-
La coleccionistaLa coleccionista
-
Elton John
-
O Samba de Cada Um
-
Villagexpo. Un collectif horizontal
-
Cantique des oiseaux (Le) by Far?d od-d?n Att?r
-
The Phoenix: Symphony No 32 in D (Music Manuscripts Book 23) (English Edition)
-
Building of the House: Score
-
Elton John
-
The king's singers' madrigal (vol. 1) collection chant
-
Choralfantasie feste burg orgue
Laëtitia et Jesse emménageront dans la maison familiale en septembre, petite sœur Phénix, appartenant au même groupe… A Neaufles-Saint-Martin, dans l’Eure, le 27 novembre.
© Baptiste Giroudon
Pas de toit de charpente : un vaste champ de ruines
/ Ceci pourrez vous intéresser : Immeuble. Le coût des travaux, principal frein au renouvellement énergétique.
Match parisien
Le chantier était arrêté depuis 7 mois quand Laëtitia découvre que Geoxia est placé en redressement judiciaire
Pour acheter le pavillon des milliers de Français sont endettés depuis 25 ans et les voilà postés aux quatre coins. Ceci pourrez vous intéresser : Plomberie : comment choisir sa plomberie ?. La faillite du fabricant laisse ses clients sur le béton. Et sur la paille.
Elle se souvient avec enthousiasme : « A l’étage, on installera une suite nuptiale de 40 mètres carrés avec deux salles de bain ; dans le salon, de grandes baies vitrées et un home cinéma ! » Laëtitia, 31 ans, s’imagine déjà avec Jesse, son beau, dans un « petit cocon. » eux, 130 mètres carrés perchés sur les hauteurs de Gisors, un joli coin de campagne dans l’Eure, avec vue sur le lac et les collines.
C’était leur « projet de vie », une « nouvelle étape, après huit ans de vie commune. De quoi aborder l’avenir plus sereinement », a ajouté Jesse, récemment promu responsable logistique. Mais soudain le visage de Laëtitia s’assombrit, son regard encore plus noir, la fureur montant devant ce qui ressemblait à un vaste pan de ruines : au sol, des dalles de béton piquetées de fils de fer ; autour, les murs étaient à peine dressés. Il n’y a ni toit ni charpente.
Jesse s’est endetté sur 25 ans pour acquérir sa maison à 195 000
Quelle est la prochaine après cette annonce Voir l’article : Laplume : travaux de rénovation en 2023.
« La maison devait être livrée en septembre 2022, mais le chantier est suspendu depuis sept mois. « Et il n’y avait pas de nouvelles jusqu’au 24 mai quand il a découvert sur Internet qu’un Geoxia géant avait été placé dans le récepteur. Un mois plus tard, c’était une annonce de placement en liquidation judiciaire. Aucun acheteur ne s’est manifesté.
Quelle est la prochaine après cette annonce
La Maison Castor de Sylvain (à droite), dans le domaine de Cheux, près de Caen, est fermée depuis un an. De son côté, un voisin qui sympathise avec lui.
Phénix a fourni 450 000 maisons aux ménages les plus modestes
Match parisien
/
Les premières commandes sont celles de l’Etat, destinées aux ouvriers
© Baptiste Giroudon
L’accession à la propriété est devenue cause nationale
Raison appelée? D’abord les difficultés d’approvisionnement et les pénuries de matières, liées à la crise du Covid, puis l’explosion des prix des matières premières, due à la guerre en Ukraine. Malgré une perte cumulée de 35 millions d’euros en 2020 et 2021, le groupe n’a pas bénéficié de prêts garantis par l’État : la faillite était inévitable. Cela laisserait 1 195 employés et des milliers de sous-traitants sur le terrain, mettant 3 600 clients dans une situation désespérée avec 1 600 projets inachevés. Laëtitia et Jesse ont été contraints de louer : « Entre les 600 euros de loyer, les 230 euros de frais bancaires provisoires avant remboursement du prêt, on s’est senti étouffé », raconte Jesse. Il s’était endetté pendant vingt-cinq ans pour acheter cette maison à 195 000 euros.
