Par Sudouest.fr avec AFPPublié le 29/05/2022 à 10:04 Mis à jour le 29/05/2022 à 10:04
De plus en plus populaires auprès des mineurs, les bouffées de cigarettes électroniques jetables alarment le ministère de la Santé et les médecins
Avec leur saveur épicée ou fruitée, leur design coloré et leur prix abordable, les e-cigarettes jetables sont un succès auprès de certains adolescents. Une tendance qui inquiète médecins et autorités sanitaires.
Cette tendance des petits tubes colorés qu’on inhale est arrivée en France fin 2021. Ils sont vendus entre 8 et 12 euros dans les buralistes, sites internet ou supermarchés, ils se déclinent dans une large gamme de parfums : glace à la fraise, cola pétillant ou bubble . gomme. Ces cigarettes offrent un certain nombre de bouffées pour un taux de nicotine compris entre 0 et 20 mg/ml.
La puff : une cigarette électronique jetable destinée aux plus jeunes
Après la cigarette électronique, voici sa version jetable, la houppette. Il s’agit d’une barre en plastique composée d’une batterie au lithium et contenant une quantité limitée de liquide à vapoter avec des sels de nicotine synthétiques. Cette cigarette électronique non recyclable « permet de 300 à 600 bouffées (« puff » qui signifie « une bouffée »), d’une contenance de 1 à 2 ml, à un prix de 6 à 10 euros », indique le Dr Philippe Arvers, spécialiste du médicament toxicomane à Grenoble. Entièrement accessible donc pour le public cible : les jeunes.
Venant directement des États-Unis, « ils ont connu un succès immédiat », assure la Confédération des buralistes. Notamment auprès des consommateurs qui souhaitent arrêter de fumer et trouver une alternative ludique et pratique aux cigarettes électroniques classiques. « Ce produit a un certain pouvoir marketing », l’ont annoncé des influenceurs sur des réseaux comme TikTok, contribuant à sa popularité auprès des jeunes, estiment les buralistes.
Ils assurent une « double vigilance » pour que les adolescents n’y aient pas accès puisque, légalement, leur vente aux mineurs est interdite.
Génération de futurs fumeurs

Un message qui, pour le moment, ne semble pas être entendu partout. « Tout le monde fume des tubes, même à la fac », raconte Constance, en terminale dans un lycée du XVIe arrondissement de Paris. Voir l’article : « Nous, les dentistes, sommes les oubliés ». Dans sa classe de CM2, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), Jules raconte que « plusieurs élèves de sa classe en ont déjà fumé » assurant qu' »il n’y avait pas de nicotine ».
Le ministère a mis en garde contre la promotion de ces cigarettes auprès d’un public mineur par le biais des médias sociaux. Elle s’est également inquiétée de la présence de produits, disponibles en ligne, dont les taux de nicotine pourraient dépasser les seuils autorisés. A deux jours de la Journée mondiale sans tabac, Loïc Josseran, professeur de santé publique et président de l’Alliance contre le tabac, prévient : « Un jeune cerveau qui entre en contact avec la nicotine va devenir accro : c’est une porte d’entrée vers le tabac. »
Hameçonner les jeunes

Il s’inquiète notamment d’une évolution de l’offre avec, à la vente, des produits offrant un nombre de bouffées et des taux de nicotine toujours plus importants. « C’est un produit extrêmement attractif, accessible, facilement dissimulable en classe ou à la maison… tout est fait pour accrocher un jeune public », craint-il.
Une enquête de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives publiée en décembre 2021 et menée auprès d’élèves de troisième a montré un usage de plus en plus populaire de la cigarette électronique chez les adolescents. Ceci pourrez vous intéresser : Moustiques : comment protéger bébé ?.
Pour la fédération interprofessionnelle de la vape (Fivape), la question est délicate : « Nous craignons que la bouffée ne soit similaire à toutes les cigarettes électroniques, qui s’adressent à un public majoritaire et peuvent avoir un impact positif sur la santé publique », a déclaré son président. , Jean Moiroud.