Faibles coûts d’exploitation, facilité d’utilisation (couple instantané, pas de changement de vitesse) et fonctionnement silencieux, les avantages du véhicule électrique séduisent de nombreux automobilistes. Du moins ceux pour qui la recharge n’est pas un problème.
Malheureusement, les prix restent élevés, même dans les mini-villes. Même en incluant le bonus de 6 000 €, une Renault Twingo E-Tech nécessite un minimum de 18 000 €. Et côté Dacia Spring, on est loin des 12 000 euros initiaux : naviguant sur son succès commercial, le roumano-chinois a pris la grosse tête, le droit d’entrée atteint désormais près de 14 500 euros, après déduction des aides de l’État. En choisissant un crédit auto à un peu plus de 5%, il faudrait alors débourser environ 350€/mois pendant quatre ans… Difficile à digérer pour une voiture assez rustique, avouons-le !
Mais depuis que le rétrofit a été légalisé début 2020, les sociétés proposant des conversions électriques à prix raisonnables ne manquent pas, comme on l’a vu au Mondial de l’Auto de Paris en octobre dernier.
La société R-FIT, par exemple, propose la transformation de la Citroën 2CV pour 8 900 € (toutes aides publiques comprises). De son côté, Retrofuture vend des Fiat 500 ou Mini vintage restaurées et modifiées pour 16 000 euros. Trop vieux ? Encore trop cher ? La société Lormauto espère proposer, dès 2023, des Renault Twingo de première génération (au moins depuis 2003) à 200 euros/mois, sans acompte.
La solution pour faire une proposition aussi attractive : acheter, démonter et transformer des modèles d’occasion pour les proposer « reconditionnés » en location longue durée. Sachant que le contrat doit inclure le kilométrage illimité ainsi que l’entretien, y compris les pièces d’usure (pneus, système de freinage…), les tentations ne manqueront pas.
A titre indicatif, les mensualités d’un LLD 37 mois sans la première redevance majorée (le bonus fait office de cotisation) pour une Renault Twingo actuelle atteignent un minimum de 315 € avec un maximum de 50 000 km, contrôles compris mais sans changement d’usure les pièces. Certes, la Twingo première génération est moins moderne et moins réjouissante, mais Lormauto évalue un reconditionnement à la pointe de la technologie, sans parler d’une restauration…
L’habitacle du véhicule de démonstration témoigne du sérieux de l’entreprise, qui ne veut pas se contenter d’installer une voiture électrique sur un vieux véhicule qui vient d’être dépollué. Lormauto annonce avoir choisi de démonter complètement chaque voiture pour inspecter sa structure et son châssis, remplacer les éventuelles pièces défectueuses, puis installer une nouvelle sellerie et repeindre les plastiques.
De plus, la carrosserie doit être irréprochable, puis entièrement repeinte si nécessaire. Mieux encore, on retrouvera un bloc instrumentation derrière le volant qui nous renseigne sur le niveau de batterie et l’autonomie conséquente.
Aucune donnée à ce sujet malheureusement, les cycles de certification WLTP ne sont pas encore passés. Mais les batteries, d’une capacité totale de 16 kWh, devraient garantir une centaine de kilomètres en ville et sur route après une recharge maximale de 5h30 sur une prise classique (3 000 W).
Notez que les panneaux radiants dans les portes et les sièges devraient fournir un chauffage sans trop d’impact sur l’autonomie. De plus, les batteries sont implantées à la place du réservoir d’essence, à l’intérieur du tunnel de service et dans le compartiment moteur notamment, afin de préserver l’espace intérieur et la banquette coulissante. Enfin, le moteur à essence à quatre cylindres laisse place, bien sûr, à un homologue électrique, d’une puissance de 52 ch.
Un projet intéressant, c’est le moins qu’on puisse dire. En attendant l’homologation, qui doit encore passer quelques tests de sécurité pour les batteries lithium-fer-phosphate (cellules chinoises mais packs de fabrication française), la marque espère enregistrer ses premières commandes au premier trimestre 2023, et procéder à une centaine de transformations. d’ici juillet prochain.