Livrets de passeport, assurance-vie, immobilier : nos conseils pour investir dans un environnement difficile

Written By Sara Rosso

Rédactrice passionnée depuis plus de de 15 ans. Sara vous trouve les dernières infos

En moins de dix mois, les taux d’intérêt à dix ans sont passés de zéro à près de 3 % sur les marchés financiers. La hausse est très rapide liée à l’inflation galopante. Dans la zone euro, en effet, les prix ont augmenté de 10,7 % sur un an à fin octobre, du jamais vu depuis les années 1970.

Afin de maintenir cette hausse, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé en juillet dernier de resserrer sa politique monétaire en relevant ses principaux taux directeurs. Ensuite, une hausse a été répercutée sur les taux à long terme (dix ans et plus) par les banques, ce qui signifie qu’il est désormais plus cher d’emprunter pour un logement ou une entreprise.

Mais les effets de cette politique sont également perceptibles dans le domaine de l’épargne. Après quarante ans de baisse des taux d’intérêt, tous nos indices de référence ont été chamboulés. Nos conseils pour remettre de l’ordre dans vos investissements et faire les bons arbitrages dans toutes les catégories de produits.

Les livrets grimpent en flèche

Bonne nouvelle pour les détenteurs d’un livret A, ou d’un livret développement durable et solidaire (LDDS) ! En un an, la rémunération de ces aides a quadruplé, elles rapportent 500 000 milliards d’euros. Si ces caisses d’épargne réglementées instituaient un taux fixe (0,5%) en début d’année, elles rapportent désormais 2% par an à leurs titulaires. Et cette tendance à la hausse pourrait se poursuivre au début de l’année prochaine. A voir aussi : Vousfinancer a organisé ses premières rencontres régionales en 2022. Le tarif de ces brochures, révisables quatre fois par an, est significativement calculé en fonction de l’inflation. Or, ce dernier a atteint 6,2 % en France sur un an, en octobre.

Le gouverneur de la Banque de France a publiquement évoqué la nouvelle hausse du taux du Livret A au 1er février 2023. La barre des 3 % pourrait alors être dépassée. De leur côté, les livrets d’épargne imposables deviennent également de plus en plus attractifs. Par exemple, la brochure Zesto de Renault Bank propose une hausse de taux de 3,5 % pendant trois mois (dépôt maximum de 75 000 euros), puis de 1 % au-delà. Mais attention, contrairement aux livrets réglementés (livret A, LDDS…) ces enveloppes font l’objet d’un prélèvement forfaitaire unique. Les intérêts perçus seront ainsi réduits de 30 %.

Malgré ces revalorisations à la hausse, la rémunération des comptes d’épargne ne couvre pas l’inflation. Cela signifie qu’en fin d’année, vous perdrez votre pouvoir d’achat, y compris avec un livret A. Ce dernier est cependant privilégié pour investir votre épargne de précaution, bâtie pour faire face aux dépenses imprévues. Les professionnels recommandent de mettre de côté l’équivalent de trois à six mois de revenus. En cumulant Livret A et LDDS, respectivement limités à 22 950 euros et 12 000 euros, vous pouvez économiser jusqu’à 34 950 euros !

« Dans la période actuelle qui offre peu de visibilité sur l’évolution des marchés financiers, il convient de prendre une position sûre, donc d’être dans le haut de cette fourchette », conseille Stefan de Quelen, directeur général du broker. Taux de placement

Bon à savoir. Si éligible, préférez le compte d’épargne populaire (LEP). Sa rémunération est toujours supérieure à celle de la livreta A, car son taux est lié au niveau de l’inflation. Il rapporte actuellement 4,6 %. Seul bémol : son ouverture est soumise à des conditions de revenus, et est plafonnée à 7 700 euros.

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Le fonds en euros sort la tête de l’eau

Avec une moyenne de 1,28% en 2021, le rendement en euros du fonds a été divisé par quatre en vingt ans. Cependant, les professionnels de l’assurance-vie ont récemment connu un marché plus favorable. 80% des montants placés dans ce support à capital garanti sont investis en obligations, c’est-à-dire en titres de créance cotés en bourse, émis par des entreprises, des collectivités locales ou des Etats. Cependant, leur salaire a augmenté ces derniers mois.

« C’est un changement de paradigme », a déclaré François-Régis Bernicot, directeur général de l’assureur Suravenir (groupe Crédit Mutuel Arkéa). Les taux d’intérêt négatifs que nous avons connus ces dernières années ont été mortels pour l’assurance-vie. Nous recherchons des opportunités d’investissement qui permettront de récupérer le rendement en euros du fonds dans les années à venir. Mais quand les épargnants verront-ils la couleur ?

Le mouvement devrait être très progressif. Afin de bénéficier de la hausse des taux, les assureurs doivent trouver des liquidités fraîches à investir. Voir l’article : Arrêt de travail : l’Assurance maladie lance son MOOC pour bien former les professionnels de santé. Pourtant, depuis plusieurs années, ils freinent la collecte de ce placement garanti en incitant les Français à investir au moins en partie en comptes d’unités, en actifs risqués.