« Cette année, nous avons construit 15 000 maisons, employé 14 500 personnes dont 6 000 artisans et fourni des emplois à 150 entreprises », se vantait le constructeur en 1980 alors qu’il était encore en pleine ascension.
©Dr
Comment Geoxia, groupe au chiffre d’affaires de 252 millions d’euros, en est-il arrivé là ? Maisons Phénix, sa marque phare, a réalisé le rêve de générations de Français, avec le slogan « Avec Maisons Phénix, tu peux réaliser ton plus beau rêve d’enfant : être propriétaire ». Contactée, la direction de Geoxia n’a pas répondu.
Dans la France des Trente Glorieuses, les petits pavillons poussaient comme des champignons : 15 000 ont été construits en 1970, 20 000 en 1979. Phénix est « l’équivalent immobilier de la 2CV », précise Christian Louis-Victor, président du groupe Espi, Graduate School de la profession immobilière.
Quelle est la prochaine après cette annonce
Quelle est la prochaine après cette annonce
Au cours de ses soixante-seize années d’existence, le groupe a fourni 450 000 logements aux ménages les plus modestes. Ce modèle a tout pour plaire : un procédé de construction innovant basé sur une charpente métallique et des panneaux de béton emboîtables, le tout fabriqué en usine, et assemblé sur le terrain. « C’est un gain de temps, d’argent et un prix de vente imbattable », souligne Christian Louis-Victor, qui a été directeur chez Phénix pendant près de vingt ans.
Ceux qui se sont lancés dans des travaux énergétiques sont aujourd’hui ruinés
L’épopée commence après la guerre : 2,6 millions de maisons ont été détruites, des villes comme Brest complètement détruites. De Gaulle, à la tête du gouvernement provisoire, crée le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme, et envoie deux ingénieurs, André Pux et Roger Boutteville, à Londres, avec cette recommandation : « Allez voir ce qui se passe côté Tamise ! »
La maison « coup de coeur » s’est transformée en cauchemar
Dans une ville martyrisée par le Blitz, ils trouvent des « homebuilders » : dans des hangars désaffectés, des industriels créent des habitations qui façonneront le paysage d’après-guerre. C’est ce procédé qu’ils vont adapter au marché français. Ainsi naît le Phénix en 1946. La première commande vient de l’Etat, destinée aux ouvriers. « De Gaulle avait dévoilé ses grands travaux, il fallait les placer sur un chantier », explique Christian Louis-Victor.
Pour 109 familles, le montant du préjudice serait estimé à 1,3 million d’euros
Mais la crise du logement est loin d’être terminée. En 1954, une femme est retrouvée morte de froid sur un trottoir à Paris. C’était l’hiver du fameux appel de l’Abbé Pierre : alors il fut décidé d’appliquer des procédés industriels au « logement économique de base ». L’accession à la propriété est devenue une cause nationale. L’habitat avait surgi dans l’Oise, près de Creil. Dans les années 1990, Christian Louis-Victor fait voter une loi obligeant les constructeurs à souscrire une assurance couvrant l’achèvement des travaux en cas de faillite : il s’agit d’une garantie de livraison.
Les clients mécontents ne se rendent pas compte qu’ils doivent payer 5 % du prix de la maison pour cela… ce qu’ils n’avaient pas prévu de faire. « Soit 9 500 euros pour nous, c’est impossible ! A moins de vendre notre voiture à crédit », se plaint Jesse. D’autres ont appris la méfiance : le principal assureur, Imhotep, filiale de Geoxia, a-t-il des appuis solides ? Selon certains calculs, la perte sera de près de 50 millions d’euros, alors que les assureurs ne subiront qu’une perte de 23 millions d’euros. Mais pris en charge par l’Etat.