Louis Burton : « C’est un vrai plaisir de partager la Route du Rhum avec le public »

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Encore 20 jours avant le départ de la Route du Rhum et 7 jours avant l’ouverture du village de Saint-Malo. Une course à laquelle le capitaine Saint-Malo Louis Burton participe pour la quatrième fois à bord de son bureau IMOCA Bureau Vallée.

France Bleu Armorique : Parlez-nous de l’ambiance à Saint-Malo, car la ville, on s’en souvient, attend 2 millions de visiteurs pour cette édition de la Route du Rhum en 2022…

Louis Burton : Oui, il change beaucoup maintenant, très émotif. Il y a de petites tentes blanches autour du port. Cela nous met Malouins à la fête un peu avant le départ. C’est plutôt cool, ça commence à bouger partout et plein de bateaux arrivent.

Faire la fête, mais le stress peut aussi vous convenir ?

Avant tout, j’ai besoin de me reposer, de dormir. Il faut aussi se calmer avec les dernières navigations. Je vais naviguer en solitaire ce soir, et après on essaiera de gérer le stress.

Comment gérons-nous le stress?

Il faut réussir à s’enfermer un peu dans son monde, dans sa bulle, pour reprendre un mot que beaucoup de gens utilisent. En fait, être chez soi est plutôt positif car on peut rentrer chez soi. Mais c’est vrai que quand on entend dire qu’il y aura 2 millions de personnes, d’un côté on est très contents et super satisfaits de notre sport que la Route du Rhum attire autant de monde. Mais en même temps c’est vrai que se reposer devient un challenge car quand nous partirons le 6 novembre nous serons seuls à bord. J’ai donc un gros avantage à être à domicile cette année par rapport à mes concurrents. Et cela m’aidera à être moins stressé que je ne le pense.

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C’est juste un avantage ? Ne trouvez-vous pas cette pression supplémentaire pour quitter la maison ?

Non, c’est un avantage pour toutes les raisons que j’ai mentionnées plus tôt. C’est un peu comme Rennes qui joue à domicile, quand l’athlète est sur le terrain c’est toujours plus facile.

Vous partez pour la navigation ce soir. Il y a aussi la préparation mentale, le sommeil est-il aussi très important ?

Oui tout à fait. Paramètres, non. Au contraire, nous vérifions ici, faisons les dernières vérifications techniques. En fait, nous sortons ce soir dans des conditions assez venteuses. Alors je vais tirer le bateau fort. Il y aura des gens à bord pour vérifier que tout va bien, qu’il n’y a pas de petite fuite d’eau, que les pilotes fonctionnent bien, que tous les détails sont en place. Ensuite, nous devrons dormir un peu parce que ça va être une course très rapide. Cela fait dix jours avec notre Imoca et nous devons abandonner la course. Il y aura beaucoup de cargos, de bateaux de pêche, beaucoup de concurrents, des courants, etc. Donc ce sont les deux ou trois premiers jours de course où on ne peut pas dormir. Alors vous voyez, mieux vaut partir avec quinze jours de repos dans les jambes que quinze jours de travail.

Concrètement, en dix jours de course en Imoca pour toi, dans combien d’homologues de nuit peux-tu dormir ?

Les trois premiers jours, il est temps de rejoindre le large Atlantique, nous n’allons pas vraiment dormir. Ce sera, je crois, trois ou quatre siestes d’une demi-heure en 24 heures. Alors vous voyez, cela nous donnera un peu 2 heures de sommeil. Et une fois que nous sommes dans les alizés, si nous passons par des alizés nous serons poussés dans des vents plus stables, avec un peu moins de trafic maritime. Nous essaierons de dormir environ 4 heures par nuit.

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C’est votre quatrième édition de la Route du Rhum. Votre objectif pour cette année ? Victoire, podium ?

Le podium est un objectif très haut puisque nous sommes 35 joueurs dans la classe Imoca avec une vingtaine de nouvelles machines. Ce sera donc un grand défi. Ensuite il y a aussi des concurrents avec de très bonnes machines qui ont leurs bateaux depuis plusieurs années. Alors vous voyez, vous allez devoir continuer et peut-être aussi un peu de succès.

Le village Route du Rhum ouvre le mardi 25 octobre à Saint-Malo. Les visiteurs pourront-ils vous voir ? Te parler? Acceptez-vous également cet aspect de la Route du Rhum ?

Oui, nous sommes là pour ça. C’est un réel plaisir de partager cet univers avec votre public. Il s’agit d’une fête autour du port lui-même situé dans le centre-ville. Donc j’aime ça. J’aime me mêler à la foule. Et puis il y a beaucoup de temps réservé aux signatures lors de sets ou de rassemblements auxquels le public peut assister. Et puis, vous savez, les quais de Saint-Malo sont vraiment proches de nos bateaux. En effet, lorsque nous irons nous promener sur les quais, nous aurons une vue plongeante sur les bateaux.