Voiture, logiciel sur quatre roues ? « Avec le véhicule auxiliaire, connecté et électrique, la réparation et la maintenance deviennent plus complexes, notamment en raison du besoin croissant d’échanges de données », justifie Matthieu Cauberghs, chef de projet R&D chez CarStudio, l’accélérateur de technologies automobiles de Mobivia, qui vise à développer la transformation de les marques Norauto, A.T.U, Midas et Auto 5.
« Notre fierté aujourd’hui, c’est d’avoir par exemple un boitier d’intervention multimarque, qui sert de passerelle de communication entre les voitures et les logiciels de différents constructeurs, même avec des nouveaux venus comme Tesla. »
Sommaire
Mobivia : l’ex-Norauto est devenu un groupe tentaculaire, présent dans 18 pays
L’arrivée extrêmement rapide de la voiture électrique sur le marché automobile a déjà complètement bouleversé le modèle économique du groupe Mobivia en expansion. Lire aussi : Emil Frey met deux roues dans le monde des motos.
Mobivia est le nouveau nom d’un groupe dédié à l’entretien des voitures dont l’aventure commence en 1970, avec le premier garage Norauto, ouvert par Éric Derville, le fondateur et père de l’actuel président du directoire Fabien Derville administration, à Englos, près de Lille. Cette marque Norauto, qui appartient à la galaxie d’entreprises de la famille Mulliez (dont Auchan, Decathlon, etc.), s’est ensuite développée dans les années 2000 par acquisitions et prises de participation.
Transformée en Mobivio en 2010, la nouvelle entité, présente dans 18 pays, compte désormais une dizaine de marques. D’abord en France, comme Midas (spécialiste de la maintenance de proximité et des services automobiles rapides toutes marques), Synchro Diffusion (accompagnement des professionnels de l’entretien automobile comme les stations-service ou les distributeurs automobiles de la conception de leur offre produit jusqu’à l’installation en magasin) ou Vroomly (comparateur des prix, notoriété et disponibilité des garages sur toute la France).
Mais aussi et surtout à l’échelle européenne comme Carter Cash (créé en Espagne, en Italie et au Maroc pour vendre des pneus, des pièces détachées, des produits d’entretien et quelques services d’entretien comme les pneus et les vidanges à petits prix toute l’année). Ou dans certains pays du continent, comme Fifteen (leader européen des services de vélos partagés), Auto 5 (réseau de boutiques en libre-service et d’ateliers d’entretien et de réparation multimarques en Belgique) ; ATU (numéro un allemand, acquis en 2016, avec plus de 530 ateliers boutiques proposant une large gamme d’équipements de mobilité et de pièces détachées de qualité en Allemagne) ; Bythjul (une gamme complète de pneus, jantes et jantes montées implantée en Suède, Norvège et Finlande), Skruvat.se (e-shop de pièces et accessoires automobiles, présent en Suède et en Norvège).
Le passage à l’électrique : moins de réparations, plus de compétences
L’essentiel du trafic de ces marques s’est historiquement concentré sur le modèle thermique. Ceci pourrez vous intéresser : Deux-roues : la maîtrise technologique ne finira pas en puissance. Mais avec l’arrivée du moteur électrique, le métier originel de Mobivia, la réparation automobile, va connaître une profonde transformation.
En effet, une voiture électrique possède une batterie, un système de transmission sans boîte de vitesses et… beaucoup d’électronique.
Fini les vidanges d’huile, les changements de courroie de distribution ou d’alternateur, les pannes de bougies, les réglages de carburateur ou d’injecteur, les changements de tuyau d’échappement, etc. Même les transmissions automatiques économisent l’embrayage.
Il y a des pneus, des amortisseurs, des essuie-glaces qu’il faut changer régulièrement, mais même les plaquettes de frein s’usent moins vite car les systèmes de récupération d’énergie au freinage les préservent plus longtemps. En revanche, une voiture électrique nécessite des compétences beaucoup plus poussées, notamment en matière d’informatique et d’électronique.
