont ensuite modifiés à maintes reprises lors des réunions interministérielles (RIM) au cabinet du Premier ministre. Et lorsque les projets de textes arrivent enfin au Parlement pour les mettre à l’ordre du jour des débats parlementaires, le texte final n’a souvent rien de légal. Après, les débats sont ceux que le public peut regarder en direct à la télé, désespérément pauvre, entre propos incohérents et insultes. Les pseudo-amendements, copies les uns des autres, ne font que retarder le vote des élus, qui le plus souvent ne comprennent pas l’intégralité du texte et votent selon les consignes de leur groupe.
Où est la voix du peuple dans un contexte aussi absurde ?
Nous avons de bonnes raisons d’agir pour une meilleure gestion de l’eau

La gestion de l’eau, comme celle de l’électricité et du gaz, est et doit être soumise à la souveraineté, ainsi que, par exemple, les armées qui défendent le territoire, les services de sécurité intérieure (police et gendarmerie) et la justice.
Il n’y a que des raisons logiques. La gestion globale de l’eau doit être régulée, car il est important de mettre fin à l’inégalité des citoyens dans la distribution de l’eau.
Mais tout aussi logiques sont les raisons écologiques inhérentes à une telle reprise. La mauvaise gestion, les déchets, le traitement des pollutions, qu’elles soient accidentelles ou criminelles, la protection des bassins versants et des ressources en eau en général, comme la lutte sans fin des associations luttant contre les pollutions marines sont des enjeux qui intéressent notre richesse collective.
Il existe des moyens d’atténuer les effets néfastes du changement climatique, i. H pour résister voire contrecarrer le réchauffement climatique de la planète. En France, une agriculture moins productive, la replantation de haies qui aident à lutter contre l’érosion et l’assèchement des sols, et le recours à l’agrobiologie que certains comme Pierre Rabhi prônent depuis les années 1950.
Les Africains de certaines régions ont bien compris que les agriculteurs qui pratiquent l’agroécologie sont plus résilients face au changement climatique. Ceci est souligné par un économiste agricole, Coumba Sow, qui soutient que les connaissances traditionnelles doivent être utilisées parallèlement aux preuves scientifiques pour assurer la sécurité alimentaire. Le scientifique travaille à l’amélioration des moyens de subsistance des populations d’Afrique de l’Ouest et du Sahel dont la sécurité alimentaire et nutritionnelle est régulièrement menacée. Comme elle l’a exprimé à Dakar en octobre 2021 lors des Ateliers de réflexion, force est de reconnaître que « la réévaluation des savoirs et savoir-faire traditionnels est fondamentale pour la mise en œuvre de solutions durables ».
Elle explique qu’au Sahel, « plus que jamais, la gestion efficace et durable des ressources en eau est une priorité ». C’est pourquoi la FAO s’est inspirée de l’expérience brésilienne de construction de citernes pour mettre en œuvre l’initiative « 1 million de citernes pour le Sahel » afin de faciliter la collecte et le stockage des eaux pluviales, notamment de la période néolithique.
Puisqu’on parle de richesse collective, il va de soi que la reprise en main de la gestion de l’eau montre que l’État a de bonnes raisons économiques pour empêcher qu’un bien collectif aussi vital que l’eau ne soit approprié par les pouvoirs monétaires émanant de sa gestion. considéré comme un vol dont la communauté nationale est victime. A partir du moment où l’on accepte que l’eau, qui est un bien commun, est une source de profit pour certains, pourquoi ne pas imaginer qu’à la longue on fasse de même avec cette autre denrée vitale, à savoir l’air que l’on respire.
De facto, pour des raisons purement politico-politiques, l’État devra tenir compte de la prise de conscience généralisée que l’eau est un bien collectif qu’il faut protéger, dont le prix, justifié uniquement par la collecte, le traitement et la distribution, doit être pareil pour tout le monde. L’État doit donc prendre fermement position contre les subterfuges, les détournements de fonds et la corruption dans ce secteur économique.
Les exemples commencent à se multiplier en France, où les municipalités ont pris en main la gestion des ressources naturelles, comme l’eau de source minérale, jusque-là laissée à des groupes financiers. C’est le cas dans le département des Alpes de Haute-Provence de Monclar, où tout le monde boit de l’eau minérale du robinet, eau de source captée à 1650m d’altitude et gérée par la commune. Les communes sont obligées de gérer l’eau potable sur leur territoire depuis la Révolution française, mais elles ont trop facilement délégué ce mandat « souverain ».
Histoires à faible profit ! Il est temps que les choses changent ! Mais cela implique que nous devons reconstruire le système politique de notre pays !