Même après une baisse de 40%, Stifel hésite à conseiller d’acheter Saint-Gobain en bourse.

Written By Sara Rosso

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Décarbonation, sobriété et souveraineté énergétique, « pricing power ». Sur le papier, Saint-Gobain, leader mondial dans un métier d’avenir, a vraiment tout pour plaire à la Bourse en ce moment. A ceci près que le groupe est un acteur de la construction, métier rendu plus difficile par la perspective d’une récession, quand bien même la rénovation, priorité des politiques « vertes », se montre plus résiliente. Si bien que même après un plongeon de 40% des actions Saint-Gobain, Stifel estime que ce n’est pas encore le moment d’acheter, même si les ratios de valorisation sont « du type crise financière mondiale ». L’incarnation de la frilosité actuelle en Bourse.

Le 21.10.22 à 10:50

| Mis à jour le 22/10/2020 18:21 A voir aussi : Un couple fait don d’une maison en bord de mer à une association.

« Ça y est, on y va, le titre a-t-il suffisamment baissé ? » La note d’analyse de la banque d’affaires Stifel sur Saint-Gobain reflète les errements, les réticences, le manque de conviction qui règnent actuellement sur la place financière. Après ce fleuron de la décarbonation a chuté de 40% en bourse depuis le pic de janvier, que faire ?En tant qu’investisseur, peut-on à nouveau tranquillement racheter des actions du fabricant de matériaux de construction (mousse isolante Celotex, formule plâtre, accessoires sanitaires Dahl, vitrage Glassolutions, etc. . ) ? Attendez une minute !

Même pour une entreprise comme Saint-Gobain, championne d’un métier d’avenir, le contexte actuel est compliqué. La hausse des taux d’intérêt des principales banques centrales mondiales et la hausse des prix de l’énergie ont asséché la liquidité mondiale. Les analystes du Stifel Tobias Woerner et Augustin Cendre, qui conseillent à Saint-Gobain de « tenir » (avec un objectif de cours ramené de 50 à 47,5 euros), estiment que l’économie va continuer à se dégrader avant de s’améliorer. « Nous attendons toujours que l’ISM passe en dessous de 50 [en dessous de ce seuil, l’indice composite d’activité de l’industrie et des services américains entre en contraction] et que le prix du pétrole soit bien en dessous de 80 dollars le baril pour que la Fed pivote », ils écrivent.

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Bien sûr, la bourse avec un nez veut avoir un leader de la construction durable dans son portefeuille, qui travaille à rendre nos maisons et nos bureaux plus frais en été et sans perte de chaleur en hiver. L’explosion de la facture énergétique, la recherche d’économies pour les ménages et de souveraineté pour les États créent de puissants appels d’air pour les produits du groupe français. Saint-Gobain, qui publiera ses comptes du troisième trimestre la semaine prochaine, prévoit « trois décennies de croissance ». Pour l’instant, Tobias Woerner et Augustin Cendre prévoient des « ventes solides » pour ces trois mois, alors que le groupe dispose d’un « price power », cela signifie qu’elle est en mesure – dans une certaine mesure., Ce pouvoir a ses limites – d’augmenter ses prix de vente sans effrayer les clients, pour compenser en partie les coûts de production élevés. De plus, ils prévoient « une croissance à long terme de 14,1 % », contre un consensus de +12,2%.

« Une stratégie plus simple »

La rénovation, qui représente la moitié des factures du groupe, est plus résistante au cycle économique, mais elle n’est pas infaillible et ne peut certainement pas compenser la faiblesse de la construction neuve, avec un impact sur la rentabilité au final. Par rapport au record de 2021, la marge devrait diminuer cette année. Sur le même sujet : Immobilier : Vous devez éviter ces 10 erreurs pour bien vendre votre bien. Le marché boursier, selon Stifel, connaît déjà « une baisse de l’EBITDA semblable à la crise financière mondiale » (-32%). L’avantage est là, mais par rapport à ses concurrents, Saint-Gobain reste cher. En cas de nouvelles évolutions négatives de l’activité, les éclaircissements du marché toucheront en priorité les Français.

« L’inflation des coûts des intrants reste un problème et les prévisions de [une augmentation de] 3 milliards d’euros (2 milliards d’euros pour l’énergie et 1 milliard d’euros pour les matériaux) pourraient être trop. Faibles », craint Stifel. Mais la bonne nouvelle, surtout avec une activité aussi énergivore que celle de Saint-Gobain, c’est que le groupe « achètera environ 80% de ses besoins en gaz naturel et en électricité pour l’année 2022 et environ 60% pour 2023 ». De plus, les prix de l’essence, bien qu’encore élevés, commencent enfin à baisser, tandis que les coûts des matériaux semblent avoir culminé fin mars.

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L’autre grande question qui reste sans réponse est de savoir si le groupe, engagé dans une opération de refonte de ses marques et de ses actifs, a changé en mieux. Les analystes du Stifel pensent que « la création de valeur des dernières acquisitions reste à prouver », mais en surface ils disent « aimer » ce qu’ils voient, à savoir un titre « value » avec une exposition significative à l’Europe, une stratégie plus facile, une activité plus ciblée (avec plus de choses à faire) et une bonne empreinte de durabilité. »

Plus tôt ce mois-ci, l’agence de presse financière Bloomberg a annoncé que le processus de vente de Jewson, le détaillant britannique de matériaux de construction, avait commencé. Que la cession en vue cible cet actif de distribution (le secteur à la marge la plus faible) a, selon toute vraisemblance, beaucoup plu à l’actionnaire activiste Bluebell Capital. Le fonds londonien, qui détient moins de 0,5% du capital, juge les résultats financiers insuffisants et pousse le groupe à scinder les activités de distribution (La Plateforme du Bâtiment, France Pare-Brise, Jewson, etc.), afin de pouvoir concentré. sur la fabrication.

Des fortunes sortent du bercail, d’autres y entrent. Récemment, les Français ont finalisé l’acquisition de la société canadienne Kaycan, qui fabrique des bardages et des revêtements en vinyle, et du groupe américain de chimie du bâtiment GCP Applied Technologies.

SE VIVRE :

Vivendi, Vicat, L’Oréal, Essilor Luxottica

SAINT GOBAIN:

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Publié le mardi 27 septembre 2022 à 18:36Modifié le mardi 27 septembre…