l’essentiel
Avec trois magasins CBD dans une ville de 16 000 habitants, Pamiers n’échappe pas au raz de marée CBD. Le bambou a frappé il y a huit jours lorsque l’État a émis une ordonnance interdisant la vente de feuilles et de fleurs brutes.
C’est un vrai coup dur dont certains ne se remettront pas. Dans un arrêté publié vendredi 31 décembre, l’Etat a décidé d’interdire la vente des fleurs et feuilles brutes qui composent le cannabidiol (CBD), aussi appelé « cannabis light ». En raison de sa faible teneur en tétrahydrocannabinol (THC), inférieure à 0,3 %, ce produit possède des propriétés relaxantes et non psychotropes. Mais depuis une semaine, les trois magasins de Pamiers dédiés à la vente de nombreux dérivés du chanvre et du CBD ne savent plus vers qui se tourner. Concrètement, cela signifie que fumer du cannabis et des infusions sont interdits car les fleurs « ne peuvent être que récoltées, importées ou utilisées pour la production industrielle d’extraits de chanvre », précise le Journal officiel.
«70% de notre chiffre d’affaires »

Pourtant, en novembre 2020, un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne avait déjà rejeté l’interdiction de ce cannabis relaxant produit sur le vieux continent. « Nous sommes d’autant plus abasourdis que le Conseil d’État se prononce ce vendredi 7 janvier sur la légalité des feuilles de chanvre. A voir aussi : Interdiction des feuilles et fleurs de CBD : Alexandre Bastian, patron du magasin Deodatian, est suspendu de la décision du Conseil d’État – Informations sur Saint-Dié. Alors pourquoi le gouvernement publie-t-il un décret une semaine plus tôt ? Et il y a le chemin : faites-le le 31 décembre… Bien que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ait déjà produit un rapport hyper détaillé indiquant que le CBD n’implique pas de risques psychotropes. Comment pouvez-vous aller à leur encontre ? Il y a deux ans, la France a mis l’épée dans l’eau malgré le fait qu’elle ait été rejetée par l’Union européenne », analyse Cyril Hoareau, qui dirige le cartel « Au Vert shop » et membre de l’Union des professionnels du CBD qui a présenté un arrêté provisoire devant le Conseil d’État contre le décret du 31 décembre.
Mais en attendant, cet homme d’affaires ruthène, qui avait aussi reçu des financements de la Région, est interdit de vendre ses produits. « Hier, j’ai vu la brigade anticriminalité passer trois fois ! Mais j’ai du stock et ça représente 70% de mon chiffre d’affaires. En 18 mois j’ai pu créer deux CDI alors qu’en ce moment tout se ferme. Wendy, la vendeuse de Pamiers, m’a suivi sur ce projet. Mais que se passe-t-il si c’est pour que votre CDI se casse ? Bien sûr, la question est rhétorique.
A la pharmacie « Au Vert shop » de la rue Gabriel-Péri, le preneur principal a toujours la banane quand on pousse la porte. Mais une fois le sujet posé sur la table, son visage s’assombrit. « Avec le chanvre, on peut tout faire ! C’est naturel, il n’y a que des avantages et ça se démocratise. Tous nos produits sont certifiés AB et nous proposons un accompagnement individualisé pour chacun de nos clients. Trop souvent on associe cela au tabac », raconte la jeune femme qui vend à la fois des sucettes, des produits de beauté et des sacs. Et bientôt, des tee-shirts. « L’objectif commun est d’arrêter la progression du trafic de drogue. Là on a des clients qui préfèrent payer plus pour un produit qui ne monte pas. Et on l’interdit ? demande Cyril Hoareau.
Le spectre des sanctions

Rue Victor-Hugo, même quiproquo pour Romain de la « boutique verte » dont le réveillon a été quelque peu contaminé par ces publicités. Mais le jeune homme fait confiance à la législation européenne. Lire aussi : Le bien-être du cheval, ma chère préoccupation / La santé / Le cheval de A à Z / Accueil – leperon.fr. « Je trouve étrange qu’ils ne mentionnent pas la résine et on ne sait vraiment pas où la trouver. A « Satyva », route de Mirepoix, « il n’y a aucun doute qu’il y a du souci », d’autant plus que l’un des magasins de ce La chaîne, et non celle de Pamiers, a fait l’objet d’un contrôle par les forces de l’ordre.