Les pompiers manquent de volontaires. Comment êtes-vous arrivé sur cette voie et pourquoi ? Rencontre avec Tony Ricono et Léa Illi, deux pompiers volontaires de Vierzon.
Porter le nombre de sapeurs-pompiers volontaires (SPV) à 50 personnes, c’est l’objectif du lieutenant Julien Vigot, le nouveau chef du centre principal de secours de Vierzon. Avec 28 SPV actuellement, dont certains sont peu disponibles ou en formation, les effectifs sont insuffisants pour répondre à toutes les demandes.
« Une phrase suffisait ! Il m’a dit : tu veux être pompier volontaire ? »
Il n’y a pas de profil type pour être SPV. A Vierzon, le maître-maître Tony Ricono est le doyen. Employé à la mairie de Vierzon, comme serrurier, au service du bâtiment, il est aussi porte-drapeau.
Ce Vierzonnais de 61 ans est arrivé par hasard à la caserne, toujours située rue des Ponts, le 1er avril 1983. Il avait 22 ans et travaillait alors au Retotub. C’est le sergent-chef Jean-Claude Gorin, sapeur-pompier volontaire, son futur beau-père, qui l’a formé : « Une phrase a suffi ! Il m’a dit : tu veux être sapeur-pompier volontaire ? Je l’ai suivi. J’ai passé une visite médicale et j’ai suivi cinq week-ends d’entraînement. »
Le lieutenant Julien Vigot est le nouveau chef du centre de secours de Vierzon
Avec une convention de disponibilité totale, signée entre le Sdis 18 (*) et la mairie, Tony peut être présent chaque fois que nous avons besoin de lui, un renfort précieux. Il est aujourd’hui le seul employé communal du SPV. Une fois par mois, il est de garde au centre de secours et donne un volume d’heures de garde, pendant lesquelles il doit être dégagé de son travail. Comme tous les bénévoles, il fait le même travail que les professionnels, et chaque mois il doit participer à des manœuvres, sur des sujets différents, pour entretenir ce qu’il a appris. « Par exemple, une extraction, on ne le fait pas souvent. C’est important de connaître les véhicules neufs. »
« L’explosion du secours à personne »
Le centre de secours principal de Vierzon comptait jusqu’à 80 pompiers volontaires. Au fil des années, les vocations se font plus rares. Parmi les freins à cet engagement, le lieutenant Vigot pointe l’augmentation du temps consacré aux transports, avec « l’explosion de l’assistance à la personne », qui touche aussi les professionnels. Ceci pourrez vous intéresser : Soins de santé : hôpitaux, EHPAD, cabinets dentaires… Trois questions sur leur application dans les établissements. Les pompiers doivent souvent sortir les patients des sites d’intervention avant de pouvoir les recevoir aux urgences. « On peut aller dans les départements limitrophes, jusqu’à Gien ou Cosne-sur-Loire. Pour limiter ces temps de déplacement, les sapeurs-pompiers n’interviennent que pour les urgences vitales, à partir du 1er avril 2022.
Adresser une candidature
Pour devenir SPV, la première étape consiste à postuler au centre de secours. Les mineurs seront référés aux Jeunes Pompiers. Un entretien vous sera proposé pour remplir une fiche d’engagement. Aucun test n’est prévu, mais une commission du centre rendra un avis, après enquête et consultation du casier judiciaire, et examen médical. Lire aussi : Canicule : 10 conseils pour se protéger. Ensuite, le volontaire devra suivre une formation initiale puis manœuvrer pour entretenir ses connaissances. Des accords peuvent être signés avec les employeurs. « En échange, on peut donner des cours de secourisme dans les entreprises », précise le lieutenant Vigot.
Contacter. Centre de secours, 102 av 8 mai 1945. Tél.02.48.52.77.00. Portes ouvertes samedi 10 décembre, de 10h à 17h, vente de pizzas pour le Téléthon.