Lutte contre les discriminations : création d’un mémorial pour…

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Elisabeth Borne a annoncé lundi la création, sur le site de l’ancien camp de concentration de Montreuil-Bellay, dans le Maine-et-Loire, d’un musée commémorant les voyageurs en interne pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le Premier ministre, accompagné de la ministre déléguée à l’Egalité Isabelle Rome, a annoncé le projet en présentant un nouveau plan de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’antitsiganisme et les discriminations liées à l’origine.

Un autre plan contre les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle devrait être présenté en juin.

« C’est en le faisant savoir qu’on empêche l’histoire de bégayer », a soutenu Mme. Borne, dont le père, de confession juive, a été déporté puis a mis fin à ses jours lorsque sa fille avait 11 ans.

Ainsi, au cours de sa scolarité, chaque élève devra participer à « une visite d’un site historique ou d’un site mémoriel lié au racisme, à l’antisémitisme ou à l’antitsiganisme », car « c’est dès l’enfance que les stéréotypes peuvent s’installer ». « C’est dans notre jeunesse que pullulent certaines théories du complot. C’est aussi sur nos jeunes que les messages haineux des réseaux sociaux ont le plus d’effet », a développé le chef du gouvernement.

Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a également indiqué qu’il travaillait à la création d’une « amende civile » qui permettra « d’alimenter un fonds destiné à aider directement les victimes ».

« Imaginons un licenciement abusif fondé sur une discrimination : la personne discriminée pourrait réclamer un certain nombre de choses, et le tribunal pourrait alors, en plus de l’indemnisation, imposer cette amende », a-t-il dit.

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Mme. Borne a également promis « une fermeté totale dans (la) réponse pénale », permettant « l’émission de mandats d’arrêt » contre des personnes qui « s’écartent de la liberté d’expression à des fins racistes ou antisémites ». « Il n’y aura pas d’impunité pour la haine. »

La peine sera également aggravée en cas d’expressions racistes ou antisémites « même non publiques », pour les personnes dépositaires de l’autorité publique ou chargées d’une mission de service public, a-t-elle ajouté.

Contre les discriminations à l’emploi, le Premier ministre veut aussi « développer une politique de testing » dans les entreprises, mais aussi pour l’accès au logement, qui « mettra en lumière les bonnes pratiques et condamnera les mauvaises ».

Un code de bonne conduite pour les jeux vidéo et les e-sports sera également mis en place. Des « dispositifs de signalement pour tous ceux qui sont victimes de discours de haine » dans les transports sont prévus pour mars.

Dominique Raimbourg, président de la Commission nationale consultative des gens du voyage, s’est félicité de la création du mémorial. « Cette communauté a besoin de cette histoire pour entrer dans l’histoire de France », a-t-il déclaré.

Interrogé par l’AFP, le président du Crif (Institutions juives) Yonathan Arfi s’est félicité de la visite commémorative offerte à chaque jeune dans sa scolarité et s’est félicité de « l’accent mis sur la formation ». Mais derrière cette « bonne volonté affichée », « il faudra voir quel niveau de priorité politique sera donné dans chaque ministère » pour sa mise en œuvre.

« Pour la première fois qu’un plan intègre la question des discriminations raciales, c’est positif », a déclaré le président de SOS Racisme Dominique Sopo, mais « c’est bien aussi que l’Etat se fasse face » et que les mesures liées à la « chaîne des punition » sont « efficaces ».