Publié le 12 décembre 2022 à 8h00
« Sur la période 2005-2021, le prix des véhicules neufs a crû deux fois plus vite que le revenu des ménages, avant même le choc tarifaire de 2020-2022 après l’enchaînement des crises et leurs effets », résume Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem, qui, en octobre 2022. a publié l’étude « Une voiture, peu importe combien ça vous coûte ? « Entre 2010 et 2022, le prix moyen d’une voiture a bondi de 19.800 euros à 32.000 euros », confirme Julien Billon, directeur d’AAA Data, société parisienne d’évaluation de données (17 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021, 70 salariés).
Gamification de la conduite, conception plus complexe des véhicules, plus d’équipements, notamment électroniques, hausse des prix des matières premières et des composants électroniques… la hausse des prix a de multiples causes. « En tout cas, depuis cette année, on assiste à un passage de l’achat d’une voiture de propriétaire à crédit (72 % en 2011, contre 43 % en 2022) à un véhicule financé par une formule de crédit-bail (23 % en 2011 , contre 52 % en 2022). Et cela sur un pied d’égalité entre les particuliers et les entreprises », poursuit Julien Billon.
Préserver le pouvoir d’achat
Location-achat (LOA), location longue durée (LLD) ou crédit-bail (aux entreprises), ce ne sont pas les services rendus par ces financements qui suscitent aujourd’hui l’attachement des consommateurs. Ceci pourrez vous intéresser : Les moteurs 8, 12 ou 16 cylindres ont-ils un avenir ?. « La conservation du pouvoir d’achat conduit les consommateurs vers des solutions financées, malgré la hausse des prix et l’utilisation des véhicules qui les obligent à chercher des moyens d’égaliser la charge », poursuit Julien Billon.
Dans un contexte de prix du carburant très fluctuant et de réglementations environnementales contraignantes, les formules de location offrent des coûts prévisibles et réduisent les risques. « Avec l’arrivée imminente des zones à faibles émissions (ZFE), les conducteurs voient la LOA comme un moyen d’éviter un engagement à long terme dans leur choix de carburant. Ils conservent ainsi la possibilité de sortir si le diesel n’est plus accepté dans leur ville », précise Marie Laloy, directrice marketing et services d’Aramisauto, plateforme d’achat et de vente de véhicules d’occasion neufs et reconditionnés dans ses sept usines en Europe. En 2022, Aramis a réalisé un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros et emploie près de 1 000 personnes.
Cette année, l’entreprise a produit 80 000 véhicules, dont 12 000 véhicules neufs. « Notre activité avec les véhicules reconditionnés a bondi de 56,2 % ! Nous avons donc ouvert une deuxième usine de reconstruction à Saint-Pierre-lès-Neumours (Seine-et-Marne) », explique Marie Laloy, dont les véhicules neufs atteignent 85 % en LOA et les véhicules d’occasion 22 %.
Extension de la LLD aux véhicules d’occasion
Selon le baromètre des flottes de l’Observatoire de la mobilité Arval pour 2022, une entreprise sur deux en France (49%), toutes tailles confondues, déclare vouloir développer la location longue durée ou y recourir dans les trois prochaines années. Phénomène récent : le LLD s’étend désormais aux véhicules d’occasion. Lire aussi : Alpin. Le projet de musée à Dieppe est sur les rails. Un véhicule LLD neuf avec un contrat de trois à cinq ans peut connaître une seconde vie en location longue durée jusqu’à trois ans supplémentaires, soit une durée de vie totale de six à huit ans.
« On parle de véhicules pour lesquels on a un pedigree et un dossier d’entretien », précise le dirigeant du français ALD Automotive, leader européen de la gestion de flotte et de la mobilité qui propose depuis l’origine la location longue durée de véhicules d’occasion. de l’année. tant pour les entreprises que pour les particuliers.
Avantage : cette formule de location permet aux conducteurs de disposer très rapidement d’un véhicule Crit’Air 1 ou 2, alors que les délais de livraison des véhicules neufs sont sans cesse allongés. « Cette tendance va s’accentuer avec les véhicules électriques », précise Julien Billon. D’autant que sa valeur résiduelle reste élevée alors que les composants mécaniques s’usent un peu. »