Après des années de hausse constante, les prix de l’immobilier ont commencé à stagner
en Isère Mais il ne faut pas forcément s’attendre à une baisse des prix, précise Jean-Paul Girard, président de la FNAIM 38, la branche iséroise de la Fédération nationale de l’immobilier. France Bleu est l’invité de l’Isère ce vendredi 27 janvier.
France Bleu Isère : Entre inflation, hausse des taux et autres, êtes-vous inquiet pour 2023 ? Quelles tendances attendez-vous ?
Jean-Paul Girard : On ne va pas dire qu’on est inquiet, il faut toujours être positif. Nous venons déjà de passer 2022, qui a été une bonne année pour l’immobilier, avec des signes vraiment : nous avons eu une année où le marché s’érode lentement, nous voyons les ventes baisser. En 2021, comme c’était une année exceptionnelle, nous avons dépassé les 1,2 million de ventes en France. Cette année, nous serons à 1,16 million de ventes, soit une baisse de plus de 5% du marché immobilier. Mais c’est quand même une bonne année, nous n’avons eu aucun problème. En revanche, d’ici 2023, nous serons un peu inquiets.
Les prix vont-ils baisser avec la baisse de la demande ?
La demande diminue donc, mais les prix restent ici. Sur le territoire national, les prix baissent, mais en Isère, nous avons la chance d’avoir encore un territoire économique fort avec Lyon, Chambéry, qui est juste à côté.
En Nord-Isère notamment, les prix ont fortement augmenté
Oui, le nord de l’Isère a beaucoup monté. Dans l’ensemble de l’Iser, nous avons enregistré une augmentation de volume de plus de 7,4 %, ce qui est très bien. Et en termes de prix, nous avons en moyenne +7,2.
Et c’est là que ça s’arrête, c’est ce que vous nous dites ?
Logiquement, on va voir une stagnation due à plusieurs choses : il y a l’inflation au dessus de 2,6%, il y a le problème énergétique, la baisse du pouvoir d’achat. Vous pouvez toujours acheter un bien immobilier en 2019 tout en maîtrisant l’inflation. Aujourd’hui, nous estimons qu’avec la hausse des taux d’intérêt, nous perdons plus de 13 % de notre capacité d’emprunt pour nos acheteurs. Donc, surtout, les prêts seront beaucoup plus courts et nous pourrons emprunter moins, de sorte que le marché peut encore être très volatil.
Et, dans le même temps, on voit de nombreuses communes augmenter la taxe foncière : +25% à Grenoble par exemple. Quel est l’impact de ces décisions sur le marché immobilier ?
Cela fait partie des prévisions pour 2023, qui ne sont toujours pas formidables : on parle du taux d’intérêt qui continue de croître, du volume des ventes qui doit baisser, en plus du ralentissement des prix, on a ce qui est engagé dans le contexte de l’inflation. C’est important. Et quand il s’agit d’investissement locatif, c’est l’horreur : la hausse des taux de crédit permet aux emprunteurs de moins s’endetter, nous avons des rendements locatifs en baisse, nous avons des obligations énergétiques qui vont s’ajouter à tout cela. Il y a plus de 10 000 biens en Isère que nous n’aurons pas le droit de relouer car ils sont classés G. Et puis il y a l’augmentation des taxes foncières et tout cela a un impact.