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Les taux proposés pourraient cependant commencer à se redresser légèrement à partir de début 2023. « Face à la concurrence du Livret A, les assureurs devront donner un signal positif du fonds en euros pour que les épargnants ne se découragent pas », analyse Cyrille Chartier. -Kastler, créateur du site d’information Good Value for Money.

Pour augmenter la rentabilité de leur fonds en euros et le rendre plus attractif, certains acteurs peuvent compter sur leurs réserves. Parce que les polices d’assurance ont la possibilité de faire participer les assurés aux bénéfices, plutôt que de les redistribuer immédiatement. Et il semble que le moment soit venu pour eux de plonger dans cette manne. « En moyenne, les assureurs ont l’équivalent d’un rendement de 5% sur les réserves », précise notre expert. Mais ce nombre varie considérablement selon l’acteur. Les bancassurances, comme le Crédit Mutuel assurance, Sogecap ou Cardif, sont les plus équipées. »

Mais attention : les entreprises les plus riches ne sont pas toujours les plus généreuses. Parmi les contrats qui proposent les fonds les plus rémunérateurs en euro sur le long terme, citons par exemple le Compte Epargne Avenir Multiple à Supports (CIP), Garance Epargne (Garance), Epargne Retraite 2 Plus (Asac-Fapès), Plan Éparmil (AGPM). Vie ) ou Charac Profiléo (Charac).

Bon à savoir. De moins en moins de fonds sont disponibles en euros sans obligation de souscrire en même temps que les unités de compte. Pour épargner en toute sécurité, privilégiez les contrats de mutuelles, Garance Épargne (Garance), Multi Vie (Macif) ou RES Multisupport (MACSF), ou de certaines associations d’épargne, comme Afer d’Abeille. Contrat Vie (ex-Aviva).

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Des opportunités à saisir sur le marché obligataire

Les obligations permettent aux entreprises ou aux gouvernements d’emprunter de l’argent sur les marchés financiers. Voir l’article : Le lobby de l’assurance se casse les dents sur la blockchain. Lorsque vous en achetez un, vous devenez donc créancier de l’entité qui contracte le prêt, et en contrepartie vous percevez des intérêts dits « coupons » (généralement payés annuellement) et, sur une période déterminée, l’émetteur vous rembourse le prêt Capitale.

Ce fameux coupon repose sur deux jambes : les taux d’intérêt, et la prime de risque, dont le montant varie selon l’emprunteur (il sera plus élevé pour une petite entreprise très endettée que pour un fleuron du CAC 40, mais ça va payer). plus d’un état). Cependant, les taux et les primes de risque ont augmenté en raison des effets combinés de la guerre en Ukraine et du ralentissement économique.

En conséquence, « les rendements obligataires sont au plus haut depuis une décennie », explique Aurélien Buffault, directeur de la gestion obligataire de la société de gestion Meeschaert AM. C’est, en moyenne, environ 4 % pour les entreprises très solides, et plus de 7 % pour les entreprises plus risquées qui sont déjà assez endettées. « Les entreprises européennes sont en bonne santé, et ont des marges confortables », souligne Olivier Becker, expert obligataire du groupe Corum. Attention cependant : plus le taux d’intérêt est attractif, plus le risque d’insolvabilité de l’emprunteur est grand.

Pour profiter de cette situation, les sociétés de gestion ont créé ces derniers mois des fonds obligataires à échéance, dits aussi « datés » (MAM Target 2027 chez Meeschaert AM, Millesima World 2028 chez Edmond de Rothschild AM, ou encore Carmignac Crédit 2027 chez Carmignac). Ces produits ciblent les obligations à durée de vie limitée, qui seront remboursées en fin de fonds. Ils peuvent être souscrits dans le cadre de contrats d’assurance-vie, et ils présentent un taux d’intérêt élevé : puisqu’ils détiennent les titres jusqu’à leur échéance, ils sont restitués à leur valeur nominale, c’est-à-dire au moment de l’émission des titres. Ils se distinguent donc des fonds communs de placement traditionnels, qui investissent dans des obligations qui peuvent être vendues ultérieurement, pendant les périodes où le prix du marché est bas et où une perte est susceptible d’être enregistrée.

Mais attention, les fonds obligataires à échéance ne sont pas garantis, car le défaut de l’emprunteur reste possible. Pour limiter le risque, les gérants diversifient leurs portefeuilles sur plusieurs dizaines d’entreprises différentes (généralement 80 à 100) et effectuent une analyse approfondie pour sélectionner celles qui, selon eux, seront en mesure de rembourser la dette. La promesse de gain est d’environ 5% net de frais.

Bon à savoir. Sur le marché, il existe des fonds obligataires avec des maturités de quelques années et des durées résiduelles courtes (deux à quatre ans maximum), parmi lesquels Sanso Objectif Durable 2024 ou Oddo BHF Global Target 2026. Ces fonds sont une alternative un peu moins rentable. , ils ont aussi l’avantage d’être moins risqués.

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Les actions sont plus abordables

Le marché boursier a souffert d’une hausse des taux d’intérêt. La liquidité disponible sur le marché ayant diminué, les investisseurs ont préféré placer leur capital dans des obligations d’État, qui rémunèrent désormais mieux.

