Jonathan Le Corronc Clady, président de la FNAIM Vaucluse, revient sur les nouveaux métiers qui apparaissent dans le paysage immobilier français

En France, plus de 42 000 agents immobiliers étaient référencés en juillet dernier. Si la profession s’est légèrement développée depuis 2019 avec +2% de porteurs de cartes professionnelles, de nouveaux acteurs émergent, comme les réseaux d’agents immobiliers. A voir aussi : Le contrôle technique des véhicules à deux roues est immédiatement obligatoire. Honoraires alléchants, publicité… Les professionnels du secteur se mobilisent pour alerter le public sur l’émergence de ces nouveaux métiers et leurs dérives. Explications avec Jonathan Le Corronc Clady, Président de la FNAIM Vaucluse.
En quoi les avocats diffèrent-ils des agents immobiliers ?
Dans chaque agent immobilier, il y a par définition un titulaire d’une carte professionnelle, identifié comme agent immobilier. Pour exercer en tant que tel, il est indispensable d’avoir cette carte professionnelle, renouvelée tous les trois ans sous conditions. Ce n’est pas le cas des mandataires. Ces derniers ne disposent pas de locaux et sont liés aux porteurs de carte selon leur secteur géographique. Il n’est pas rare qu’une seule carte comprenne des milliers de personnes sur Terre. On peut donc à juste titre se poser la question de savoir si le grand public peut faire la différence entre ces deux professions.
Hélas, pour le moment non. Il peut y avoir confusion car certaines de ces personnes se font appeler agents immobiliers alors qu’elles n’ont pas de carte professionnelle. Dans ce cas, il s’agit d’une usurpation de titre et c’est totalement illégal. Le gouvernement, la répression des fraudes, les organisations professionnelles comme la FNAIM, chassent cette situation qui peut s’avérer dangereuse. Seule une reconnaissance physique, le symbole VESTA, existe. Il permet au public d’identifier un agent immobilier parmi les autres professionnels du secteur.
Comment cette confusion peut-elle être fatale aux consommateurs ?
Le degré de responsabilité n’est pas du tout le même. L’immobilier est une entreprise. L’agent immobilier est, aux yeux de la loi, un expert qualifié, capable de fournir un certain niveau de conseil et responsable des ventes et des transactions liées à son activité. A l’inverse, la responsabilité du représentant ou de l’agent commercial n’est pas engagée en cas de problème, par ex. dans le cadre d’une vente. Ce sera son titulaire de carte, qu’il soit sur place ou à l’autre bout de la France, qui sera sous sa responsabilité. L’agent n’est que titulaire d’une assurance civile professionnelle et n’a pas d’autres obligations : il n’a ni la capacité juridique de conclure des promesses de vente ni le droit de percevoir des fonds auprès de ses clients.
Comment la FNAIM se mobilise-t-elle pour faire face au phénomène ?
Sur le terrain, nous encourageons nos clients à vérifier la qualité de leurs interlocuteurs et à nous signaler tout manquement. Dans le Vaucluse, nous en enregistrons un certain nombre, que nous transmettons aux services de l’Etat. Cependant, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac. Il y a aussi de très bons mandataires et ils ont un certain public. A nous d’écouter cette résonance et de questionner notre métier. Remettre la relation client au centre de nos préoccupations avec une communication claire et transparente visant à promouvoir davantage nos services sont autant d’objectifs qui nous permettront de promouvoir notre savoir-faire auprès du plus grand nombre.