L’euro a brutalement progressé par rapport au dollar mercredi, atteignant brièvement le seuil symbolique de 1,10 dollar, son plus haut niveau depuis près de 10 mois, après l’annonce de la décision de la banque centrale américaine (Fed), qui a remonté son taux d’intérêt directeur d’un quart de point.
Cette décision est intervenue malgré les déclarations du président de la Fed, Jerome Powell, qui a déclaré s’attendre à « plusieurs hausses de taux supplémentaires » dans les mois à venir, signe que le resserrement monétaire est sur le point de se poursuivre. A voir aussi : Les actionnaires de la CWF achèvent leur « révision des dividendes ».
La monnaie unique est passée à 1,1000 dollars pour un euro, une première depuis début avril 2022. Vers 20h35. GMT, il s’affichait à 1,0996 dollar, en hausse de 1,22%.
La Fed a relevé son taux mercredi, comme prévu, dans une fourchette de 4,50% à 4,75%, la plus élevée depuis 15 ans.
Lors de son intervention, Jerome Powell a tenu un discours de fermeté, confirmant que « la tâche n’était pas terminée » dans la lutte contre l’inflation. « Nous avons encore du travail à faire », a-t-il martelé.
« Il serait très prématuré de crier victoire », a insisté le banquier central.
Toutefois, les cambistes se sont montrés prudents quant à l’ampleur du resserrement monétaire à venir.
Leur scénario central est une ultime hausse des taux en mars, d’un autre quart de point, qui constituerait le pic de ce cycle. Ils s’attendent également à au moins une baisse des taux, peut-être deux, au second semestre 2023.
Le président de la Fed a cependant déclaré mercredi qu’il ne serait « pas approprié de baisser les taux cette année ou d’assouplir la politique monétaire ».
Pour Jerome Powell, cette divergence d’opinion « est principalement due au fait que le marché anticipe que l’inflation va ralentir plus vite » que ne l’anticipe la Fed.
« Apparemment, le marché a décidé que la conférence de presse de (Jerome) Powell était moins offensante que prévu », a déclaré Matthew Weller de StoneX dans une note.
La réaction du marché obligataire a également reflété la vision des investisseurs. Le rendement des obligations d’État américaines à 2 ans, considéré comme un meilleur reflet des anticipations de politique monétaire à moyen terme que le taux à 10 ans, a plongé à 4,12 % contre 4,20 % à la clôture de mardi.