« Connect, project, talent », le leitmotiv de la « Move Factory »
Mais avant même la crise du Covid-19, Mobivia commençait à perdre de l’argent : l’exercice 2019 affichait une perte de 28 millions (contre un bénéfice de 30 millions en 2018), avec un chiffre d’affaires de 3,2 milliards d’euros, dont plus de la moitié est produite à l’international. A voir aussi : Cosmobilis intègre Bee2Link et distribue le BYD chinois. .
C’est pourquoi le groupe nordiste s’est « connecté » avec 22 jeunes pousses, incubées spécifiquement au sein de Via ID, son « accélérateur » de start-up de la mobilité durable et de l’auto-tech. Notamment des pépites prometteuses comme iWip (filières de recyclage des produits usagés issus de la réparation automobile, ou Black-Star (rechapage de pneus avec l’ouverture d’une unité de rechapage à Béthune).
Dans ce cadre, la « Movement Factory » a été créée, inaugurée début décembre, à laquelle Mobivia, qui est locataire, a aménagé son nouveau siège. Ce « lieu totem » incarne la volonté de centraliser la réflexion autour de la transformation de la mobilité avec pour leitmotiv : « connexion, projet, talent ».
« Le groupe a déjà travaillé dans l’écosystème, mais désormais ce bâtiment Move Factory nous donne l’opportunité de rayonner au-delà de nos entreprises », résume Florence Sanson, PDG de CarStudio Innovation, qui se décrit comme un « leader de l’innovation ».
Une pépinière à idées et projets pour tout l’écosystème
En 2018, l’idée est apparue de centraliser tous les acteurs gravitant autour de Mobivia en un seul et même lieu, en distribuant 18 000 m2 d’espace de travail, dont 600 m2 d’ateliers pour la mécanique traditionnelle, mais aussi autour de la mobilité douce, des hybrides et autres nouvelles technologies.
« Ce lieu de travail doit être inspirant pour l’ensemble de nos 1200 salariés de la métropole lilloise qui sont désormais réunis en un même lieu », décrit Alexandra Schiltz, directrice de projet de Move Factory, « mais l’espace se veut aussi un lieu de corpoworking [*] , avec des espaces de travail clé en main pour tous ceux qui ont affaire à la mobilité. »
Parmi les membres de cet écosystème extra-Mobivia on retrouvera par exemple le cabinet Bartle, mais aussi Bpifrance, Cap Digital (pôle de compétitivité et de transformation numérique), EDF, E-Totem (service de recharge pour véhicules électriques), EVzen (bornes de recharge ) , G’Impacte (mesure d’impact), Hello Lille (agence d’attractivité métropolitaine), i-Trans (pôle de compétitivité mondial de la région Hauts-de-France, dédié au transport et à la logistique) , OuiKeep (pièces automobiles issues de l’économie circulaire) , Platana (digitalisation du SAV) et CCI France International.
Cap sur la « mobilité servicielle » (ou MaaS, Mobility-as-a-Service)
Le groupe a constamment élargi son champ d’activité, par exemple, Mobivia Fleet Solutions (support à la gestion de flotte), Mobivia Data Base (collecte, traitement et analyse de données), Mobivia Supply Solutions (logistique des pièces de rechange), etc. Dans le but de faire évoluer Mobivia vers des activités complémentaires, telles que les solutions de recharge des véhicules électriques, l’économie circulaire du pneumatique, la gestion des données de conduite, etc.
En ciblant ce nouveau domaine appelé « mobilité des services » (décrit par l’acronyme MaaS pour Mobility-as-a-Service), le groupe Mobivia vise désormais également tous les nouveaux services numériques dont l’utilisateur peut avoir besoin, s’engageant à « soutenir la mobilité des personnes, en imaginant de nouveaux modes de déplacement, en présentant de nouvelles formes de coopération, notamment avec une meilleure mobilité ».
(*) Corpoworking : contraction de corporate et coworking, il désigne une déclinaison de l’espace de travail pour la collaboration – ou quand le coworking s’invite dans l’entreprise même.
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