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Mais ce n’est pas tout! L’inflation, les tensions géopolitiques, les craintes de récession lui font aussi peur. Résultat, sur les neuf premiers mois de l’année, l’indice représentatif des actions internationales a perdu un quart de sa valeur… Et plus encore pour le secteur technologique, avec une baisse moyenne de 34 %. Cependant, vendre à ce stade serait une erreur.

« Nous sommes au cœur de la tempête, mais avec les marchés qui tournent, le rebond peut être très rapide », explique Alexandre Hezez, stratège à l’établissement bancaire Groupe Richelieu. Vous devez maintenir vos qualifications pour en bénéficier. » Si vous êtes prêt à supporter quelques mois de turbulences supplémentaires et que vous avez un objectif d’investissement à long terme (au moins cinq à huit ans), il peut être judicieux de profiter d’une augmentation progressive de la part des actions dans vos actifs. des prix attractifs

Soyez sélectif. Car les prix de l’énergie et de nombreuses matières premières augmentent dans les entreprises. Dans ce contexte, la priorité doit être donnée à ceux qui pourront répercuter l’augmentation des coûts sur les prix. Certains fonds ont développé une approche basée sur cette analyse appelée « pricing power », comme Amplegest Pricing Power ou Delubac Pricing Power.

En général, cette période favorise les valeurs de croissance, peu endettées et peu sensibles à la conjoncture économique, par exemple dans les secteurs de la santé ou de l’agroalimentaire. Enfin, si votre portefeuille est majoritairement investi en actions françaises ou européennes, profitez-en pour vous diversifier à l’international, notamment avec des actions américaines.

« A court terme, mieux vaut privilégier les actifs éloignés du conflit en Ukraine, conseille Nadine Trémollières, directrice du centre d’expertise de Primonial Portfolio Solutions, spécialisée dans la gestion de patrimoine. De plus, les États-Unis profitent de la force du dollar. Parce que ces arbitrages ne sont pas simples, il est possible de faire confiance à un professionnel grâce à un ordre de gestion, disponible dans la plupart des contrats d’assurance-vie.

Bon à savoir. En bourse, acheter au plus bas et revendre au plus haut est une chimère qui peut conduire à de nombreuses mauvaises décisions. Afin de profiter des aléas des marchés, la meilleure solution est d’opter pour un investissement progressif. Investir de petites sommes régulièrement (par exemple mensuellement) permet de lisser les frais d’entrée.

L’immobilier soumis à des vents contraires

La pierre d’amour française, que l’on retrouve également dans leurs contrats d’assurance-vie. Les fonds de type SCPI y ont fleuri ces dernières années et ont rencontré un vif succès. Grâce à ces produits, il est possible d’investir dans un groupe de biens avec une participation limitée et de percevoir une quote-part correspondant aux loyers.

Autres avantages : la gestion du parc locatif est prise en charge, et ces fonds investissent directement dans des biens immobiliers difficiles d’accès, comme des bureaux, des commerces, des entrepôts ou encore des cliniques. Rouge, les SCPI offraient un rendement moyen de 4,45 % l’an dernier, selon l’Institut de l’épargne foncière et immobilière.

Cependant, l’avenir de l’immobilier semble incertain. En réalité, cet investissement résiste bien en période de hausse des prix, car les loyers sont indexés sur l’inflation. Mais le marché immobilier connaît un durcissement des conditions de crédit, ce qui exerce une pression sur les prix. Dans ce cadre, commencez à faire le point sur ce que vous avez dans votre portefeuille. Si vous avez beaucoup investi dans la pierre, plus besoin de charger le bateau ; un équilibre est plutôt nécessaire. Sinon, visez le long terme – au moins dix ans – pour absorber une éventuelle crise.

Choisissez judicieusement vos SCPI. « Tous les actifs ne seront pas dans le même bateau », prévient Stéphane de Vaulx, directeur du développement commercial et du marketing chez Meeschaert Gestion Privée. Certains sont intrinsèquement plus résilients : ceux liés à la santé, aux bureaux et logements de qualité et bien situés. Ils bénéficient d’une demande structurellement forte.

« D’autres secteurs sont plus vulnérables en cas de ralentissement économique, comme la logistique (l’entreposage) et le commerce », poursuit Stéphane de Vaulx. La qualité énergétique des biens est également cruciale pour leur valeur à long terme. Accompagner les SCPI avec le label ISR (Investissement Socialement Responsable) public, gage d’effort dans ce domaine.

Bon à savoir. Les cours des parts de SCPI sont réglementés : ils doivent être compris entre plus et moins 10 % de la valeur de reconstitution de la SCPI, qui reflète la valeur du parc de logements. Cela signifie qu’en cas de baisse des cours de bourse, le cours de l’action SCPI ne sera pas forcément impacté si celui-ci se situe dans le bas de cette fourchette. Vérifiez la valeur de reconstitution, disponible dans le rapport annuel de chaque SCPI, et privilégiez celles dont les actions sont cotées nettement en dessous de cette valeur.