Le père jésuite Flavien Zolabi nous propose une méditation avec les lectures du 5ème dimanche de Carême de l’année liturgique C.
Psaume 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6
Chers frères et sœurs, en ce 5e dimanche de Carême, nous méditons sur l’histoire de la femme adultère rapportée dans l’Évangile selon saint Jean. Une histoire très émouvante et pleine d’enseignements pour nous. Dans la lignée de la parabole du fils prodigue qui nous a été offerte dimanche dernier, l’Évangile d’aujourd’hui nous enseigne en particulier la miséricorde du Père et nous invite à l’humilité. Saint Jean nous apprend que des scribes et des pharisiens amènent à Jésus une femme surprise en flagrant délit d’adultère.
Soit dit en passant, ces scribes et pharisiens sont contre la renommée de Jésus, et ils cherchent des moyens de le discréditer et de le rejeter. Alors, le péché commis par cette femme se présente à eux comme une aubaine. Ils veulent en profiter pour piéger Jésus et ainsi atteindre leur objectif. Il faut aussi rappeler que la loi juive prévoyait la condamnation de deux coupables d’adultère, l’homme et la femme. Mais ces scribes et pharisiens amènent seulement la femme à Jésus. Et ils demandent à Jésus de se prononcer sur son cas : doit-on la lapider ou non ? Ils ont placé Jésus dans un dilemme. Va-t-il désapprouver la lapidation de la femme et se montrer ainsi en contradiction avec Moïse ? Acceptera-t-il que la femme soit mise à mort, et contredire le Dieu de la vie qu’il prêche, se révélant ainsi être un faux prophète ?
Mais Jésus ne se laisse pas prendre à leur piège, et ne déroge pas à son propre enseignement : avant de prétendre enlever la paille qui est dans l’œil du prochain, il faut impérativement commencer par enlever la poutre qui est dans votre propre œil (cf. Luc 6,39-42). Ainsi, au lieu d’une réponse à la question des scribes et des pharisiens, il les renvoie plutôt à leur propre conscience : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il lui jette le premier la pierre », leur dit-il.
Jésus les appelle donc à dire la vérité sur eux-mêmes, à reconnaître leur propre fragilité humaine. Il les invite à réaliser qu’ils ne sont pas moins pécheurs que la femme qu’ils humilient et utilisent. Jésus révèle aussi la fausseté de leur démarche, guidée non par le souci de l’observance de la loi, mais par leur intention malveillante à son encontre.
Ayant alors pris conscience de leurs propres péchés, ces accusateurs se dispersent, laissant la femme seule avec Jésus. C’est alors que Jésus, entrant en dialogue avec cette femme, manifeste sa miséricorde divine et l’invite à s’engager sur le chemin du changement, sur le chemin de la conversion. Il lui dit enfin : « …Je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus ».
Chers frères et sœurs, la période de Carême qui nous conduit à Pâques est pour nous le moment propice pour faire cette rencontre avec Jésus, qui nous invite, non pas à nous précipiter pour condamner les autres, mais à savoir reconnaître avec humilité notre propre fragilité dans afin de nous ouvrir à Dieu qui nous pardonne, nous renouvelle et nous sauve. Bon dimanche!
Méditation du 5ème dimanche de Carême C avec le Père Flavien Zolabi, SJ