Les manifestants contre les méga-bassins ont subi d’intenses violences

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Les organisateurs de la marche contre le méga-bassin des Deux-Sèvres ont déploré une soixantaine de blessés parmi les manifestants. Six personnes ont été hospitalisées. L’un d’eux a été arrêté par la police dans sa chambre d’hôpital.

« Un tel niveau de répression, on n’avait pas vu depuis les Gilets jaunes ! Six jours après la manifestation contre le méga-bassin de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, les organisateurs [1] n’en reviennent toujours pas. quelques jours plus tôt par la préfecture, a été sévèrement réprimée par la police le 29 octobre.

1 700 policiers ont été déployés pour encadrer des manifestations de plusieurs milliers de personnes (plus de 8 000 selon les organisateurs, 4 000 selon la préfecture). Divers cortèges se sont alignés, et certains sont entrés sur le chantier de la future retenue d’eau de Sainte-Soline. La police a tiré des gaz lacrymogènes, des LBD ou encore des grenades de siège. Les organisateurs ont recensé une soixantaine de blessés parmi les manifestants, dont six ont dû être hospitalisés.

Un manifestant blessé arrêté dans sa chambre d’hôpital

« Trois personnes ont été blessées par des tirs de grenade assourdissante », a déclaré Léna Lazare, membre de Earth Uprising. Il a énuméré : « Le premier éclat d’obus reçu, qui a causé de profondes coupures à l’os. Il a également été opéré à Paris pour cela. s’est déchiré le nez. A voir aussi : Fitou : le Château Champ des Sœurs lance les vendanges. « Une chirurgie de reconstruction esthétique a dû être pratiquée sur lui. Deux autres manifestants ont également été blessés, cette fois par des tirs de LBD. « Une personne a été blessée à la tempe, une autre s’est cassé le nez », poursuit Léna Lazare.

Enfin, le cas le plus « choquant » est le cas de Robin [*]. Ce manifestant a été blessé au front par des tirs de LBD40, a indiqué le collectif Earth Rebellion. Alors qu’il s’apprêtait à être placé en garde à vue, il a été conduit au CHU de Ruffec (Charente). Là, selon ce qu’il raconte à ses proches, il passe le premier scanner menotté, sous surveillance policière, au mépris du secret médical [2]. Le CHU de Ruffec n’a pas voulu répondre aux questions de Reporterre, son directeur nous a indiqué qu’il y avait un problème de confidentialité médicale. Après un examen révélant un hématome intracrânien et une fracture de l’orbite, selon le collectif, il a été transféré au CHU de Poitiers dans la nuit du 29 au 30 octobre. Il y est resté jusqu’au 4 novembre, date à laquelle il a été arrêté dans sa chambre d’hôpital et détenu. « Pour quelqu’un qui a récemment participé à une manifestation interdite, c’est un procédé choquant », a déploré Léna Lazare.

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Contacté par France Bleu Poitou, le parquet de Niort a confirmé le placement de Robin en garde à vue pour « participation à un groupement constitué dans l’intention de préparer des violences contre les personnes ou des destructions ou dégradations de biens ».

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Une « criminalisation » des opposants aux bassines

« Nous avons des militaires devant nous », a déclaré à Reporterre Lisa Belluco, adjointe à l’Ecologie européenne-Les Verts, qui a été battue à coups de matraque par la police lors de la manifestation. Il a insisté : « Je ne dis pas ça à la légère : les consignes de la police sont de tabasser les militants. Sur le même sujet : Hôpitaux d’Indre-et-Loire : l’accès aux urgences se réorganise cet été. Je ne suis pas le seul élu clairement identifié comme ayant été battu [les députés Manon Meunier et Loïc Prud’homme (La France insoumise) ont également été battus]. Ce n’est pas que les manifestations sont interdites, nous avons le droit de battre les gens.

« Au poste de santé du front [4], il n’y a pas de secret médical. Les pompiers ont donné toutes les informations médicales des manifestants à la police », a déclaré Arthur [*], membre de Earth Rebellion.

Ainsi, les organisateurs ont dénoncé la stratégie de « criminalisation » des riverains, élus et militants écologistes qui s’opposent à la création de bassins agricoles. La stratégie est illustrée par la sortie de Gérald Darmanin, qui a jusqu’ici affirmé que les manifestants utilisaient « des méthodes opératoires relevant de l’écoterrorisme ». « Des images d’affrontements [entre militants et policiers] ont été publiées, et c’est vrai que rien qu’à la regarder, on s’imagine que c’était une guerre du début à la fin, j’avoue Lena Lazare. Mais ce n’est définitivement pas ce que nous avons ressenti. Il y a d’autres images où l’on voit très bien que c’était une manifestation familiale, festive, assez classique. »

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Qui atteste que les gendarmes sont blessés ?

Côté police, le ministre de l’Intérieur a mis le chiffre à « 61 policiers blessés, dont 22 grièvement ». Dan a commenté : « Ce chiffre montre qu’il ne s’agissait pas d’une manifestation pacifique mais d’un rassemblement très violent. Cependant, le ministère de l’Intérieur n’a pas précisé comment le recensement a été effectué : les 61 policiers ont-ils été examinés par un médecin, ou les 61 policiers qui se sont déclarés blessés ? Le ministère n’a pas non plus révélé la nature des blessures, ni le nombre exact de personnes qui ont dû être hospitalisées. Voir l’article : Médecins et pharmacies de garde, urgences médicales. Contacté, le ministère n’a pas répondu à notre demande d’éclaircissements.

Hormis Robin, quatre personnes ont été arrêtées. Ils ont été accusés de « participation à des manifestations interdites » et de « participation à des groupes dans l’intention de commettre des violences et des dégradations ». Leur procès aura lieu le 28 novembre.

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