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Les bouffées, les e-cigarettes jetables se retrouvent sur le réseau social Tiktok au collège et au lycée. Les médecins sont inquiets.
« Je suis vraiment désolé, ça ne se reproduira plus. » Frédéric, gérant du bureau de tabac L’Étoile, place Dupuy à Toulouse, vient de recevoir un coup de fil d’une mère réunifiée. Son fils, lycéen, a acheté une bouffée, à qui il était interdit de vendre cette cigarette électronique aux mineurs. On ne voulait pas faire ça, mais vu l’effet de mode… », reconnaît Frédéric avant d’ajouter : « Il y a plusieurs marques mais Liquideo c’est celle que tout le monde achète ».
Fin 2021, des centaines d’utilisateurs du réseau social Tiktok font la promotion du produit à travers des vidéos. Le phénomène explose. Les élèves du collège et des lycées toulousains vont chez les buralistes « Nous devons vendre entre 70 et 80 bouffées par semaine. Nous essayons de faire attention à qui nous les vendons. Chaque jour, 5 ou 6 mineurs essaient de « tricher » et nous en achètent », raconte le gérant du Tabac de l’Étoile.
L’inquiétude des médecins

Naïs est au lycée, chaque jour, elle tire différentes bouffées sur sa cigarette électronique jetable, qui contient 600 « bouffées ». Le goût est très bon », précise-t-elle. La lycéenne a rapidement développé une vape addiction. Ceci pourrez vous intéresser : Problèmes d’hygiène dans un cabinet dentaire : des milliers de patients appelés en urgence. « J’en achète une tous les jours, ça devient très cher… » Le prix de cette e-cigarette varie entre 7,9 et 9 euros.
Packaging coloré et goût sucré, « le produit ne s’adresse pas aux quinquagénaires. Les jeunes sont au cœur de la cible », précise Alain Didier, chef du pôle voies respiratoires du CHU de Toulouse. Le pneumologue déclare : « Certains professionnels ont le même souci. Le goût addictif des bouffées et le taux de nicotine qu’elles contiennent (entre 0% et 1,7%, ndlr) permettent une dépendance rapide. Plus tard, les jeunes pourront rechercher cette sensation dans le tabac et autres dérivés. « Alain Didier qualifie l’industrie du tabac de « très débrouillarde pour multiplier les produits et les offres ». Les effets à long terme de la bouffée ne sont pas encore connus. Naïs admet « qu’il ne sait même pas ce qu’il y a dedans ».
« 10 euros la puff, le paquet de bonbons et le jus de fruits » : La contrebande sur les réseaux

Tiktok, sachant qu’il avait un grand rôle dans l’explosion du phénomène, a décidé d’agir. Ces derniers jours, la recherche de « Puff » dans la barre de recherche du réseau social ne renvoyait pas de « résultats introuvables ». Dans les mois à venir, la mode pourrait s’essouffler. A voir aussi : Vague De Chaleur. 4 conseils pour éviter un incendie à Caen : ordinateur portable, barbecue, cigarette…… avant de partir en fumée.
Youssef* a vu le phénomène grandir sur Tiktok. Au chômage depuis quelques mois, l’opportuniste « ne voulait pas laisser passer cette opportunité ». En décembre 2021, cette habitante de la banlieue toulousaine se rendait chez des buralistes qui vendaient des « Puff », ces e-cigarettes jetables. Il en achète des dizaines. Le prix unitaire varie entre 7,9 et 9 euros. Mangue/goyave, raisins glacés, fruits rouges… Le jeune homme d’une vingtaine d’années s’est créé un compte sur le réseau social Snapchat sur lequel il a proposé ces « Puffs » au goût fruité et sucré pour 10 euros, livrés à partir de 18h 3 heures.